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Conflits humains-faune : Une opération ville morte dégénère à Mekambo
Publié le mercredi 26 mai 2021  |  Gabon Review
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Le conflit homme-faune a mis en émoi, ce 25 mai, la population de Mékambo, dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Face aux dommages dont ils sont victimes du fait de la protection des pachydermes qui dévastent leurs plantations, les Mékambois ont entrepris une opération ville morte de protestation. Bruyante et colérique, la manifestation a pris des tournures acides notamment marquées par un acharnement contre le préfet du département de la Zadié. Il aurait envoyé des forces de l’ordre dans la forêt en vue de contrer une battue d’éléphants.

La ville de Mékambo s’est réveillée ce 25 mai avec une nouvelle colère manifeste de sa population qui, depuis un moment, ne sait plus à quel saint se vouer quant au conflit homme-faune. Le 17 avril dernier déjà, un grand nombre d’habitants de cette ville, chef-lieu du département de Zadié, était montée au créneau pour dénoncer le saccage de leurs plantations par des éléphants. Le couvert a donc été remis ce jour. La ville morte envisagée s’est muée en ville bruyante ayant débouché sur le vidage de la maison du préfet du département de la Zadié, Frédéric Moughandza, qui a également été chassé de la localité, même s’il n’en est finalement pas encore parti.

Battues visant à tuer les éléphants

Abondamment relayée sur les réseaux sociaux, la manifestation a donné lieu à de nombreuses photos et vidéos confirmées par des sources du ministères des Eaux et Forêts. On y voit notamment une foule massive converger vers les administrations publiques de Mékambo (Mairie, Préfecture, Conseil départemental…) qu’elle a toutes barricadées avant de s’en prendre au préfet dont les effets ont été jetés hors de la maison dans le but de lui demander de quitter la ville.

Il se trouve qu’après la manifestation du 17 avril 2021, des réunions se sont succédé pour solutionner les problèmes posés par la population qui envisageaient des battues visant à tuer les éléphants ayant dévasté leurs maraichages et plantations. Naturellement l’administration des Eaux et forêt dépêchée sur les lieux y a opposé une fin de non-recevoir, le gouvernement étant à la recherche des solutions appropriées. Il est question de préserver en même temps la population et les pachydermes. Les démarches nécessaires ont été entreprises tandis que l’usage de clôtures électriques et autres solutions étaient à l’étude.

Selon des manifestants joints au téléphone par Gabonreview, ayant eu vent d’une rumeur selon laquelle un éléphant avait été tué Frédéric Moughandza le préfet «a déployé la police judiciaire, les écogardes et la gendarmerie, armés, pour enquête dans les forêts sur l’abattage du fameux éléphant. En allant dans les champs tôt dans la matinée, les paysans ont constaté ledit déploiement des forces de l’ordre dans la forêt. Donc la marche de ce matin visait la contestation de ce dispositif et l’arrogance du maire et des agents du Cedoc.»

Métandou Mia Mékambo

Les officiels interrogés ont, pour leur part, livré une version nuancée des faits : «Ce qui aurait mis le feu aux poudres c’est que, récemment, ayant eu vent de ce que les villageois ont organisé des battues, les agents des Eaux et Forêts et les autres administrations concernées, ainsi que les gendarmes se sont rendus en forêt pour s’enquérir de la situation. C’est-à-dire vérifier si des éléphants avaient été tués. Se rendant en brousse, ils auraient été pris en otage par les agriculteurs qui allaient dans les plantations.» Si le déterminisme est presque le même, il est visible que chaque camp essaie de se justifier.

Relayée pour l‘essentiel par le groupe Facebook Métandou Mia Mékambo (les nouvelles de Mékambo), la manifestation s’est estompée aux alentours de 13 heures. «Le préfet échappe de justesse à un lynchage. Il a été sauvé par les responsables du Collectif qui ont réussi à l’extirper et le remettre aux gendarmes. Il se trouve actuellement à la brigade de gendarmerie de Mekambo. Les manifestants semblent avoir de l’empathie pour les gendarmes», a posté en dernier le groupe Facebook aux 18 600 membres.

Depuis le 17 avril, des manifestations contre les «éléphants de Lee White» sont, tous les samedis, organisés à Mékambo. Il est donc absolument urgent de trouver des solutions pérennes aux conflits homme-faune devenus récurrents au péril des communautés rurales, particulièrement des agriculteurs qui en perdent leur production et par conséquent leurs revenus.
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