Gabonais âgé de 42 ans, André Tchialé a obtenu de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), un brevet pour La Banque portable (LBP). Selon son «inventeur», cette solution se veut être un compte d’épargne moderne et sécurisé dans son compte Mobile Money. Découverte.
Avec la démocratisation du Mobile Money, le Gabon vit résolument au rythme de la finance mobile. Au-delà de tous ses avantages, le Mobile Money n’offre pas encore la possibilité d’épargner son argent, au sens originel du terme. Une équation résolue par un Gabonais diplômé en administration économie sociale, à travers un brevet délivré en 2019 par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) pour La Banque portable (LBP).
«Le brevet porte sur son compte Mobile Money. Lorsqu’on y met de l’argent, on peut à tout moment le retirer, comme avec un portefeuille. Or, j’ai déposé à l’OAPI et j’ai obtenu le brevet pour que désormais, lors d’un dépôt dans son compte Mobile Money de l’ordre de 20 000 francs CFA, par exemple, on a la possibilité de demander à son opérateur de bloquer 5000 francs CFA, qui seront récupérés à une date précise. Cela n’existe pas encore, d’où la création de La Banque portable», a expliqué André Tchialé.
A 42 ans, André Tchialé réside à Port-Gentil où il gère est actuellement un PME spécialisée dans les nouvelles technologies. La Banque portable découle de son expérience personnelle. «L’idée est née du fait que j’étais moi-même concerné par ce sujet. C’est-à-dire que lorsque j’ai de l’argent dans mon compte Mobile Money, j’ai souvent envie de le bloquer et le réserver pour des dépenses ultérieures, dans trois, quatre ou cinq mois. En effet, l’on est souvent tenté dépenser l’argent contenu dans son compte Mobile Money parfois des futilités. Depuis 2017 je réfléchis sur la possibilité d’épargner de l’argent dans son compte mobile money. Et j’ai ainsi pu obtenir le brevet», a-t-il expliqué.
Une solution moderne et sécurisée
Selon l’«inventeur» de La Banque portable, le service s’adresse à tout le monde, du moins tous ceux qui possèdent un compte Mobile Money, Airtel Money, Mobicash, notamment. En gros, toute personne ayant de l’argent et qui aimerait le réserver pour une utilisation ultérieure. «C’est un peu comme le système des tontines, mais en plus moderne. En effet, les gens s’investissent dans des tontines pour réaliser certains projets. Dans le cas de La banque portable, l’on demande simplement à son opérateur mobile de bloquer l’argent de son compte et le rendre disponible à la période que vous auriez préalablement définie», a-t-il détaillé.
Par ailleurs, cette solution innovante impliquera-t-elle des contraintes pécuniaires ? Tout dépendra des potentiels exploitants de La Banque portable selon André Tchialé, qui évoque deux cas de figure. «Dans le premier cas, La Banque peut rémunérer les dépôts. C’est-à-dire que si je dépose 10 000 francs CFA aujourd’hui, je vais les récupérer avec 3% d’intérêt dans deux mois, soit 10 300 francs CFA, si la banque rémunère les dépôts. Dans le second cas, l’opérateur va prélever des commissions comme avec les transactions Airtel Money et Mobicash : si je dépose 10 000 francs CFA, je vais récupérer 9700 francs CFA car les opérateurs et La Banque ont prélevé des commissions. Tout dépendra des exploitants de La banque portable», a-t-il précisé.
Du fait qu’il est quetion d’argent, André Tchialé se veut rassurant. «La fiabilité, sérieux et sécurité d’Airtel Money et Mobicash ne sont plus à démontrer. Vu que La Banque portable s’appuie exclusivement sur ces services, elle bénéficie de facto de toute les garanties et expérience de ces plateformes», a-t-il affirmé, insistant sur les avantages de La Banque portable. «Elle permet depuis votre téléphone d’avoir en plus de son portefeuille Mobile Money, un sous compte d’épargne sécurisé et moderne», a-t-il indiqué. A l’heure actuelle, La Banque portable n’est pas encore disponible auprès des opérateurs de services Mobile Money. «Nous sommes encore en discussion avec les partenaires (assurances, banques, maison de téléphonie, ndlr)», a conclu André Tchialé.