Perçu et décrié comme étant une menace pour des milliers d’emplois dans la sous-région Cemac, les effets de la nouvelle réglementation des changes ou Forex étaient au cœur d’une discussion entre la Chambre africaine de l’énergie (CAE) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), dans l’optique de convenir d’une solution pragmatique pour les deux parties.
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et la Chambre africaine de l’Energie se sont récemment réunies autour de la problématique de la nouvelle réglementation Forex pour l’industrie de l’énergie adoptée en décembre 2018 et devant entrer en vigueur le 1er janvier 2022. L’objectif étant de parvenir à une résolution juste et équitable mettant en avant les intérêts des Africains, des entreprises et des investisseurs.
La rencontre répondait aux préoccupations des entreprises énergétiques opérant dans la région de la Cemac, selon lesquelles les nouvelles réglementations Forex étoufferont les investissements, entraîneront des pertes d’emplois, augmenteront les coûts opérationnels, entraîneront une bureaucratie supplémentaire et inutile et finiront par rendre l’industrie énergétique de la région non-compétitive, par rapport aux autres régions du monde.
En effet, cette nouvelle réglementation stipule que toute transaction supérieure à 1 million de FCFA (environ 1 700 USD) par mois et par entité ou personne, attire désormais beaucoup plus de bureaucratie et par conséquent des retards de plusieurs semaines ; Les entreprises et les particuliers doivent désormais également recevoir une autorisation de la BEAC avant d’ouvrir un compte en dehors de la région. Il existe de nombreuses raisons valables pour les entreprises de posséder des comptes à l’étranger, notamment pour la facilité des affaires, la facilité des paiements, l’efficacité fiscale et la réduction des coûts de transaction.
Les entreprises locales opérant dans le secteur pétrolier et gazier par exemple, qui est dominé par le dollar, seront inutilement exposées aux fluctuations monétaires, grignotant les marges et conduisant à une faible compétitivité vis-à-vis des concurrents étrangers. Enfin, la règlementation demande que les revenus des exportations de 5 millions FCFA et plus soit rapatriés dans les 150 jours à compter de la date d’exportation.
«La BEAC s’est constamment engagée auprès de l’industrie pétrolière et gazière pour répondre à toutes nos préoccupations. Nous croyons qu’il est important d’être pragmatique et de trouver des solutions de bon sens aux préoccupations de l’industrie», a déclaré le président de la région Cemac de la Chambre africaine de l’énergie, Leoncio Amada Nze. «Cette région a besoin d’attirer les investisseurs et de les encourager. Notre travail à la Chambre de l’énergie est de travailler avec la BEAC vers des politiques de croissance favorables au marché et un environnement propice pour les investisseurs locaux et étrangers», a-t-il conclu.