Figurant parmi les rares pays du continent africain à ne plus pénaliser l’homosexualité après la réforme de son Code pénal intervenue en juin 2020, le Gabon n’a pas célébré le 17 mai sa première Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie.
Occasion manquée. Cette année, le Gabon n’a pas célébré sa première édition de la Journée mondiale contre l’homophobie. Cet évènement qui prend également en compte la transphobie et la biphobie est célébré tous les 17 mai depuis 2005 dans de nombreux pays à travers la planète. Au cours de cette journée, les pays ayant officiellement dépénalisé l’homosexualité organisent des actions de sensibilisation et de prévention visant à lutter contre la discrimination des membres de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).
Or, depuis juin 2020, le Gabon fait officiellement partie des rares pays africains à ne plus considérer l’homosexualité comme une pratique répréhensible par la loi. Après avoir adopté la loi punissant les relations sexuelles entre personnes du même sexe d’une peine allant jusqu’à six mois de prison et d’une amende de cinq millions de francs CFA, en juillet 2019, un an plus tard, soumis à une forte pression de la part du gouvernement, le Parlement avait fini par faire volteface en votant le retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 du Code pénal qui condamnait l’homosexualité.
Défendant cette réforme censée permettre au Gabon de figurer parmi les pays «modernes» du monde, le gouvernement avait en effet expliqué que la dépénalisation de l’homosexualité visait à lutter contre la discrimination des homosexuels. Ceux-ci sont pourtant restés bien silencieux le 17 mai 2021. Sans nul doute par peur des représailles.