Les présidents Ali Bongo Ondimba et Carlos Alvarado Quesada ont lancé ce lundi un appel commun en vue de la modification du droit pénal en la matière.
En première ligne dans la protection de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique à l’échelle planétaire, le Gabon et le Costa Rica viennent de signer un plaidoyer commun pour dénoncer la criminalité contre les espèces fauniques sauvages. Dans une tribune commune rendue publique ce lundi, les présidents Ali Bongo Ondimba et Carlos Alvarado Quesada demandent que la prévention et la lutte contre le trafic d’espèces sauvages soient intégrées dans le cadre du droit pénal international à travers l’élaboration d’un nouvel accord mondial.
Dans l’esprit des deux chefs d’Etat, ledit accord pourrait prendre la forme d’un quatrième protocole ajouté à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC). Etant donné que les trois protocoles existant en matière de criminalité portent sur la traite des personnes, le trafic illicite de migrants et la fabrication et le trafic illicite d’armes à feu. « Nous demandons à toutes les nations de travailler avec nous pour faire en sorte que les avantages dont nous bénéficions grâce à la vie sauvage profitent aux communautés locales, aux investisseurs légitimes et aux budgets nationaux des pays sources, et non aux groupes criminels transnationaux… Il est temps de traiter les crimes contre la faune sauvage comme les crimes graves et hautement destructeurs qu’ils constituent », ont exhorté les co-signataires.
A en croire Ali Bongo Ondimba et Carlos Alvarado Quesada, la criminalité en matière d’espèces sauvages « prive les gouvernements de revenus indispensables et exacerbe la corruption, l’insécurité et la pauvreté. La Banque mondiale estime la valeur du trafic d’espèces sauvages à un montant stupéfiant de 1 à 2 000 milliards de dollars par an. La perte soudaine et dramatique des revenus du tourisme animalier en 2020 a décimé les emplois et les moyens de subsistance, et a entraîné une diminution du financement des efforts de conservation, rendant la faune sauvage plus vulnérable au braconnage ». En rappel, le Gabon et le Costa Rica sont tous deux membres de la « Coalition haute ambition pour la nature et les personnes », un regroupement de plus de 60 pays.