Cinq mois après son annonce par le président Ali Bongo, lors de discours à la Nation du 31 décembre 2020, l’exercice devant soumettre les ministres aux questions des citoyens tarde à se matérialiser. Las d’attendre, les Mamboundouistes y reviennent, souhaitant son organisation par la Haute autorité de la Communication (Hac).
Fidèles à leurs habitudes, les Mamboundouistes, courant né au sein de l’Union du peuple Gabonais (UPG) créé par Pierre Mamboundou, se sont exprimés sur le non-démarrage de l’émission télévisée, portant interaction entre les citoyens et le gouvernement, qu’avait promis le chef de l’Etat, Ali Bongo, dans adresse à la Nation du 1er décembre 2020.
Pour le président de la République, cette session télévisée d’échange entre le peuple et les membres de l’équipe gouvernementale devait être «une innovation majeure, fondamentale [visant] à accroitre la transparence de l’action publique, mais aussi à permettre [aux Gabonais] d’évaluer l’efficacité, la pertinence de l’action publique et à recueillir [leurs] suggestions». Ali Bongo Ondimba concevait également cette session comme «un grand moment de démocratie, retransmise à la télévision et la radio».
Depuis lors, les choses tardent à se mettre en place. Ce qui a suscité la sortie des frondeurs de l’UPG originelle. Rappelant qu’ils ont marqué leur adhésion à «cette annonce au regard de l’intérêt substantiel que cette session viendrait ouvrir un espace nouveau de communication entre le gouvernement et le peuple gabonais», ils soulignent, dans le même élan, que «cette session permettrait à nos concitoyens de se saisir, par l’intelligence, de l’exécution de la feuille de route de chaque membre du gouvernement, de l’évaluer et de juger la performance individuelle» .
Déplorant le silence du gouvernement quant à la matérialisation de l’instruction présidentielle, les Mamboundouistes estiment que la promesse du chef de l’Etat «constitue un engagement à l’endroit des Gabonaises et Gabonais». Aussi, font-ils savoir, «la non-tenue de cette session dans les plus brefs délais entacherait la crédibilité du discours du chef de l’Etat en «désacralisant» sa parole».
Les Mamboundouistes suggèrent toutefois que cette session soit placée sous la supervision de la Haute autorité de la communication (HAC), organe de régulation des médias. L’institution sera chargée de «la mise en place des conditions préférentielles pour la réussite de celle-ci avec un panel de journalistes de qualité des secteurs public et privé chargés de l’animer». Enfin, soulignent-ils, cette session de questions-réponses viendrait participer à la transparence et l’efficacité en matière de bonne gouvernance dans l’action publique.