Problèmes structurels, absence de navires, effectifs pléthoriques et masse salariale devenue impossible à contenter, la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) n’a pas payé les salaires de ses agents depuis bientôt 8 mois, au point qu’une grève y a récemment été lancée. Si les employés exigent le départ du patron, la direction générale assure que cette situation n’est pas de son fait et invite à nouveau à la patience.
Huit ans après sa création, en 2013, la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale est au bord du gouffre. Déjà privé de la subvention de l’État depuis 2017, «l’armement national» est confronté actuellement à une crise sociale. Ses agents réclament le paiement de 7 mois de salaires, et en appellent désormais à l’intervention du président de la République pour le remplacement du directeur général actuel.
Pourtant, ce lundi 26 avril, à la faveur d’un direct sur la page Facebook du site Gabonactu.com, Boris Mba Oké rappelle que les problèmes de la CNNII ne sont pas une réalité d’aujourd’hui, en témoignent les mois d’arriérés de salaires. «Ces arriérés de salaires ne datent pas de maintenant. Il s’agit d’impayés accumulés depuis décembre 2019, janvier et février 2020 et le premier trimestre 2021», précise le responsable de la Communication de la Compagnie, promettant que ces arriérés qui ont déjà été regroupés seront payés en une seule fois lorsque la trésorerie le permettra.
Mais pour l’heure, les agents sont invités à redoubler de patience. «Que ce soit les agents de la direction générale ou ceux des services, nous traversons tous les mêmes difficultés. Nous avons tous ces mêmes mois d’arriérés de salaire. Ce n’est donc pas aisé, et notre but n’est pas de baisser les bras, mais d’avancer et de surmonter cette situation», exhorte Liliane Ogoula, directeur administratif et juridique.
Selon la direction générale, la situation actuelle au sein de la CNNII est due principalement à l’absence d’un cadre juridique adapté au domaine d’activité de la compagnie et à la quasi-absence de l’outil de production depuis 2015 avec la mise en arrêt technique de ses 8 navires. «Actuellement, nous n’avons pas de navires propres qui soient en état de naviguer. Il y a aussi que nos ports ne répondent pas aux normes pour une exploitation véritablement efficiente et productive», ajoute Boris Mba Oké.
Mais la Compagnie faite également face aux recrutements excessifs effectués ces dernières années. En effet, à la CNNII, le poids des effectifs aurait doublé entre 2013 et 2018. La masse salariale quant à elle aurait triplé, devenant insupportable pour la trésorerie.