Si elle ne nie pas que les 19 anciens employés de Gabon Oil Marketing (GOM) ont bien perçu leurs soldes de tout compte quelques mois après la dissolution de cette filiale de Gabon Oil Company (GOC), l’Organisation nationale des employés du pétrole ne juge pas moins illégal le licenciement de ses anciens agents. Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général de l’Onep, dénonce le silence de la direction générale du Travail auprès de laquelle il a introduit un recours aux fins d’annulation dudit licenciement.
Comme Gabonreview l’a révélé récemment, les 41 anciens employés de Gabon Oil Marketing (GOM), Gabon Oil Logistique & Services (GLS) et Gabon Engineering & Construction (GEC) ont bien perçu leurs soldes de tout compte en décembre 2020, soit environ quatre mois après leur dissolution. Selon des sources au ministère du Pétrole, du Gaz et des Mines, l’opération aurait coûté plus de 230 millions de FCFA. En réaction à notre article, l’Onep qui défend les droits et les intérêts des 19 anciens employés de la GOM dit ne pas être arrivée au bout de cette affaire.
D’abord au sujet des salaires, indemnités et allocations liés à la liquidation des droits sociaux de ces anciens employés que la tutelle assure avoir intégralement réglés, l’organisation syndicale confirme que des virements de sommes ont été effectués à leur endroit. Seulement, Sylvain Mayabi Binet indique que «personne, ni les intéressés ni l’Onep ne sait de quoi étaient constitués ces émoluments et comment ceux-ci ont été calculés».
Le secrétaire général de l’Onep conteste ensuite l’affirmation selon laquelle l’Autorisation administrative de licenciement économique signée de Mohamed Loïck Nguema Fane, Inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier (ISTRAP), a été transmise aux 19 anciens agents de la GOM. «L’Onep affirme que, jusqu’à ce jour, la décision administrative de l’Inspecteur spécial du travail n’a jamais été portée à la connaissance ni des travailleurs concernés ni de l’Onep. Et ce, malgré les demandes adressées au DG de la GOM, à l’Inspecteur spécial du travail et même au ministre du Travail», réagit-il. Le 25 janvier 2021, en effet, l’Onep a adressé à Madeleine Edmée Berre, ministre du Travail, une «Réclamation de l’autorisation de licenciement économique des travailleurs de la GOM». L’organisation ne l’a jamais reçue.
Il en va de même pour la réponse au recours hiérarchique introduit le 23 mars dernier auprès de la directrice générale du Travail, de la Main-d’œuvre et de l’Emploi. L’initiative de l’Onep vise à s’opposer à la décision de l’ISTRAP datant du 30 décembre 2020 et portant licenciement des 19 anciens de la GOM. «Pour l’Onep, ces licenciements ont été faits en violation des dispositions légales en vigueur», indique Sylvain Mayabi Binet qui estime par ailleurs que ces travailleurs auraient dû être intégrés dans les filiales existantes de la GOC pour préserver les emplois des compatriotes.