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Union Nationale : Le bureau du congrès à la peine
Publié le mardi 9 mars 2021  |  Gabon Review
Raphaël
© Autre presse par DR
Raphaël Bandega Lendoye, vice-président de l’Union Nationale (UN)
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Par calcul politicien, par manque d’audace et par déficit de méthode, l’équipe de Raphaël Bandega Lendoye a lamentablement échoué. Trois mois plus tard, elle paraît débordée, dépassée par les événements.

De nombreux observateurs l’avaient prédit. Prévu pour se dérouler trois mois après la fin du congrès de décembre dernier, le renouvellement des instances dirigeantes de l’Union nationale (UN) n’a pas eu lieu, l’équipe commise à la tâche n’ayant manifestement pas été à la hauteur. Aujourd’hui, elle paraît débordée, dépassée par les événements. Si on ne retiendra pas grand-chose de son travail, l’épisode de la fermeture du portail du siège de l’Ancienne-Sobraga, et l’impossibilité pour Jean-Christophe Owono Nguéma d’y accéder, restera comme l’un des plus cocasses. Au-delà de l’affirmation d’une posture, l’ancien sénateur avait mis en lumière le déficit d’autorité du bureau du congrès. Au-delà de sa volonté de se faire mousser, il avait permis de prendre la mesure de l’indépendance d’esprit de Raphaël Bandega Lendoye.

Initiatives unilatérales

Tout au long des trois derniers mois, des choses et d’autres ont circulé. On a vu les candidats déclarés rechercher les parrainages ou présenter leurs équipes. On a vu leurs soutiens aller à la rencontre de la base. On a entendu des révélations sur la liste électorale, jugée peu fiable. On a même vu le président du parti revenir sur sa décision de se retirer. Dans ce brouhaha, un élément aura marqué les esprits : le silence assourdissant de Raphaël Bandega Lendoye. N’ayant pu faire émerger des positions consensuelles, il a donné l’impression de vouloir tordre le coup aux dispositions statutaires. N’ayant pas eu le courage de renvoyer Zacharie Myboto à ses déclarations du dernier congrès, il a ouvert la voie aux accusations de partialité voire d’allégeance à un clan.

Le bureau du congrès trouvera toujours les mots pour se défendre. Mais, dans le réquisitoire de ses contempteurs, beaucoup de choses se vérifient. Censée s’étaler sur trois mois à compter du 7 décembre dernier, son mandat est arrivé à échéance. Par parallélisme des formes, son allongement ne peut se faire en dehors d’un congrès. S’étant laissé entraîner dans des querelles byzantines, n’ayant pas eu l’audace de mettre le holà à certaines initiatives unilatérales, l’équipe de Raphaël Bandega Lendoye est à la peine. Par calcul politicien, par manque d’audace et par déficit de méthode, elle a échoué. Lamentablement. Pour elle, la porte de sortie paraît bien étroite. Au risque de nourrir d’interminables débats internes, elle ferait mieux de tirer les conséquences de son immobilisme.

Avenir en pointillés

Pourtant, en décembre dernier, les questions de fond furent abordées. Au-delà de la tonalité des échanges, des voies de sortie de crise furent explorées. Sur la confection de la liste électorale, comme sur la mise en œuvre du fameux article 11 du règlement intérieur, des idées furent avancées. Avec un peu de sang-froid, avec davantage de rigueur, elles auraient pu servir de terreau à l’éclosion de solutions consensuelles. N’ayant pas su capitaliser ces acquis, l’équipe de Raphaël Bandega Lendoye n’a pas réussi à conduire les concertations. N’ayant pas su circonscrire sa tâche, elle n’a pas été capable de répartir les rôles. Du coup, elle n’a pas pu se projeter dans l’avenir, encore moins ouvrir des perspectives. Comment compte-t-elle sortir de ce cul-de-sac ? Nul ne sait. Espère-t-elle encore parvenir à une issue heureuse ? Sauf naïveté extrême ou optimisme débridé, on peine à le croire.

Dans leur volonté de renouveler les instances dirigeantes, les militants de l’Union nationale s’étaient heurtés aux subtilités de leurs textes-fondateurs. Voulant préserver l’unité de leur parti, ils se sont résolus à surseoir les opérations, confiant au bureau du congrès la mission de démêler l’écheveau. En prenant ce pari, ils avaient cependant fait l’impasse sur deux éléments : d’une part, le soutien affiché du président sortant à un candidat déclaré ; d’autre part, les relations entre ce même président sortant et le président du bureau du congrès. Comme d’aucuns le redoutaient, les liens affectifs et familiaux ont finalement pris le dessus sur les considérations politiques. Dans un tel contexte, l’avenir de ce parti semble s’inscrire en pointillés. Au lieu de se complaire dans des lectures spécieuses des textes et actes, les uns et les autres gagneraient à s’élever, quitte à se faire violence. C’est, en tout cas, la condition pour un scrutin sincère et crédible. C’est aussi le chemin vers un retour à la normale.
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