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Nzegouma Ngouenini: «au moment venu, il sera jugé pour cela»
Publié le jeudi 29 mai 2014   |  Gabon Review


Joël
© Autre presse par DR
Joël Nzegouma Ngouenini, leader d’une formation politique dénommée les 7 Merveilles du Peuple (7MP, opposition)


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Leader d’une formation politique dénommée les 7 Merveilles du Peuple (7MP, opposition), Joël Nzegouma Ngouenini a été rencontré au dernier Forum des Indignés du Gabon. L’occasion de brosser les contours de ce parti, mais aussi de dire ce qu’il pense du New York Forum Africa, et de son pays.

On dit que votre parti a été créé en 2010 et vous avez participé aux législatives de l’année d’après alors que le gros de l’opposition disait «pas de biométrie pas d‘élection», si bien qu’on vous a taxé de parti figuratif crée par le Premier ministre d’alors, Paul Biyoghé Mba, pour donner de la coloration législatives là. Vous avez bien évolué depuis lors ?

Un parti politique a des idéaux, certains en ont et d’autres pas. Nous aux 7MP nous avons une idéologie, définie lors de notre congrès constitutif. Lorsque nous avons créé notre parti en 2010, le congrès avait décidé que les 7MP devraient participer à toutes les élections qui devaient avoir lieu jusqu’au prochain congrès. Et il se trouve que notre prochain congrès ordinaire aura lieu en 2017 donc l’élection de 2011 se présentait comme une occasion de mettre en pratique ce qui s’est dit au congrès constitutif de 2010. C’est comme l’élection de 2013 et le prochain de 2016. C’est cela notre philosophie politique. Un parti est créé pour concourir, compétir, évaluer ses forces et livrer au lectorat son discours politique… c’est sa vision et son programme.

Il a été remarqué, lors des dernières consultations de décembre 2013, que pour un jeune parti vous étiez bien représenté sur l’échiquier politique national en termes de candidats. Quelle en a été la récolte ?

Il faudrait déjà situer les élections au Gabon dans leur contexte et c’est ce qui justifie notre lutte politique. Nous, nous battons pour l’égalité des chances. Or, il se trouve qu’au Gabon, que ce soit en politique, dans le monde de la société civile ou simplement au niveau des citoyens, il n’y a pas d’égalité des chances. Notre parti n’est un parti qui n’est pas aux ordres, c’est un parti qui n’a pas été créé à partir des barrons qui venaient du PDG, qui sont rentrés dans l’opposition, donc qui ont beaucoup de moyens pour avoir des conseillers, des élus. Nous nous sommes créés sur la base de nos idées et de nos moyens et c’est sur cette même base que nous sommes allés aux élections. Nous avons eu 24 candidats dans tout le Gabon. Après ceux qui ont été éliminés, il nous restait six provinces, nous avons concouru avec les moyens qui étaient les nôtres. Nous avons fait campagne à pied. Heureusement, nous avons obtenu 5 cinq conseillers, plus, éventuellement, ce qui pourrait venir au niveau d’Owendo.

Vous êtes ici au forum des Indignés du Gabon, qui est un contre-forum de celui de Richard Attias. Que pensez-vous du New York Forum Africa ?

Si nous sommes là, ce n’est pas un hasard. Nous faisons partie des indignés. Notre parti se définit comme étant le parti pour les 7 merveilles du peuple gabonais, c’est dire que tout ce qui touche le peuple nous touche. Nous avons des militants qui sont à la base, qui croupissent dans la misère. C’est vraiment le Gabon profond. On peut vous montrer des images et vous verrez effectivement que nos militants font partie de ceux-là qui sont délaissés. Ils nous ont dit qu’ils sont des indignés. S’il y a un forum des indignés qui se crée, il y a lieu d’aller discuter avec les autres et de montrer notre solidarité, notre soutien, c’est la raison pour laquelle nous sommes là.

Vous comprenez bien que nous sommes contre ce New York Forum Africa parce que pour la première et la deuxième année, on lui a accordé le bénéfice du doute en se disant que c’est quelque chose qui est en train de commencer. Mais, à l’arrivée nous disons que ça ne peut pas continuer. C’est pourquoi nous sommes-là pour manifester notre mécontentement et pour dire à tous ceux qui peuvent nous suivre que nous sommes contre ce forum mais également la politique d’Ali Bongo Ondimba, parce qu’on se rend compte que c’est une politique conçue pour faire sortir l’argent des caisses de l’État, avec tous les grands projets qu’il y a et on le récupère de l’autre côté au travers des entreprises à qui on a donné ces marchés. C’est la même chose pour le NYFA, on sort beaucoup d’argent pour le récupérer l’autre côté. Voilà notre indignation.

On vous a remarqué à la présidence de la République lors de la présentation du rapport de Mc Kinsey. Beaucoup de gens vous ont raté mais votre discours a été très remarqué. S’il vous est demandé de résumer ce que vous avez dit au président Ali Bongo, que direz-vous ?

Ce discours tendait à dire à Ali Bongo Ondimba qu’au Gabon on ne peut pas parler de la pauvreté. C’est indécent de parler des Gabonais comme un peuple pauvre. C’est indécent de dire que 80% de l’argent, soit les 250 milliards qui sont investis pour résoudre la pauvreté, n’arrivent pas au peuple.

Nous avons dit que le discours était mal posé au regard des chiffres que nous avons avancés, nous avons dit à Ali Bongo qu’il fallait plutôt organiser une conférence pour parler de la richesse du Gabon et demander aux acteurs politiques, aux syndicats et à la population comment on va répartir cet argent afin que chacun ait un minimum et pour qu’on ne parle plus de la pauvreté au Gabon. Nous avons, à la fin du discours, attiré son attention en faisant remarquer que c’était dans ce même palais que son père avait dit que nous n’avons pas le droit de faire de ce pays ce que nous en faisons. Voilà le sens de notre intervention, en lui disant, en mot de fin, que le peuple gabonais le regarde et qu’au moment venu, il sera jugé pour cela.

Vous dénommez votre formation politique les 7MP, quelles sont ces sept merveilles ?

C’est une similitude avec les sept merveilles du monde. Nous nous en sommes inspirés, parce que dans le monde il a été retenu un certain nombre de réalisations qui magnifient la grandeur de l’humanité. Donc nous, nous sommes dits que le peuple gabonais a une certaine grandeur et qu’est ce qui peut faire la grandeur de ce peuple ? En nous renseignant, en étudiant et en faisant des recherches, nous sommes rendus compte qu’il y avait essentiellement sept valeurs : la première de ces valeurs c’est la conscience devant Dieu et devant l’histoire parce que nous avons trouvé que le peuple gabonais est un peuple profondément croyant. Il ne s’agit pas du Dieu des chrétiens, des musulmans, ou des bwitistes, mais le peuple gabonais croit à un être supérieur qui est garant de ce que nous faisons. Notre constitution en parle, notre hymne national en parle, les discours majeurs et historiques comme celui de l’indépendance ou celui d’Omar Bongo à la fin de ses jours en parlent. Vous avez bien d’autres valeurs qui sont l’humanisme, parce que nous parlons du peuple, c’est un parti du peuple ; nous parlons de la dignité de la personne humaine, nous avons la valeur de la famille, parce notre pays est construit sur cette base en disant que la famille est la base de la société et nous avons la maternité allaitante qui nous montre que tout est autour de la famille ; vous avez également la justice, le patriotisme, en disant «Gabon d’abord». Voilà un peu les 7 valeurs qui constituent notre idéologie.

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