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Bras de fer Gouvernement-Églises : L’affrontement redouté n’a pas eu lieu
Publié le lundi 26 octobre 2020  |  Gabon Review
Diocèse
© Autre presse par DR
Diocèse d’Oyem, le dimanche 25 octobre 2020 : le clergé et les fidèles imperturbables face à la Police.
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Après plus d’un semestre de privation de rassemblements de prière et de partage de la Parole, les catholiques du Gabon se sont rendus nombreux à leurs différentes paroisses, cernées par les forces de l’ordre. Si quelques couacs ont été enregistrés, les échauffourées appréhendées n’ont pas eu lieu. Comme la Guerre de Troie de Jean Giraudoux, la guerre de la Foi n’aura pas lieu.

«Frères bien-aimés de Dieu, Dimanche 25 octobre 2020 prenez votre chapelet en main ; ce ne sera pas avec le poing levé que nous nous sanctifierons. Mais avec le rosaire à la main», annoncait la veille, samedi, le Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba. L’Archevêque métropolitain de Libreville s’exprimait ainsi dans une note indiquant le protocole à observer dans l’Archidiocèse de Libreville, ce dimanche 25 octobre.

Les chrétiens catholiques se sont donc conformés à l’ordonnancement indiqué : «1- Accueil des fidèles devant chaque paroisse par les différents curés accompagnés de leurs vicaires. 2- Récitation d’une dizaine d’Ave Maria. 3- Proclamation de l’évangile (pas d’homélie) 4- Envoie et bénédiction des fidèles avec le Très Saint Sacrement.»

Dimanche de crainte

Si ce dimanche 25 octobre était appréhendé par l’opinion publique nationale comme une journée d’affrontement entre les catholiques du Gabon et les forces de l’ordre, les choses ne sont pas vraiment passées comme on pouvait le craindre. Le Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba signalait en effet, la veille, «le déploiement des forces de sécurité et de défense aux abords de nos différentes paroisse, signe de la volonté manifeste de nos dirigeants de violer une fois de plus notre liberté religieuse». Hormis quelques grenades lacrymogènes lancées dans le Diocèse d’Oyem et l’annonce de l’interpellation du père Frédéric Ntoutoum, vicaire de la paroisse Saint-André à Batterie IV (Libreville) et celui de Sainte-Thérèse à Lalala à Libreville également (très vite relâché du fait d’une panne du car de Police qui l’emmenait), l’affrontement pressentie n’a pas eu lieu, du moins selon de nombreux témoignages recueillis à Libreville et les vidéos amateurs en circulation sur les réseaux sociaux. Le père Christian Iloubi, vicaire de la paroisse Saint Dominique de Moanda, dans le diocèse de Franceville, a également été interpellé, selon la page Facebook de l’Église Catholique au Gabon.

Ainsi, ce dimanche 25 octobre, dans la solennité de la dédicace des cathédrales du Gabon, et en conformité avec le protocole édicté par la conférence épiscopale des Évêques du pays, les chrétiens catholiques du Gabon ont affirmé, avec force et fermeté, leur liberté de culte et leur identité de chrétien catholique, chapelet à la main, devant les parvis et aux abords des différentes paroisses. Le déploiement des forces de sécurité et de défense aux abords des églises n’a pas entamé la volonté du clergé d’accueillir les fidèles, animer la prière du chapelet et proclamer la parole.

L’Église a empêché l’affrontement

« Nous ne sommes en conflit avec personne. Nous célébrons Dieu selon son commandement qui nous dit, que nous sanctifierons le jour du Seigneur. Nous avons ouvert les portes des églises pour prier dans un respect de l’amour de Dieu et du prochain. Cependant, nous déplorons que les forces de l’ordre étaient là dans les portes des églises pour disperser les fidèles venus accomplir non seulement un précepte divin, mais aussi un droit de l’homme. Notre pays au lieu d’aller de l’avant, recule », a déploré le coordinateur général des médias catholiques au sein de l’archidiocèse de Libreville, l’abbé Serge Mabickassa, assurant à la population qu’elle peut toujours compter sur sa mère, l’Église.

Dans certaines paroisses, le retour à la prière a été plutôt timide. Mais la détermination des chrétiens était remarquable, à l’instar du culte donné sur le trottoir et au bord des caniveaux à Mikolongo, «non loin de la résidence du ministre de l’Intérieur», selon la légende d’une vidéo amateur. «Force reste à la loi», aiment clamer les autorités du Gabon. Ce qui explique sans doute pourquoi le parvis de la cathédrale Sainte-Marie de Libreville, épicentre du mouvement, a été interdite d’accès et que la proclamation de la parole et la méditation du chapelet ont eu lieu sur le trottoir. Pour de nombreux observateurs, c’est plutôt l’Église qui a évité l’affrontement. La veille en effet, le Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba avertissait : «Respectons les forces de l’ordre, en évitant toute provocation, parole ou geste déplacé. Soyons vigilants, il y aura des gens parmi nous ‘’sans habits de noce’’ pour semer la zizanie.» Et il n’y a pas eu de zizanie. «Nous continuerons d’ouvrir nos églises en respectant les mesures barrières», a indiqué le responsable de la communication du diocèse de Libreville.
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