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Ouverture des lieux de culte : « Le pouvoir doit savoir qu’il ne peut pas tout régenter » avance Barro Chambrier
Publié le samedi 24 octobre 2020  |  Gabon Review
Conférence
© L'Union par DR
Conférence de presse de Barro Chambrier
Président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), Alexandre Barro Chambrier, a animé une conférence de presse, ce mardi, au siège de son parti.
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Préoccupé par la situation qui prévaut entre l’Eglise et le gouvernement, Barro Chambrier a appelé ce 23 octobre à l’apaisement. Entre mise en lumière de la dérive autoritaire du gouvernement et mise en garde de ce dernier quant à un éventuel soulèvement, lui et son parti se sont positionnés du côté de l’Eglise qui compte ouvrir ses portes ce 25 octobre, en affirmant que le pouvoir doit savoir qu’il ne peut pas tout régenter.

Pour freiner la propagation du Covid-19 au Gabon, les lieux de culte ont été fermés depuis le mois de mars 2020. Compte tenu de la tendance baissière, certaines confessions religieuses, à l’instar des catholiques, ont décidé de rouvrir leurs portes ce 25 octobre. Ce qui n’a pas été du goût du gouvernement qui, s’exprimant après l’Eglise catholique, a fixé au 30 octobre la date de réouverture.

Depuis lors, et malgré une rencontre entre le ministre de l’Intérieur et l’Archevêque de Libreville, un bras de fer est engagé entre l’Etat et l’Eglise. S’exprimant à ce propos ce 23 octobre, le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) a estimé que les confessions religieuses, malgré leurs effets négatifs sur le fonctionnement de leurs différentes structures, ont parfaitement compris le bien-fondé des mesures édictées par les autorités pour faire face à la propagation de la covid-19.

«Elles ont pleinement coopéré avec les autorités pour étudier, préparer et garantir, le moment venu, des conditions optimales d’ouverture des lieux de culte, dans le respect des mesures de sécurité sanitaire, en adoptant, sur la base des prescriptions du ministère de l’Intérieur, et du ministère de la Santé des protocoles contraignants», a déclaré le président du RPM.

Pour ce dernier, les confessions religieuses ont fait la preuve de leur volonté de contribuer à la lutte contre cette pandémie. «Il est donc injuste de les accuser aujourd’hui, et en particulier, les communautés chrétiennes, de vouloir mettre en danger la vie d’autrui parce qu’elles expriment leur désaccord avec non seulement, certaines des mesures arrêtées, mais aussi avec la méthode utilisée pour leur imposer l’inacceptable», a soutenu Alexandre Barro Chambrier. Par ailleurs, il se demande pourquoi le gouvernement a choisi d’imposer à tout prix la date du 30 octobre pour la réouverture des lieux de culte. «Quel avantage tire-t-il, dans la riposte au coronavirus, en différant de cinq jours cette ouverture ?»

Le gouvernement a fixé à 30 maximum, le nombre de personnes admises à prendre part à un office religieux, exigé des fidèles le paiement de la dime par voie électronique et interdit la prise de la communion. Le RPM dénonce une immixtion du gouvernement au mépris de la séparation de l’Etat et de l’Eglise. «Nous rappelons que le Gabon est un Etat laïc et il ne doit sous aucun prétexte s’ingérer dans le fonctionnement des confessions religieuses qui, selon l’article 1er du titre préliminaire de la Constitution de la République Gabonaise, stipule «qu’elles règlent et administrent en toute indépendance leurs affaires», a précisé Barro Chambrier.

A bas les dérives autoritaires !
«Le pouvoir doit savoir qu’il ne peut pas tout régenter, tout imposer et mener le peuple à la baguette» a-t-il argué, estimant que le gouvernement doit pouvoir entendre, écouter, échanger et reconnaitre, le cas échéant, ses erreurs. Cela lui permettrait d’être «en mesure de reculer au risque de créer un raz-le bol préjudiciable au pays». Le RPM invite le gouvernement à dialoguer avec les communautés religieuses au lieu d’utiliser le diktat, l’intimidation et les menaces. Un état de fait qui selon Barro Chambrier, «révèle la vraie nature de son pouvoir qui procède par oukase et est prompt à bâillonner toute voix discordante».

En clair, le RPM dénonce des dérives autoritaires et atteintes à la liberté d’expression et de culte qui demeurent des droits fondamentaux et inaliénables de tout citoyen. «Lorsqu’il est question de bâtir un véritable Etat de droit, les autorités devraient commencer par accepter de se soumettre à la loi et en l’occurrence à la libre pratique de la religion, droit fondamental garanti à chacun par la Constitution de notre pays», a rappelé Barro Chambrier qui met en garde le pouvoir contre toute velléité de recours à la force pour entraver l’ouverture des lieux de culte, le 25 octobre 2020. «Nous les tiendrons pour responsables de tout débordement», a-t-il prévenu, parlant des autorités.

Le RPM a exprimé son soutien aux chrétiens catholiques en particulier, dans la lutte pour le respect de leur indépendance, le libre exercice de leurs ministères ainsi que la libre pratique de leur foi dans leurs lieux de culte. Pour ce parti de l’opposition, les communautés religieuses jouent depuis des décennies dans les domaines de l’éducation, de la santé ainsi que de l’assistance sociale, un rôle non négligeable.
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