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Gabon : des mesures osées pour l’émergence
Publié le mardi 27 mai 2014   |  pays


Ouverture
© AFP par STEVE JORDAN
Ouverture de la troisième édition du New York Forum Africa
Du vendredi 23 au dimanche 25 mai 2014. Libreville (Gabon). Ouverture de la troisième édition du New York Forum Africa


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Emergence. C’est désormais le mot en vogue, depuis quelque temps. Chaque dirigeant se fixe des objectifs à plus ou moins long terme, et essaie de se donner les moyens de sa politique avec plus ou moins de bonheur. Si pour certains pays comme le Burkina Faso, l’émergence est attendue en 2015, pour d’autres comme la Côte d’Ivoire elle est envisagée à l’horizon 2020 pendant que les autorités actuelles de Dakar tablent sur 2035 pour un Sénégal émergent.
En Afrique centrale, le Gabon vient de clôturer la troisième édition du New York Forum à Libreville, autour du thème « la transformation du continent », sommet économique international censé contribuer à faire du Gabon, une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers.

Les autorités ont lancé des mesures fiscales pour encourager l’installation d’entreprises étrangères

Au-delà des critiques d’une partie de la population gabonaise sur l’impact réel de cette manifestation, il faut y voir la volonté des autorités d’œuvrer à bâtir la confiance entre les investisseurs et leur pays, en permettant à des décideurs économiques extérieurs d’en découvrir les potentialités.
Dans un pays où le taux de chômage oscille entre 20 et 30% chez les jeunes, et où près d’un tiers de la population estimée officiellement à 1,5 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté, cela est un véritable défi qui peut être porteur d’espoirs.
Déjà, en 2011, le gouvernement gabonais avait conçu la construction d’une vaste zone de libre-échange appelée Zone économique spéciale (ZES). Le président Ali Bongo Ondimba en avait inauguré en grande pompe la première phase des travaux en septembre 2011, qui consistait à rendre viable environ 400 hectares de terrain, par la réalisation d’infrastructures routière, ferroviaire, maritime et énergétique visant à faciliter l’installation d’industries, aux fins de lutter contre le chômage par la création d’emplois et booster en même temps l’économie du pays.
Dans le même ordre d’idées, les autorités gabonaises ont lancé une batterie de mesures fiscales et administratives osées, pour promouvoir et encourager l’installation d’entreprises étrangères. Ces mesures vont de l’exonération fiscale de la taxe sur les bénéfices et les revenus pendant 10 ans, à l’exonération totale de la TVA, en passant par l’exonération des taxes douanières sur l’importation des équipements, des machines et des pièces détachées, ainsi que la réduction de 50% sur les factures d’électricité, entre autres.

Le Gabon veut capitaliser les atouts de son sol et de son sous-sol

D’un certain point de vue, l’on peut dire que l’initiative du président gabonais rappelle « l’ère reaganienne » du nom de ce président américain, Ronald Reagan, arrivé à la tête de l’Etat avec beaucoup de préjugés défavorables, comme celui de cowboy, mais qui aura su donner un coup de fouet à l’économie américaine, par ses prises d’initiatives osées en termes de défiscalisation de certains secteurs, au point de marquer durablement les esprits.
Par ces mesures incitatives et avantageuses, l’on peut dire que le Gabon veut capitaliser les atouts de son sol et de son sous-sol en se positionnant comme le plus important hub industriel de l’Afrique centrale, pour atteindre l’émergence que les autorités visent pour 2020, notamment avec l’essor des filières agricoles pour non seulement réduire l’importation des produits vivriers, mais aussi tendre vers l’autosuffisance alimentaire, voire inverser la tendance par l’exportation de produits agro-industriels. Si les investisseurs répondent comme les autorités le souhaitent, ces mesures peuvent avoir un effet bénéfique sur l’économie gabonaise, même si, d’un certain point de vue, renoncer à autant d’impôts et de taxes peut présenter un manque à gagner énorme pour le Trésor public gabonais.
Mais à y regarder de près, le Gabon y gagnerait au change, parce que ces mesures, qui sont une opportunité pour les investisseurs de réaliser des projets à moindre coût, permettront à coup sûr la création d’emplois en réponse à la question lancinante du chômage, ainsi que le transfert de compétences par la formation de techniciens gabonais qui pourraient acquérir une expertise poussée dans différents domaines. En plus, l’industrialisation de l’économie du pays serait un pas décisif vers l’émergence tant recherchée, d’autant plus que l’installation de ces industries et le développement de la ZES pourraient donner un coup de fouet aux PME et PMI locales.
En un mot comme en mille, le Gabon veut séduire par la défiscalisation entre autres. Et tout le mal qu’on lui souhaite, c’est de réussir pour que son exemple fasse tâche d’huile sur le continent car, de mémoire de journaliste, c’est la première fois que de telles mesures sont prises en même temps, dans de telles proportions en Afrique noire.

Outélé KEITA

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