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Arrestation de Boungoumou : Jean Remy Yama déplore la soumission de la Justice au pouvoir politique
Publié le lundi 31 aout 2020  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Récemment interpelé par la police judiciaire, Jean Remy Yama dit n’avoir aucune ambition politique
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Jean Remy Yama a fustigé le 28 août l’arrestation de son camarade syndicaliste, Jean Bosco Boungoumou, placé sous mandat de dépôt le 24 août pour terrorisme et association de malfaiteurs. Cette arrestation n’ayant été précédée d’aucune enquête préliminaire est la preuve, selon le président de Dynamique unitaire (DU), de la soumission de la Justice au pouvoir politique.

Le placement sous mandat de dépôt de Jean Bosco Boungoumou Boulanga, le 24 août, est la preuve que la justice est soumise au pouvoir politique. C’est du moins ce qu’a affirmé le président de la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), Jean Remy Yama, dans une déclaration lue le 28 août à Libreville.

Secrétaire général de DU, Jean-Bosco Boungoumou a été arrêté le 19 août par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR). Accusé de «terrorisme et association de malfaiteurs», il est poursuivi pour avoir réalisé une vidéo sur Facebook dans laquelle il a appelé à la fin de la Françafrique et à l’insurrection populaire pour régler la situation confuse qui règne au sommet de l’Etat.

Selon Jean Remy Yama, cette arrestation «n’ayant été précédée d’aucune enquête préliminaire, le pouvoir judicaire vient de démonter à la face du monde les rapports incestueux qu’il entretient avec un pouvoir exécutif aux élans totalitaires voire dictatoriaux qui déshonore un pays».

Le Gabon n’est pas dirigé par Ali Bongo

Avec cette nouvelle «affaire», a poursuivi le président de DU, «l’institution judicaire gabonaise s’est dévalorisée auprès de ses homologues des pays qui sont eux, confrontés au terrorisme comme le Cameroun, le Tchad et le mali. Elle conforte ainsi la violation de l’Etat de droit et des libertés fondamentales». Pour Jean Remy Yama, la justice se trompe de cible, «au lieu de faire le procès du secrétaire général de Dynamique Unitaire, on devait plutôt s’intéresser aux causes de la vidéo. Jean-Bosco Boungoumou, comme d’autres compatriotes interpellés pour leurs déclarations, n’ont fait que dire tout haute ce que tous les Gabonais pensent tout bas. Toutes ces arrestations traduisent un véritable malaise dont la solution aurait dû se trouver à la présidence de la République, au Parlement et dans les forces de sécurité et défense», a regretté le syndicaliste.

A en croire le leader syndical, «la vacuité du dossier judiciaire contre Jean Bosco Boungoumou est un baromètre de l’effondrement de la République, et partant de tous les Gabonais». Dans sa diatribe, il n’a pas manqué d’évoquer la situation de la santé du chef de l’Etat. «Depuis le 24 octobre 2018, le Gabon, de l’avis de tous les observateurs nationaux et internationaux, n’est malheureusement dirigé ni par celui qui a gagné les élections d’août 2016, dépositaire de la légitimité du peuple, Jean Ping, ni par celui qui a été déclaré vainqueur par les institutions de la République qui a prêté serment devenant de ce fait, dépositaire de la légitimité constitutionnelle, Ali Bongo», a-t-il déclaré.

Pourtant, affirme Jean Remy Yama, «plusieurs voix se sont levées en quête de savoir si le président de la République est toujours en possession de ses moyens pour diriger le pays. Toutes ces demandes n’ont eu aucun succès. Toutes les demandes des citoyens pour s’assurer que le chef de l’Etat jouit de toutes les facultés pour exercer ses fonctions sont restées sans réponses. On peut donc affirmer, et la lumière des déclarations des personnalités étrangères assermentées qu’Ali Bongo ne dirige plus le Gabon».

Soulèvement populaire, unique voie de sortie de crise

Pour le président de DU, le Gabon est dirigé par quelqu’un d’autre. «Les véritables terroristes sont au sommet de l’Etat. Ils sont connus de tous les Gabonais : une femme et son fils adoptif qui ne sont dépositaires d’aucune légalité constitutionnelle. Ils ont pris en otage les Gabonais et exploitent allègrement nos richesses minières, entretenant un mensonge d’Etat selon lequel Ali Bongo serait toujours aux commandes».

Dans cette entreprise de confiscation du pouvoir, a martelé Jean Remy Yama, «ils bénéficient de plusieurs soutiens dans les forces de sécurité et de défense qui empêchent toute velléité de manifestation pacifique du peuple en procédant aux arrestations arbitraires comme c’est le cas avec Jean-Bosco Bosco Boungoumou».

Le syndicaliste s’est étonné que les responsables des forces de sécurité et de défense se laissent prendre à ce jeu. «Officiers, sous-officiers et soldats confondent la République et leurs intérêts personnels. Au lieu de servir la République, ils servent les individus en perdant leur honneur. Ce qui est triste de la part des hommes qui, dit-on, auraient fait l’école de guerre».

Devant un tel désespoir, Jean Remy Yama n’en voit pas d’autres issues que le soulèvement des populations, «l’insurrection populaire et pacifique, conformément aux lois et règlements en vigueur au Gabon restent la seule voie», a-t-il conclu, appelant les travailleurs à la mobilisation pour exiger la libération de leur camarade.
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