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Deux jeunes activistes “enlevés” et gardés à DGR : Une nouvelle forme de racket ?
Publié le lundi 17 aout 2020  |  Gabon Review
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Après l’«enlèvement» de Consty Ondo par des hommes encagoulées mardi 12 août, un autre “activiste”, Gérald Agaya, a été “enlevé” dans des conditions similaires, jeudi 13 août, dénoncent des défenseurs des droits de l’homme. Les deux “activistes” sont à la direction générale des recherche (DGR), de même source. En février, Leene Ondo, jeune militante de l’opposition, a subi elle aussi, pendant quelques heures, un enlèvement avec demande d’argent par des personnes se disant de la police judiciaire. Les agents des forces de l’ordre n’interpelleraient-ils pas de manière informelle des partisans de l’opposition pour en obtenir tout simplement de l’argent ?
Gérald Agaya, alias Gérald Agaims, jeune homme proche de l’opposition gabonaise, a été «enlevé» par des forces de l’ordre jeudi 13 août tôt le matin à son domicile à la cité Likouala, où il habite avec sa grand-mère, Germaine Kandjo, a appris Gabonreview auprès de proches et de la société civile.Tout comme Consty Ondo, arrêté alors qu’il était avec sa mère dans un taxi par des hommes encagoulés, Gérald Agaims se trouve à la Direction générale des recherches (DGR), selon les défenseurs des droits de l’homme. Les deux jeunes «activistes» se connaissaient, précise un proche de Consty Ondo.

Les motifs de leurs arrestations restent inconnus des proches, mais les deux hommes se disent «activistes» et proches de l’opposition. Gérald Agaya ne serait pas membre d’un mouvement, mais n’hésitait pas à partager des publications anti-pouvoir sur les réseaux sociaux. Consty Ondo, lui, est par contre connu comme membre du mouvement Coordination patriotique (#COP10), lié à Jean Ping.

La société civile monte au créneau contre les “kidnappings”

Le pasteur Georges Bruno Ngoussi, directeur de la Radio Télévision Nazareth (RTN) et le président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG), Georges Mpaga, ont donné une conférence de presse dès jeudi 13 août pour dénoncer les conditions de ces deux arrestations sans mandat.

«Nous n’étions pas d’accord avec leur manière de procéder», mais «pour eux» (les gendarmes), c’était «une façon de sécuriser la personne, d’empêcher qu’elle puisse s’enfuir», explique Bruno Ngoussi dans un échange avec la presse, partagée sur les réseaux sociaux. «Nous n’accepterons plus les enlèvements, les kidnappings, au Gabon», s’exclame aussi Georges Mpaga. «Il va falloir qu’on arrête d’utiliser les forces de sécurité pour les basses besognes», si «nous souhaitons que le citoyen gabonais soit en sécurité», et si l’on veut que les forces de l’ordre soient «respectées» estime le leader associatif Marc Ona, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux.

Une jeune activiste enlevée par des hommes se réclamant de la police en février

Leene Ondo, jeune femme de l’opposition ayant milité pour Jean Ping en 2016, explique à Gabonreview avoir subi un enlèvement de quelques heures en février dernier. A l’époque, elle dit ne pas avoir voulu médiatiser l’affaire, par crainte. Elle dit avoir eu l’impression d’un kidnapping motivé par une demande de rançon. «J’étais vers le carrefour de Nzeng-Ayong, je partais pour faire un flash pour le téléphone. Une voiture s’est garée et m’a dit «Police judiciaire, Madame, montez». Je leur ai demandé s’il y avait un problème, et l’un m’a giflé, je suis montée dans la voiture. Ils étaient en train de m’accuser d’être le chef des bandits de je ne sais pas quoi», se souvient la jeune femme.

«L’un m’a même frappé dans la voiture pour me faire avouer que j’étais le chef de je ne sais quelle bande. Ils m’ont dit que «si tu veux que l’on te relâche, il faut que tu donnes une somme de 500.000 francs CFA. Je leur ai dit : mais où est-ce que je vais trouver 500.000», continue-t-elle.

Après plusieurs tours de voiture dans Libreville et des négociations, Leene Ondo réussit à appeler sa cousine, qui arrive avec une somme de 100.000 FCFA. «Dès qu’elle a donné l’argent ils sont partis. Mais ils m’ont gardé de 19 heures à minuit». Les indics et espions des forces de l’ordre et de sécurité ou alors les policiers eux-mêmes, auraient-ils mis en place un procédé consistant à identifier des partisans de l’opposition, à les interpeller de manière informelle pour les racketter et en obtenir de l’argent ? Les chefs de ces différents corps devraient y regarder de plus près… à moins d’en être bénéficiaires.
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