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Pour améliorer la gestion de ses finances publiques, le Gabon instaure un « visa d’opportunité et de conformité » délivré par la Présidence avant tout engagement financier de l’Etat
Publié le samedi 13 juin 2020  |  LaLibreville.com
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© Autre presse par DR
Entrée du palais présidentiel gabonais
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C’est une avancée majeure contenue dans la Loi de Finances rectificative, adoptée hier vendredi 12 juin en conseil des ministres. Ce dispositif permettra d’optimiser la gestion des finances publiques mais aussi de poursuivre la réforme de l’Etat. Explications.

La mesure à beau être technique. Elle n’en constitue pas moins une petite révolution.

« Dans le souci de renforcer le contrôle dans la conclusion des contrats, concessions et conventions engageant l’Etat gabonais », comme l’indique son communiqué final, le conseil des ministres a entériné hier vendredi le projet de décret instituant un « visa d’opportunité et de conformité de la Présidence de la République ».

Désormais donc, tout engagement financier de l’Etat induit par un contrat, une concession, une convention ou leurs avenants devra être soumis à la validation de la plus haute institution du pays, juge en dernier ressort de la validité mais également de l’opportunité de tout décaissement. De fait, aucune dépense ne sera dorénavant autorisée sans que la Présidence de la République ait préalablement donné son feu vert.

Cette disposition permettra selon les spécialistes d’améliorer la gestion des finances publiques. « Désormais, une institution, la plus haute de toute, qui a une vue d’ensemble sur les politiques publiques, sera habilitée à juger de l’opportunité de chaque dépense. C’est un garde-fou qui permettra d’éviter les dépenses inutiles ou de complaisance que certains étaient amenés à autoriser par le passé et d’assurer une forme de cohérence dans l’action publique« , commente un professeur en sciences économiques de l’UOB.

La crise du Covid-19 impose une plus grande sélectivité dans la dépense publique

Selon lui, cette disposition est d’autant plus nécessaire que la crise liée au Covid-19 a entraîné « une contraction du budget, ramené à 3,0471 milliards de francs CFA, ce qui impose d’être encore plus sélectif, tel un bon père de famille, dans l’usage des deniers publics ».

D’autres évoquent également un garde-fou supplémentaire permettant au pays de renforcer sa lutte contre le détournement de deniers publics, domaine dans lequel le Gabon a serré la vis ces derniers mois comme l’illustrent le lancement de l’opération Scorpion et la relance de l’Opération Mamba avec la tenue dans une dizaine de jours du procès de l’ex-ministre des Finances Magloire Ngambia.

Mais, à en croire d’autres spécialistes, à l’instar de cet économiste basé à Libreville et travaillant dans un grand groupe bancaire, là ne sont pas les seuls avantages de la mesure. « Jusqu’alors, 90 % des emprunts signés par l’Etat gabonais auprès des bailleurs internationaux l’étaient par des agences publiques. Avec l’institution d’un visa d’opportunité de la Présidence, une grande partie de ces agences vont perdre leur raison d’être », explique celui-ci, ajoutant qu’« il y a là un gisement d’économies substantielles pour l’Etat ».

En cette période de contraction économique mondiale liée aux conséquences de la crise sanitaire du Covid-19, l’initiative est plus que bienvenue, salutaire.
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