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[Analyse] Pourquoi le Gabon s’est-il également bien tenu sur le plan économique durant la crise du Covid-19
Publié le jeudi 4 juin 2020  |  LaLibreville.com
Ali
© Autre presse par DR
Ali Bongo Ondimba a prononcé ce jeudi 21 mai 2020 un nouveau discours radio-télévisé en lien avec le Covid-19
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A l’occasion d’un conseil interministériel présidé mardi 2 juin par le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, le gouvernement a étudié le projet de loi de Finances rectificative. Un texte attendu pour faire face à la nouvelle donne économique entraîné par la crise liée au Covid-19 qui a provoqué une baisse des recettes publiques et des prévisions de croissance. Toutefois, en raison notamment d’une meilleure gestion des deniers publics et de l’appui des bailleurs de fonds multilatéraux, le pays, considéré comme l’un des tous meilleurs élèves en Afrique de la riposte en matière sanitaire face au Covid-19, fait mieux que résister sur le plan économique et financier. Explications.

Étudié mardi 2 juin en conseil interministériel, le projet de loi de Finances rectificatives devrait être présenté lors du prochain conseil des ministres et voté dans la foulée par le Parlement. « La Présidence souhaite aller vite. C’est une question de bonne organisation. Nous devons avoir la visibilité nécessaire pour piloter au mieux la phase de reprise qui s’annonce », commente en off une source au sein du Palais du Bord de mer.

A l’instar des autres pays sur le continent et dans le reste du monde, le Gabon a été impacté sur le plan économique par la crise liée au Covid-19. La fermeture des frontières, la baisse de la demande et la chute des cours du pétrole ont entraîné une baisse de ses recettes budgétaires (de l’ordre de 500 à 700 milliards de francs CFA pour l’année selon les prévisions du gouvernement). De même, la croissance, initialement attendue autour de 4 %, devrait être à peine supérieure à 0 %, toujours selon les prévisions.

Pour autant, le pessimisme n’est pas de mise. « Contrairement à ce que certains soutenaient, le Gabon n’a pas sombré. Au contraire, il a plutôt bien résisté à ces trois mois de crise sanitaire dont on commence à peine à percevoir le bout du tunnel dans plusieurs régions du monde », indique un économiste de la place.

Si celui-ci, à l’instar de nombre de ses collègues, se montre optimiste, c’est pour plusieurs raisons. « D’abord, et c’est une très bonne nouvelle. L’Etat n’a pas failli. Au contraire, il a même davantage tenu ses engagements en assurant scrupuleusement l’ensemble de ses paiements tant vis-à-vis de ses agents que de ses prestataires. A preuve, il a récemment versé l’arriéré de prime d’incitation à la performance (PIP) qui remontait au 3ème trimestre 2015 aux personnels de santé ou et la prime spéciale d’incitation à la performance (PSIP) aux agents des régies financières », fait observer l’économiste (lire notre article).

Un autre de ces collègues, chef-économiste dans une grande banque de la place, ne dit pas autre chose et en explique pourquoi. « Dans le même temps, le pays a revu sa structure de dépenses », précisant qu’il faut comprendre cette notion suivant un double sens. « D’une part, l’Etat s’est concentré sur les dépenses réellement utiles d’un point de vue socio-économique. Le gros des dépenses de prestige a été évacué pour privilégier l’essentiel. D’autre part, avec l’intensification de la lutte contre la corruption ces six derniers mois, le phénomène d’évaporation de l’argent public des caisses de l’Etat, qui avait pris par le passé une ampleur préoccupante, a été considérablement réduit. C’est une donnée très importante », analyse ce fin connaisseur de l’économie nationale.

« Ajoutez à cela », poursuit-il, « le fait que le Gabon bénéficie du soutien des bailleurs de fonds qui pourrait aller prochainement jusqu’à une annulation au moins partielle de sa dette, mais aussi de la confiance des marchés sur lesquels il continue de lever des fonds pour se financer et vous avez l’explication de la bonne tenue du pays durant la crise », conclut l’économiste.

Une crise dont, en dépit des difficultés persistantes, le pays commence à entrevoir le bout. Peu à peu, les prix du pétrole remontent et les exportations en particulier vers l’Asie et notamment la Chine, reprennent progressivement, au grand dam des Cassandre, nombreux il y a quelques semaines encore à prédire le pire. Il y a quelques jours, le pays a exporté vers l’Empire du milieu la plus grosse cargaison de bois de toute son Histoire.
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