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[Covid-19] Suspension des tests à la chloroquine par l’OMS : La survie de l’ordre international en jeu
Publié le samedi 30 mai 2020  |  Gabon Review
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© LaLibreville.com par DR
Le siège de l`OMS à Genève en Suisse
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Les enjeux de la dernière décision de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vont au-delà des seules questions de santé publique. Les « maitres du monde » y trouvent leur compte.

Suite à une étude publiée trois jours plus tôt par The Lancet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé, le 25 mai courant, de suspendre les essais cliniques menés avec l’hydroxychloroquine et la chloroquine dans plusieurs pays. Malgré les apparences, les enjeux et motivations de cette décision vont au-delà des seules questions de santé publique. L’économie mondiale, la finance internationale, le système onusien, les principales démocraties du camp occidental et même la géopolitique internationale y trouvent leur compte. Tout en leur offrant une respiration intellectuelle, la situation ainsi créée leur donne l’opportunité de réajuster leur stratégie.

Fondations privées, principaux bailleurs de fonds de l’OMS

Depuis le déclenchement de la pandémie de covid-19 et particulièrement depuis son déferlement sur la France, la chloroquine et son principal dérivé sont au centre de toutes les controverses. Passant outre les doutes de la Food and drug administration (FDA – organisme en charge de la délivrance des autorisations de mise sur le marché), Donald Trump avait vanté cette molécule, en mars dernier. Quelques jours plus tard, le gouvernement français autorisait sa prescription. Dans la foulée, une pétition lancée par Philippe Douste-Blazy, en vue de l’assouplissement des conditions d’utilisation, recueillait 200. 000 signatures. Même s’il prît soin de nier toute «reconnaissance» Emmanuel Macron se rendit, le 9 avril dernier, à l’Institut hospitalo-universitaire – Marseille Infection, dirigé par le promoteur du protocole de la controverse. Fortement influencé par la proposition de Didier Raoult, le débat scientifique a incontestablement tourné autour de la chloroquine.

Parallèlement, un contre-la-montre pour la découverte d’un vaccin a été déclenché, l’OMS évoquant la mise à l’étude de 10.000 candidats-vaccins. Aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Chine, une dizaine de laboratoires se sont mis à l’ouvrage, explorant les stratégies vaccinales. En quelques semaines, le laboratoire américain Biotech Moderna, propriété du biologiste et milliardaire français Stéphane Bancel, a débuté des essais de tolérance chez l’homme. Ayant passé un accord avec la Biomedical Advanced Research and Development Authority (Barda – Autorité américaine pour la recherche et le développement avancé dans le domaine biomédical), Sanofi est même allé plus loin. Il a annoncé pouvoir commercialiser un vaccin d’ici à 2021 avec une priorité accordée au marché américain. Même si le groupe pharmaceutique français a tenté de rectifier le tir à la suite du tollé suscité par les déclarations de son directeur général, le débat sur le financement de la recherche médicale était posé. Estimant le coût des recherches à près de cinq milliards de dollars (environ 2.500 milliards de F CFA), les géants du médicament se sont tournés vers les Etats et les fondations privées. Au nombre de celles-ci, le Wellcome Trust et surtout la Fondation Bill et Melinda Gates. Or, ces entités sont justement les principaux bailleurs de fonds de l’OMS. Ont-elles intérêt à laisser valider la chloroquine ?

Accréditer l’idée d’un virus difficile à maîtriser

Créée en 2017, la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI – Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies), initiative issue d’un partenariat entre la Fondation Bill et Melinda Gates, d’une part, et l’Union européenne, le Japon ou la Grande-Bretagne, d’autre part, est encore en phase de structuration. De ce fait, on imagine mal ses promoteurs soutenir d’autres hypothèses. De par l’importance des enjeux économiques, financiers, politiques et même géopolitiques, on ne voit pas comment l’establishment peut appuyer des solutions alternatives. Une telle perspective ruinerait ses efforts tout en jetant le discrédit sur l’ordre international. Des Etats-Unis à l’OMS en passant par l’Allemagne ou la Banque mondiale, les « maitres du monde » ont laissé le sentiment d’être dépassés par les événements. Comment se résoudraient-ils ensuite à valider une molécule existante, connue depuis le XIXè siècle et utilisée depuis plus de 70 ans maintenant ? Ne serait-ce pas une reconnaissance explicite de leur erreur d’analyse ? Ne serait-ce pas une remise en cause leurs certitudes ? Ne serait-ce pas une façon d’entamer leur crédibilité et leur autorité scientifique voire politique ?

Loin de toute naïveté, il faut regarder la réalité en face. Ni les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-unies, ni les agences onusiennes ne laisseront la covid-19 mettre à mal leur suprématie. Même s’ils ont étalé leurs insuffisances, ils déploieront les trésors d’ingéniosité pour accréditer l’idée d’un virus difficile à maîtriser. Quand bien même leurs limites sont apparues au grand jour, ils tenteront d’imposer un traitement maîtrisé par eux seuls et résultant de nouvelles découvertes. Après tout, il en va de la survie de l’ordre international. Pour rien au monde, ils ne le laisseront se déconstruire. Sauf à se satisfaire d’un rôle de spectateur ou à continuer à être la cinquième roue du carrosse, l’Afrique doit en tirer des enseignements.
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