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Gabon : Karine Arissani limogée de son poste de secrétaire exécutif de l’ARTF et rétrogradée comme simple conseiller du ministre de la Culture
Publié le dimanche 10 mai 2020  |  LaLibreville.com
Gabon
© LaLibreville.com par DR
Gabon : Karine Arissani limogée de son poste de secrétaire exécutif de l’ARTF et rétrogradée comme simple conseiller du ministre de la Culture
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La décision est tombée hier vendredi lors du conseil des ministres. Karine Arissani a été remplacée à la tête de l’Agence de régulation des transports ferroviaire par Prosper Ekomesse Nguema.

Dans le microcosme politique librevillois, beaucoup pressentaient cette disgrâce.

Ce vendredi 8 mai, à l’issue d’un conseil des ministres présidé par Ali Bongo Ondimba, Karine Cecilia Arissani a été limogée de son poste de Secrétaire exécutif de l’Agence de régulation des transports ferroviaire (ARTF) et envoyée en « promu » conseiller du ministre de la Culture.

Pour la fondatrice du mouvement politique connu sous le nom révélateur « Soldats têtus », qui se définie comme une militante dévouée du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), il s’agit d’une disgrâce.

En mars dernier, elle s’était illustrée sur sa page Facebook en fustigeant les nominations faites au sein du PDG et dont elle avait été – injustement, pense-t-elle – oubliée (lire notre article). « Karine (Arissani) est davantage connue pour s’en prendre à son propre camp qu’à celui de l’opposition », regrette un dirigeant du parti au pouvoir. De fait, sur les réseaux sociaux, les clashs entre ses « soldats » et d’autres proches du pouvoir sont fréquents.

Au fil du temps, celle qui est réputée pour son « franc parler » (d’aucuns disent sa « grande gueule »), s’est fait beaucoup d’ennemis dans les cercles de pouvoir. En témoigne cet article à charge publié en mars dernier sur le site d’information Gabon Media Time. Jugé diffamatoire, largement perçu à l’époque comme une « commande », il avait valu à ce confrère une suspension de diffusion de trois mois (lire notre article).

Ces derniers jours, Karine Arissani s’était illustrée par sa participation aux funérailles d’Alexis Ndouna, originaire de la province du Haut-Ogooué comme elle. L’homme d’affaires est mort fin avril des suites d’une maladie. Il avait été inculpé pour pédophilie présumée.
Ces funérailles, filmés et diffusés sur les réseaux sociaux, avaient choqué plus d’un Gabonais. En effet, elles s’étaient déroulées en pleine période de confinement. A cette occasion, la soldate têtue n’avait pas, c’est le moins que l’on puisse dire, montré l’exemple dans l’application des mesures gouvernementales sur la distanciation sociale et l’interdiction des attroupements de plus de 10 personnes.

Sans doute Karine Arissani l’avait-elle senti. Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, elle avait prédit son limogeage à la tête de l’ARTF pour, assure-t-elle avoir « pleuré » son parent.

Pas sûr toutefois qu’il s’agisse de la véritable raison. Pour beaucoup, celle-ci est beaucoup plus prosaïque. « On a besoin au sommet de l’ARTF plus de compétence et plus d’engagement », souffle un proche du Palais du Bord de mer. Manière pudique de dire que Karine Arissani n’a probablement pas donné entière satisfaction sur un plan professionnel.

Quoi qu’il en soit, désormais, cette tâche incombera à Prosper Ekomesse Nguema. L’homme connait parfaitement la maison. Il occupait jusque-là les fonctions de secrétaire exécutif adjoint de l’ARTF.
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