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Fagaricine : le Copil se méfie, les chercheurs Gabonais ronchonnent
Publié le samedi 9 mai 2020  |  Gabon Review
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© LaLibreville.com par DR
Illustration de la Fagaricine
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Après la présentation, le 7 mai, par les chercheurs et tradipraticiens, d’un médicament pour le traitement du Covid-19 dans le pays, le Comité en charge de la riposte contre cette pandémie dans le pays a appelé à la prudence. Le Gabon ne disposant d’aucun protocole thérapeutique national, le Copil se méfie de ce produit qui ne présenterait pas toutes garanties. Il dénonce une persécution de plus contre le gouvernement.

Interrogé sur la recevabilité de la Fagaricine par le comité en charge de la riposte contre le Coronavirus au Gabon, le porte-parole du Copil a décliné une réponse littéralement négative, le 7 mai : «Pour ce qui est de la Fagaricine, nous sommes pour les initiatives locales. Mais l’OMS dit OK pour les initiatives locales à condition que cela se fasse selon les règles de respect normatif en matière de recherches médicinales». Le pays, comme l’a souligné le Premier ministre Julien Nkoghé Békalé, ne disposant pas de protocole thérapeutique national, aurait donc besoin du quitus de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour mettre en branle un protocole, conformément à une procédure à suivre. «Donc si on découvre un médicament, il faut faire des essais conformément à la norme de recherche», a rappelé Guy-Patrick Obiang.

Pour le Copil, la recherche dans le cadre de la Fagaricine doit être approfondie. «Ce n’est pas tout de donner un médicament qui soigne la toux ou la fièvre. La pharmacopée doit être capable de dire comment ce médicament agit au niveau du rein», a souligné Guy-Patrick Obiang non sans formuler quelques interrogations. N’y-a-t-il pas de risque d’insuffisance rénale ou d’insuffisance hépatite ? Y-a-t-il des effets sur le sang ? «Si toutes ces informations sont données au Copil, pourquoi nous n’encouragerons pas l’initiative gabonaise ? Nous disons tout simplement que nous devons être prudents», a-t-il insisté. «C’est cette prudence qui fait que le gouvernement ait choisi un protocole thérapeutique qui a été étudié d’abord chez les animaux», a-t-il ajouté.

«Persécution du gouvernement» et précisions des chercheurs Gabonais

Selon le porte-parole du Copil, les praticiens de la médecine traditionnelle assurent disposer de médicaments qui permettent de soulager la douleur, mais qui, croit-il savoir, ne soignent ni ne guérissent pas pour autant le Covid-19. «Donc, attention, soyons prudents», a-t-il lâché. «Nous avons l’impression que chaque fois qu’il y a de la nouveauté en matière de Covid, les gens persécutent le gouvernement», s’est-il emporté. «Nous avons aujourd’hui un médicament qui nous a permis de guérir plus de 110 personnes. Dites-nous que ce médicament pose problème aujourd’hui», a-t-il ajouté visiblement agacé. Pour Guy-Patrick Obiang, au Gabon il faudrait se limiter à une approche sur la base de l’efficacité du protocole thérapeutique du Dr Raoult aujourd’hui normé sur le plan international. «C’est vrai que nous voulons encourager la Fagaricine qui est le médicament du Dr Pyebi mais nous disons tout simplement qu’il continue son approche avec beaucoup de sérénité», a-t-il dit.

A en croire Guy-Patrick Obiang, si le Premier ministre demandait aux praticiens de la médecine traditionnelle de se réunir, c’était autour de l’’Institut de pharmacopée et de la médecine traditionnelle (Iphametra). Or, ce ne serait pas le cas. Les chercheurs se sont réunis au sein du Centre gabonais de recherches en éthique de santé (Cegares). Au cours de leur présentation de la Fagaricine le 7 mai, ils appréhendaient déjà la réponse du Copil en assurant que la recherche n’est pas encouragée. «Le Pr Donatien Mavoungou a été traité d’empoisonneur», a déclaré le directeur de recherche en philosophie de la médecine et de l’éthique médicale comparée, Simon Pierre Mvome Ndong. «Pyebi n’ayant pas trouvé des solutions dans son pays est allé en France. Et c’est en France que le produit a été testé en laboratoire», a-t-il indiqué.

Pour ces chercheurs, la Fagaricine reste une solution à court terme dans le cadre de la riposte au Gabon. «Vous ne pouvez pas demander aux gens une chose et son contraire. Quand ils vous amènent le fruit de leurs recherches, vous vous asseyez dessus», a dit Simon Pierre Mvome Ndong indiquant que le Cegares travaille au niveau national et international avec la participation de la France, Ouagadougou et Madagascar. «C’est dans ce circuit que le recherches du Dr Pyebi a été réalisé. Sa trajectoire est la même que celle du congolais avec le Covid Organics», a-t-il signalé.
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