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Liberté de presse: le Gabon classé 121ème sur 180 du fait d’une HAC «bourreau des médias»
Publié le jeudi 23 avril 2020  |  Gabon Media Time
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© AFP par MARCO LONGARI
Un vendeur de journaux à Libreville, le 29 août 2016
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Cette année 2020, la liberté de la presse au Gabon n’aura pas connu une grande amélioration. Comme l’année écoulée le pays a connu une régression spectaculaire dans le classement de Reporters sans frontières du fait selon cette organisation non-gouvernementale internationale (ONG), de l’action de la Haute autorité de la communication (HAC), organe régulateur des médias et se retrouve à une inquiétante 121ème place sur 180 pays. Perdant ainsi 13 places depuis le remplacement du Conseil national de la communication (CNC) par l’autorité administrative indépendante qu’est la HAC.

Avec un score global de 37,20 contre 38,8 en 2019, le classement du Gabon n’a pas connu une évolution majeure cette année 2020. Une détérioration imputable pour Reporters sans frontières à l’action de de l’organe en charge de la régulation des médias, qui depuis sa création a contribué inexorablement à une « inquiétante érosion de la liberté de la presse qui affecte dangereusement l’exercice du journalisme au Gabon ».

Classé à la 115ème place en 2019, le pays perd à nouveaux six places et enregistre un score global de 37,20 contre 38,8 l’année dernière et 10,99 pour le compte des exactions commises contre la presse, du fait, selon Reporters sans frontières d’« un régulateur devenu bourreau des médias au Gabon ». En effet, plusieurs presse en écriture et en ligne ont écopés de sanctions allant jusqu’à la suspension plusieurs mois, quand bien même un simple droit de réponse aurait permis de rétablir les faits et d’épargner le pays d’une nouvelle dégringolade.

Dans le même élan, Reporters sans frontière n’a pas manqué de condamner l’immixtion du pouvoir exécutif dans ce secteur et les sanctions récurrentes infligées contre « les médias et les journalistes publiant des articles critiquant le président, son entourage ou des proches du pouvoir ». Des suspensions décidées par la HAC parfois en auto saisine que fustige RSF. « L’organe de régulation est allé jusqu’à suspendre un journal qui dénonçait justement le caractère arbitraire de ces sanctions », condamne l’ONG.

En août 2019, Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF déplorait à la suite de la sanction infligée à Gabon Media Time qu’« une fois de plus cet organe de régulation apparaît comme une machine à sanctions, piochant dans l’arsenal législatif vague, imprécis et liberticide des textes qui encadrent l’exercice du journalisme au Gabon pour servir les intérêts du pouvoir et empêcher toutes critiques légitimes sur des sujets d’intérêt général ». C’est autant de griefs qui justifient aujourd’hui le 121ème rang qu’occupe désormais la Gabon juste avant le l’Afghanistan.

D’un point de vue global, RSF s’est inquiété de la situation de la liberté de la presse dans les années à venir indiquant qu’elle sera durement affectée ces dix prochaines années en raison de cinq crises majeures notamment la crise géopolitique générée par l’agressivité des modèles autoritaires; la crise technologique mue par l’absence de régulations appropriées; la crise démocratique portée par le dénigrement de la presse et la haine des journalistes encouragée par des chefs d’État démocratiquement élus; la crise de confiance créée par la suspicion de plus en plus marquée envers les médias d’information; et une crise économique secrétée par l’appauvrissement de la qualité de la production éditoriale.
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