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Gabon : Le gouvernement accusé de traîner les pieds dans la mise en oeuvre des mesures annoncées par le président Ali Bongo pour limiter l’impact de la crise du Covid-19
Publié le mercredi 8 avril 2020  |  LaLibreville.com
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© Primature par DR
Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Julien Nkoghe Bekale a présidé un Conseil interministériel
Mardi 18 Janvier 2020. Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Julien Nkoghe Bekale a présidé à Libreville un Conseil interministériel. Avec les membres du Gouvernement présents à cette rencontre, les discussions ont essentiellement tourné autour des points d’actualités et les décisions du dernier conseil interministériel
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Au Gabon, un début de polémique se fait jour. L’équipe gouvernementale est accusée de lenteur dans la mise en oeuvre de la batterie de mesures sociales et économiques annoncées par le chef de l’Etat gabonais vendredi dernier pour amortir les effets de la crise liée au Covid-19. Et les critiques ne viennent pas, loin de là, que de l’opposition.

Y a-t-il un problème d’efficacité dans l’exécution gouvernementale ? C’est la question que beaucoup se posent aujourd’hui à Libreville.

Vendredi dernier, le président Ali Bongo a annoncé le déploiement d’un plan d’aide massif de 250 milliards de francs CFA pour soulager les populations et les entreprises, impactées par la crise liée au Covid-19.

Gratuité temporaire des loyers et des transports pour les plus précaires, prise en charge des factures d’eau et d’électricité, indemnisation des petits propriétaires, report de charges et d’impôts… Sur le papier, l’arsenal de mesures est impressionnant, voire spectaculaire. Il est même inédit en Afrique par son ampleur et son exhaustivité.

Sauf que, manifestement, l’intendance gouvernementale a dû mal à suivre. Alors que la Présidence tablait sur une mise en oeuvre rapide des mesures annoncées, les textes juridiques, loi et règlements, se font attendre.

Au point que la Cour constitutionnelle, dans une tournure des plus diplomatiques, a invité l’Exécutif gabonais à doter dans les meilleurs délais ces annonces de la base juridique nécessaire afin de pouvoir les mettre en oeuvre rapidement.

Pourtant, ça n’est pas faute de s’y être préparé. Ces deux dernières semaines, les réunions de travail, à tous les niveaux, se sont multipliées entre la Présidence et le Gouvernement. Jusqu’à l’acmée : l’allocution radio-télévisée du président vendredi dernier. « On ne peut pas faire aujourd’hui comme si on découvrait les dossiers. Il faut aller vite car la crise à lieu maintenant », vitupère un haut-fonctionnaire qui semble ronger son frein.

Résultat : l’opposition, sonnée ce weekend par les annonces présidentielles, a repris en début de semaine du poil de la bête, pointant du doigt un effet d’annonces. « On a eu des mots, on attend les actes », raille un responsable de l’Union Nationale, le parti présidé par Zacharie Myboto, un proche de Jean Ping. « Il y a une tendance à la procrastination dans ce gouvernement qui est préjudiciable en la circonstance », regrette plus sobrement un dirigeant des Démocrates, la formation d’opposition modérée présidée par Guy Nzouba-Ndama.

« Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard » (général MacArthur)

Une situation qui agace jusqu’à la Présidence. « Le Gouvernement fait courir un énorme risque au président : donner l’impression que ses annonces n’ont été qu’un grand coup de com », déplore un intime du chef de l’Etat.

« Cette situation n’est pas tolérable. Si on continue de tergiverser, il faut des sanctions. Certains prennent manifestement les choses à la légère et n’ont pas pris la mesure de l’événement que nous vivons », déplore un autre proche du Palais du Bord de mer, qui invite le gouvernement à « se mettre au diapason de la situation ».

Sans doute est-ce le moment pour l’équipe dirigée par le premier ministre Julien Nkoghe Bekalé de méditer ce mot, resté célèbre, du général américain Douglas MacArthur : « les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard. »
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