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Gabon : Jean Ping critiqué par la majorité et l’opposition suite à son refus de participer à une large concertation républicaine ce mercredi
Publié le mercredi 11 mars 2020  |  LaLibreville.com
Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping ,leader de l`opposition gabonaise.
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A rebours de l’ensemble des partis politiques, majorité et opposition confondues, la Coalition pour la nouvelle république (CNR) de l’opposant radical Jean Ping a décliné hier l’invitation du Premier ministre gabonais Julien Nkoghe Bekalé à participer à une concertation nationale de la classe politique ce mercredi matin. Une décision fustigée de toutes parts.

Jean Ping ne viendra pas. Il boude.

Dans un communiqué rendu public hier mardi, la CNR a décliné l’invitation adressée par le premier ministre de participer ce mercredi à une concertation nationale des partis politiques. A l’appui de son refus, la coalition d’opposition radicale met en avant une série de justifications pour le moins variées : « ordre du jour imprécis », « manœuvres obscures », « tentative (présumée) de raccourcir le mandat en cours du Sénat », etc.

Du côté de la majorité, le refus opposé par Jean Ping, s’il ne constitue nullement une surprise, n’en est pas pour autant moins critiqué. « Il ne s’agit pas d’une réunion partisane, mais républicaine, qui a vocation à réunir des gens de tous bords. L’objectif est de traiter de questions d’intérêt national (…) Il est regrettable de voir que certains s’arc-boutent sur leurs intérêts de chapelle », déplore sur un ton mesuré un proche du premier ministre, Julien Nkgohe Bekalé.

Même constat du côté du PDG où l’on se montre plus incisif à l’endroit de leader de la CNR. « En vérité, Jean Ping n’a que faire de l’avenir du pays. Au contraire, ce qu’il souhaite par dessus tout, c’est de le voir sombrer afin qu’il puisse, lui, le ramasser à la petite cuillère. Son objectif est purement politicien : s’accaparer du pouvoir et en jouir, comme il l’a fait tout au long de sa carrière. Cela fait d’ailleurs bien longtemps qu’il ne propose plus rien aux Gabonais. Ses équipes passent leur temps à critiquer. Résultat, sa base de soutien ne cesse d’année en année de s’étioler », cingle un haut-cadre du Parti démocratique gabonais (PDG, majoritaire).

Attitude anti-républicaine

La majorité n’est pas la seule à critiquer le vieil opposant (78 ans cette année). Du côté de l’opposition aussi. « Nous ne sommes pas d’accord avec la politique du gouvernement. Mais la pratique républicaine veut que l’on défère à l’invitation du Premier ministre en pareille occasion (…) C’est comme en France, quand il y a un sujet d’ordre national, l’extrême gauche comme l’extrême droite y compris sont invitées à exposer leurs idées aux plus hautes-autorités, président comme premier ministre », fait observer un responsable du parti Les Démocrates, parti d’opposition le mieux représenté à l’Assemblée nationale avec dix députés. « Ne pas le faire serait anti-républicain », insiste-t-il.

Un point de vue partagé, à quelques nuances prêt, par cet ex-lieutenant de Jean Ping qui a fini, de guerre lasse, par lui tourner le dos. « Le problème de Jean Ping, c’est que sa vie s’est arrêtée en 2016. Son compteur est bloqué (…) Nous sommes en 2020. Quatre ans ont passé. Sa stratégie nous mène nulle part. A quoi cela a-t-il servi de boycotter les élections ? Où sont nos soutiens à l’international ? La vérité, c’est qu’on a fatigué tout le monde et que plus personne ne nous écoute », constate avec regret ce soutien de la première heure.

Leader fatigué et esseulé

Jean Ping, qui aura 81 ans lors de la prochaine élection présidentielle en 2023, sera-t-il en mesure de se présenter à nouveau ? Ceux qui dans sont propre camp le pensent sont désormais minoritaires. Ces dernières années, l’étoile de l’ex-candidat unique de l’opposition a en effet beaucoup pâli. Privé de tout soutien extérieur (même le parlement européen lui a tourné le dos), Jean Ping est affaibli sur la scène politique intérieur. Considéré comme dépassé par la jeune garde (notamment le collectif Appel à Agir), il est de plus en plus ouvertement critiqué par les vieux barons de l’opposition, à l’instar de Guy Nzouba-Ndama, le président des Démocrates, premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale avec dix députés, avec lequel les relations sont à couteaux tirés.

Et comme souvent, c’est dans ce cas là, le sien, que les critiques se font les plus tranchantes. « Jean Ping ne travaille plus. Il n’a plus d’idées pour le Gabon. Son programme ne tient plus qu’en quelques mots : portez-moi au pouvoir et vous verrez ! Mais ça n’est pas ainsi que l’on parviendra à convaincre les Gabonais », lâche un de ses anciens porte-parole qui a fini, lui aussi, par tourner les talons en fin d’année dernière.
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