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Torture, viol, menaces de mort… Doute sur la véracité des accusations portées par les avocats des prévenus dans le cadre de l’opération anti-corruption au Gabon
Publié le mercredi 5 fevrier 2020  |  LaLibreville.com
Justin
© Autre presse par DR
Justin Ndoundangoye, le ministre des Transports et du Tourisme face aux syndicalistes de Sogatra
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Après l’avocat de Christian Patrichi Tanasa la semaine dernière, au tour aujourd’hui de ceux de Justin Ndoundangoye de dénoncer des faits de violence sur la personne de leur client. Beaucoup s’interrogent cependant sur la réalité de ces accusations en l’absence de témoins et de preuves matérielles. Pour certains, il s’agirait d’une stratégie de défense.

La semaine dernière, Me Anges Kevin Nzigou convoquait les médias pour dénoncer des faits de torture à l’encontre de son client, l’ex-directeur général de la Gabon Oil Company, Christian Patrichi Tanasa (lire notre article).

Ce mardi 4 février, c’est au tour des défenseurs de l’ex-ministre et député Justin Ndoundangoye de lui emboîter le pas. A croire Mes Cédric Maguisset, Calvin Job et Rufin Nkoulou Ondo, l’élu du Haut-Ogooué aurait reçu « une quinzaine de coups de fouet (et) des coups dans les parties intimes ». Toujours selon ces avocats, les trois individus cagoulés, auteurs des violences présumées, auraient signifié à leur victime que si elle venait à s’ouvrir de ces faits à ses avocats, « ils exécuteraient son grand frère policier, les dames qui lui rendent visite à la prison et sa fille ».

Ce scénario, qui ressemble en tous points, à celui brosser la semaine dernière par Me Nzigou, ne laisse cependant d’interroger. Dans les deux cas, il s’agit d’hommes cagoulés, non identifiables par définition. Par ailleurs, ici aussi, aucune preuve matérielle n’est apportée à l’appui de ces accusations, ni aucun témoin.

Du coup, au Gabon, beaucoup doutent de la véracité de tels faits, qui paraissent il est vrai difficilement crédible dans le contexte et dans une telle enceinte. Certains y voient plutôt une stratégie de défense, à l’instar de cet avocat qui défend, lui, avec plus de sobriété, l’un des prévenus dans le cadre de l’affaire anti-corruption Scorpion. « C’est vrai que l’hypothèse de voir de tels actes perpétrés à Sans famille, alors que les autorités savent que les projecteurs sont braqués sur cette opération, cela parait peut crédible, sauf à avoir une attitude suicidaire », explique-t-il.

Pour lui, il s’agirait davantage d’une stratégie de défense. « Certains confrères sont tentés de dépeindre le Gabon comme un Etat tortionnaire, qui n’est donc pas capable d’organiser un procès équitable. Par conséquent, toute éventuelle condamnation devrait être considérée comme illégitime. Cela vise à disqualifier a priori l’accusation, l’instruction et la procédure. Une stratégie classique », croit-il savoir.

Lui dit avoir pris une autre option. « On va se consacrer sur la défense au fond. Voir quelles sont les charges et tenter d’y répondre point par point. C’est moins spectaculaire mais cela me parait plus sûr, moins aléatoire », dit-il, convaincu, rappelant qu’un procès, « cela se plaide dans les prétoires et non dans les médias ou sur les réseaux sociaux ». Un constat qui, sans y paraître, semble avoir valeur de conseil.
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