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[Analyse] Protestations lycéennes au Gabon : Un mouvement pas si spontané
Publié le lundi 13 janvier 2020  |  LaLibreville.com
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© Autre presse par DR
Éducation/ Assemblée générale de la Conasysed, hier : Le point des aides reçues
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Jeudi 9 janvier, les élèves ont protesté contre la réforme du Baccalauréat relative au mode de calcul du second groupe. Beaucoup s’interrogent sur le caractère spontané de tels mouvements. De nombreux éléments laissent en effet penser à une possible instrumentalisation. Analyse.

Ce jeudi au Gabon, des milliers de lycéens sont descendus dans la rue. Non pour protester contre une réforme du Bac, il ne s’agissait pas de cela, mais contre le nouveau mode calcul de la moyenne du second tour. Une réforme trop mineure et trop technique pour mettre les lycéens dans la rue, fait observer un directeur d’établissement à Libreville.

Comme lui, beaucoup s’interrogent sur le caractère réellement spontané d’un tel mouvement. Il faut dire que plusieurs éléments sèment le trouble.

Premièrement, les élèves de terminale, censés être concernés par le nouveau mode de calcul, n’ont pas participé dans leur très grande majorité à ces mouvements. Selon les témoignages de nombreux chefs d’établissement, ils ont suivi normalement les cours. Dans la rue, défilaient pour l’essentiel des élèves de classes inférieures, notamment les 5ème, 4ème, 3ème et seconde. Étrange.

Deuxièmement, le mouvement de protestation est parti de lycées techniques.Or ceux-ci ne sont nullement concernés pas la réforme du nouveau calcul. Étrange également.

Troisièmement, alors que certains chefs d’établissements importants comme le Lycée Léon Mba, le Lycée d’Oloumi ou le lycée d’état de l’Estuaire ont pu contenir leurs élèves, d’autres de moindre importance, comme Mabignat ou Diba Diba, n’ont pu le faire. Question ce capacité ou… de volonté ?

Enfin, quatrièmement, à l’occasion de cette manifestation d’élèves des revendications d’enseignants (concernant les vacations, etc.) ont surgi de but en blanc. Étrange pour le moins.

L’ombre de la Conasysed

Peu après le déclenchement de ces manifestations de lycéens et de collégiens, des images ont circulé sur les réseaux sociaux, relayés par les comptes d’opposants politiques ou d’activistes, souvent avec des commentaires dramatiques sur de supposées violences policières généralisées. Jean Ping lui-même s’est fendu d’un tweet (lire notre article).
S’il s’est agi sans doute pour l’ex-candidat unique de l’opposition d’une tentative de récupération politique, il serait exagéré de penser qu’il serait à l’inspirateur et, a fortiori, l’initiateur d’une telle protestation. L’opposant n’a plus en effet la capacité de mobiliser, comme l’a démontré sa tentative de décembre 2018 qui s’est transformée en cuisant échec.

Pour beaucoup d’observateurs, il faut davantage regarder du côté des syndicats d’enseignants. Et donc de la Conasysed et de son délégué général, Simon Nong Edzo. Ce dernier était d’ailleurs présent mardi dernier lors de l’assemblée générale de la Dynamique Unitaire, s’affichant ostensiblement aux côtés de Jean Rémy Yama, le leader de DU. Parmi la cinquantaine de revendications égrainées ce jour-là par M. Yama, celles de la Conasysed figuraient en bonne place. Pour s’assurer qu’elles soient entendues par le gouvernement, ses responsables n’auraient semble-t-il pas hésité à pousser les lycéens et collégiens dans la rue. Ce ne serait en tout cas pas la première fois.
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