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Gabon : L’activiste David Pandjo Ngoma, alias Peter Brady Akewa, mis en examen
Publié le samedi 4 janvier 2020  |  LaLibreville.com
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La décision a été prise par le tribunal de Port-Gentil vendredi 3 janvier 2019 au terme de la garde à vue prolongée de l’intéressé. Ce militant pro-Ping est mis en cause pour des tags, mais également pour de nombreux messages injurieux postés sur les réseaux sociaux depuis plus de trois ans.

Vendredi 3 janvier, le tribunal de Port-Gentil a décidé de mettre en examen le militant pro-Ping David Pandjo Ngoma et d’assortir cette mesure d’une mise en liberté provisoire. Les magistrats ont justifié cette décision, prise au terme du délai légal de garde à vue, par « l’absence de risque de fuite » et de « trouble à l’ordre public ».

David Pandjo Ngomala avait été interpellé samedi 28 décembre, initialement pour des tags anti-systèmes faits sur les murs de la BEAC à Port-Gentil (lire notre article). Au cours de leurs investigations, les enquêteurs ont découvert que celui le bras droit de Féfé Onanga, le virulent et controversé bras droit de Jean Ping dans l’Ogooué-Maritime (lire notre article), n’était autre que le fameux Peter Brady Akewa, un profil anonyme sur les réseaux sociaux réputés pour sa prolixité et ses diatribes contre le pouvoir de Libreville.

Autant de posts et tweets diffusés depuis trois ans qui sont aujourd’hui constitutifs d’une infraction, comme l’indique une source judiciaire. « Il y a la question des tags pour lesquels l’implication du prévenu doit encore être clairement établie. Mais il y a aussi la question de ses messages sur les réseaux sociaux. Là, les preuves matérielles sont là. Les faits sont clairement caractérisés. De sorte que la responsabilité pénale de M. Pandjo Ngoma ne pourra pas ne pas être engagée en regard du droit gabonais », explique-t-elle. Selon plusieurs sources, les charges retenues contre l’activiste relèvent entre autres de « l’injure publique, de l’outrage et de la diffamation. »

L’interpellation de David Pandjo Ngoma avait donné lieu à une campagne sur les réseaux sociaux de la part de la frange de la diaspora pro-Ping en France, en particulier de Laurence Ndong. Après avoir évoqué de présumés actes de torture, celle-ci s’était faite sèchement recadrée par Delphine Lecoutre, politologue, membre de Tournons la page et d’Amnesty International (lire nos articles ici, ici et ici).

« Une mise en liberté provisoire suppose préalablement une mise en examen »

Ce samedi matin, sur les réseaux sociaux, Laurence Ndong, soulignant la mesure de liberté provisoire mais occultant totalement la mise en examen, a tôt fait de revendiquer une « première victoire », donnant ainsi l’impression d’instrumentaliser le cas de David Panjdo Ngoma a son propre profit, elle dont l’image de défenseur des droits de l’Homme a été écornée ces derniers temps suite à son attitude dans l’affaire Peter Brady Akewa mais surtout en raison de sa participation au sommet Russie-Afrique lors duquel elle avait vanté le bilan de Vladimir Poutine en matière de respect des droits humains. Une participation qui lui avait valu les critiques les plus acerbes jusque dans son propre camp (lire notre article).

Cette agitation sur les réseaux sociaux n’a cependant aucune influence sur le traitement du dossier, affirme-t-on de sources judiciaires. « La justice gabonaise est indépendante. Elle est imperméable à toute pression extérieure. Elle fait son travail non pas en fonction du bruit dans les médias ou sur les réseaux sociaux, qu’ils soient le fait d’ONG international ou d’activistes, mais en fonction des lois gabonaises », rappelle un magistrat proche du dossier en prévenant que « si M. David Pandjo Ngoma, qui bénéficie de la présomption d’innoncence, n’est pas au dessous des lois, il n’est pas au dessus des lois non plus ».

Du côté du Procureur de la République, on se borne a rappeler quelques éléments basiques de procédure. « Si la personne interpellée a été placée en garde à vue prolongée, c’est en raison d’un faisceau de preuves suffisamment nombreuses et concordantes à son encontre. D’autre part, une mesure de mise en liberté provisoire suppose que, préalablement, l’intéressé ait été mis en examen et que, s’il l’a été, c’est en raison de charges suffisamment caractérisées qui pèsent sur lui. Enfin, cela signifie que l’enquête n’est pas bouclée », précise-t-on tout en déplorant « l’instrumentalisation politique et le tirage de couverture à laquelle cette affaire donne lieu de la part de personnes en mal de reconnaissance médiatique. »
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