Changement de gouvernement au Gabon : Quelles leçons en tirer ?

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Publié le mardi 3 decembre 2019 | LaLibreville.com

© aLibreville.com par D. R.
Conseil des Ministres du mercredi 02 octobre 2019
Mercredi 02 octobre 2019. Gabon - Présidence de la République. Le Chef de l`Etat, Ali Bongo Ondimba a dirigé les travaux du Conseil des Ministres

A l’initiative du président Ali Bongo Ondimba, la composition du gouvernement a été totalement revue ce soir au Gabon. En fait de remaniement, il s’agit d’un véritable changement. En voici les principaux enseignements.

Officiellement, le premier ministre Julien Nkoghe Bekalé a justifié ce remaniement par la volonté du chef de l’Etat, avec lequel il s’est entretenu ce matin, par la volonté d’agir vite et de créer les conditions d’une plus grande efficacité de l’action gouvernementale.

De fait, plus qu’un remaniement, il s’agit d’un véritable changement de gouvernement, quand bien même le premier ministre conserve son poste. On sent clairement la volonté de repartir balle neuve, commente un proche du Palais du Bord de mer.

De fait, ce changement de gouvernement semble motivé par la volonté de tirer sur le plan politique les leçons de la vaste opération anti-corruption en cours actuellement dans le pays.

En effet, Brice Laccruche Alihanga, dont de nombreux proches ont été placés en détention provisoire, perd son poste de ministre chargé du Suivi de la stratégie des investissements humains et de l’évaluation des objectifs de développement durable. Il est purement et simplement sorti du gouvernement alors qu’il y avait été nommé il n’y a même pas un mois, le 7 novembre dernier.

Les ministres ajeviens (du nom de l’AJEV, l’association que Brice Laccruche Alihanga a cofondé) sont eux aussi sans exception débarqué du gouvernement : c’est le cas de Tony Ondo Mba, remplacé aux Ressources hydrauliques et à l’Energie par Pascal Houangni Ambourouet, un ex-ministre du Pétrole ; de Roger Owono Mba, le ministre de l’Economie et des Finances, remplacé par Jean-Marie Ogandaga ; et de Noël Mboumba, le ministre du Pétrole, du Gaz, des Hydrocarbures, et des Mines, victime sans doute du scandale de détournement de fonds présumés à la GOC pour un montant mirobolant de 85 milliards de francs CFA. Il est remplacé à son poste par Vincent de Paul Massassa, qui y a longtemps occupé le poste de directeur des Hydrocarbures.

A noter également la sortie du gouvernement de Jean-Fidèle Otandault, l’un des derniers proches de l’ex-directeur de cabinet de la Présidence, Maixent Accrombessi. Celui-ci est remplacé à son poste de ministre de la Promotion des investissements par Carmen Ndaot.

Autre principal enseignement, toujours en lien semble-t-il avec l’opération anti-corruption en cours, les changements intervenus au niveau des portefeuille régalien : l’ex-unique ministre d’Etat qui cumulait l’Intérieur et la Justice, a été nommé ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Il est remplacé à l’Intérieur par Noël Lambert Matha, qui signe son grand retour après avoir été sorti du gouvernement en juin dernier, et à la Justice par Erlyne Antonella Nembet, épouse Damas.

Troisième enseignement, si certains ministres valses, d’autres sont confortés à leurs postes. Le ministre de l’Environnement et des Forêts, Lee White, voit son périmètre ministériel élargi alors que se déroule la COP 25 à Madrid. Franck Nguema, le très en vue ministre des Sports, est quant à lui confirmé à son poste, même si son portefeuille est amputé de la Culture, confié à Michel Menga M’Essone, l’ex-ministre de l’Education. De même que le très apprécié ministre de la Santé, Max Limoukou.

A noter enfin, comme quatrième et dernier enseignement, le fait que le très stratégique portefeuille des Transports, de l’Équipement, des Infrastructures, et de l’Habitat, change de main au profit de Léon Bonda Balonzi. Avec le lancement des travaux titanesques de la Gabonaise, une route de 780 km traversant le Gabon d’est en ouest, ce dernier sera très attendu. Nommé à ce poste le 7 novembre dernier, Hugues Mbandinga, l’ex-directeur de cabinet du premier ministre de DG de la Dette, se voit confier le ministère du Tourisme, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises, et de l’Industrie.

Le nouveau gouvernement gabonais compte 31 membres, premier ministres compris, dont 4 ministres d’Etat contre un seul dans l’équipe précédente.

Ce soir à Libreville, le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, qui avait été contraint de déléguer après son AVC survenu en octobre 2018, a semble-t-il totalement repris les choses en main.

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