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Haute autorité de la communication : les 2 milliards CFA de la trouille
Publié le samedi 30 novembre 2019  |  Gabon Review
Raphaël
© Autre presse par DR
Raphaël Ntoutoume Nkoghe, conseiller d’Ali Bongo
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Craintif, le président de la Hac use actuellement de stratagèmes de scout pour échapper aux radars de l’actuelle opération mains propres ou Mamba 2. Son épée de Damoclès : la prestidigitation autour de 2,260 milliards de francs CFA destinés à la gestion de l’équilibre médiatique durant les élections couplées d’octobre 2018. Aux portes de Sans-Famille ?

La période est propice. Raphaël Ntoutoume Nkoghé ne devrait-il pas être également entendu dans le cadre de l’actuelle opération mains propres ? Il n’est certes pas question, chez lui, des montants hyperboliques tout récemment révélés concernant Gabon oil company, mais un sou du contribuable distrait est toujours un sou alimentant le cancer de l’enrichissement illicite. À ce sujet, le président de la Haute autorité de la communication (Hac) devrait s’expliquer sur l’utilisation des 2,260 milliards de francs CFA destinés à la gestion de l’équilibre médiatique durant les élections couplées d’octobre 2018.

Le pactole électoral selon Jean Fidèle Otandault

Secret de Polichinelle dans les couloirs de l’institution et même en dehors : seulement un tiers de ce budget de 2,260 milliards a été dépensé durant ces consultations électorales. D’ailleurs, à en croire certaines sources concordantes, cette proportion aurait sournoisement été gonflée. Où sont donc passés les deux autres tiers de différence ? Le shérif des médias n’y a jamais répondu alors que l’institution placée sous sa supervision est depuis de longs mois en proie à d’importantes tensions budgétaires plombant son fonctionnement. Tenu pour responsable de cette situation alors qu’il était ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics, Jean Fidèle Otandault s’était résolu à recevoir les conseillers membres de la Hac. C’était le 30 janvier dernier.

Ainsi que relayé par de nombreux médias ayant été invités à la rencontre, le ministre n’avait pas manqué de déplorer le sens des priorités des dirigeants de la Hac. Ceux-ci, de son point de vue, auraient pu se défaire de certaines difficultés avec la manne reçue dans le cadre des élections législatives et municipales 2018. Mis face à la vérité concernant sa gestion des 2,260 milliards de francs débloqués, Raphaël Ntoutoume Nkoghé se montra confus, se dérobant derrière le fait qu’il n’était pas le gestionnaire direct du pactole en question. Ce qui laissait entendre que seul le président de la Commission d’égal accès aux médias en période électorale, en l’occurrence Guy Roger Lendira, devrait en répondre. Toutes choses ayant, sans doute, amené ladite commission à commettre un rapport. Fort de plusieurs dizaines de pages, le document clôture le total général des dépenses à environ 680 millions. 1,580 milliard de francs CFA manque donc à l’inventaire.

Comment claquer un milliard et demi ?

Il n’est nullement question ici d’imagination malsaine ou de roman déguisé en article de presse, ainsi que savait si bien le faire l’ancien injurieur public. Ces faits sont avérés. Une descente de la Direction générale des recherches (DGR) ou de la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM) dans les locaux de l’institution permettrait absolument d’y délier bien de langues.

À moins que l’opération «mains propres» en cours ne fasse du deux poids deux mesures, le ministère public devrait s’y intéresser. Un milliard c’est tout de même la bourse annuelle de 555 étudiants gabonais. Un milliard c’est tout de même un kilomètre de route bitumée. Un milliard et demi c’est tout de même le coût du parc automobile de Pierre-Emerick Aubameyang (13 berlines très haut de gamme). Pour la disparition de 1,5 milliard de francs CFA dans un compte d’étude notariale, Alfred Bongo et BGFIBank se sont étripés en avril dernier. Un milliard et demi ce n’est donc pas rien.

Subterfuge, name-dropping et blason terni de l’institution

La Hac croule pourtant sous les difficultés. Les conseillers membres trainent plusieurs mois d’arriérés de paiement de leurs primes et avantages. Nombreux d’entre eux manquent de voiture de fonction quand ils ne roulent pas dans des guimbardes. Ironie du sort ou cynisme, depuis que l’opération Mamba 2 a été lancée, Raphaël Ntoutoume Nkoghé ne roule plus dans son prestigieux Nissan Patrol arborant immatriculation civile mais payé par l’institution (60 millions de francs environ). Le pick-up de son service de sécurité est devenu sa «voiture de commandement». Que cache donc cet homme, adepte du name-dropping qui aimait à se référer à Brice Laccruche ? Le name-dropping étant une astuce rhétorique consistant à saupoudrer ses narrations de noms de personnalités publiques haut placées ou puissantes pour s’en revendiquer. À quoi joue donc aujourd’hui ce président d’institution indépendante prenant, de notoriété publique, ses ordres auprès de Ike Ngouoni jusqu’à la descente aux enfers de celui-ci ?

Si tant est que la spectaculaire opération en cours vise l’assainissement des finances publiques et la traque des délinquants en col blanc, elle ne saurait se limiter aux membres visibles de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev). Un milliard et demi ce n’est pas rien, que l’on soit dans le giron de l’Ajev ou en dehors. Chaud devant !
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