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Gabon : Quand même la presse d’opposition encense le nouveau directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba
Publié le dimanche 10 novembre 2019  |  LaLibreville.com
Théophile
© Autre presse par DR
Théophile Ogandaga, Directeur de cabinet du président de la République Ali Bongo
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A en juger par les réactions suite à sa nomination ce jeudi 7 novembre au poste de directeur de cabinet de la Présidence, en remplacement de Brice Laccruche Alihanga, Théophile Ogandaga semble faire l’unanimité jusque dans les rangs de l’opposition. Ce qui n’est pas un même exploit dans un pays où l’on a la critique facile et où l’on ne craint guère le procès d’intention. Ainsi, en va-t-il du site d’information, peu amène à l’accoutumée vis-à-vis du pouvoir, Gabon Review qui a dressé un portrait dithyrambique du nouveau « dir cab » d’Ali Bongo Ondimba.

Le propos est élogieux. Parfois proche du panégyrique. Dans un article publié vendredi 8 octobre, au lendemain de sa nomination au poste de directeur de cabinet de la Présidence de la République, le site d’information pro-opposition Gabon Review n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Théophile Ogandaga.

« Le Palais du bord de mer vit peut-être un tournant car pour la première fois depuis dix ans, la direction de cabinet échoit à un non-originaire du Haut-Ogooué », commence par se réjouir le site d’information pro-opposition avant de brosser le portrait du nouvel impétrant : « Âgé de 59 ans, Théophile Ogandaga est connu comme un technocrate froid, sobre et discret, et aussi comme un homme de dossiers. Il a passé une quinzaine d’années à Shell au Gabon, puis en ”expat” aux Pays-Bas ».

Puis, Gabon Review de tresser une couronne de lauriers au nouveau « dir cab » : « L’homme étant réputé respectueux des collaborateurs, expérimenté et rompu à la tâche, Ali Bongo a clairement choisi un profil pouvant apporter une plus-value, en termes de préconisations techniques multiformes envisageables au sommet de l’ État », écrit le site d’information pro-opposition avant de se lancer dans un comparaison hasardeuse : « un profil plus proche de celui d’un Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, que d’un Brice Laccruche Alihanga », ajoute Gabon Review dont la maîtrise des arcanes politico-administratives hexagonales laissent semble-t-il à désirer.

En effet, dans le système français, l’homologue du directeur de cabinet gabonais n’est pas le directeur de cabinet de l’Elysée, comme le sous-entend notre confrère, mais le secrétaire général de la Présidence de la République française, poste actuellement dévolu à Alexis Kohler. C’est d’ailleurs à ce niveau-là que les échanges se font entre les cabinets présidentiels français et gabonais. En outre, cela fait plus d’un an que Patrick Strzoda n’est plus le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron. Prefet, atteint par la limite d’âge, il a fait valoir ses droits à la retraite en octobre 2018.

Théophile Ogandaga, « une personnalité délicieusement sympathique », dixit Gabon Review

Mais qu’importe au fond, le site d’information conclut son article par cet aveu : Théophile Ogandaga est « une personnalité délicieusement sympathique ». La remarque pourrait interloquer le béotien mais elle ne surprend guère le lecteur attentif, comme ce membre du bureau politique du PDG, connu pour sa perspicacité.

« Peut-être y a-t-il de la part de l’auteur de cet article une volonté de revanche à l’égard du prédécesseur de Théophile Ogandaga, pensant que pour mieux faire pâlir l’étoile du prédécesseur, il faudrait faire davantage briller celle de son successeur ? Mais peut-être est-ce un appel du pied pour obtenir je-ne-sais quel avantage matériel ? Ou encore peut-être est-ce un moyen de s’attirer les bonnes grâces du pouvoir au moment où les relations de ce média avec la HAC (le gendarme gabonais des médias, NDLR) sont plus que délicates ?, fait-il mine de s’interroger.

« Quoi qu’il en soit », poursuit-il, « je salue les efforts de recentrage de Gabon Review. La critique systématique du pouvoir ne saurait ternir lieu de ligne éditoriale (…) Il y a parfois du mauvais, il faut le relever ; mais il y a aussi parfois du bon, et en ce cas, il faut le dire aussi », fait observer ce fin connaisseur de la vie politique gabonaise, ministre à plusieurs reprises ces dernières années.

Site d’information pro-opposition, Gabon Review avait été à la pointe ces derniers mois de la campagne médiatique sur la vacance du pouvoir présidentiel à la suite de l’AVC dont avait été victime le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. Il faut dire que François Ndjimbi, le fondateur de Gabon Review, n’est autre que le frère de Franck Ndjimbi, l’un des membres du collectif « Appel à agir » qui a mené le combat pour la déclaration de la vacance du pouvoir présidentiel devant les tribunaux et les médias, aux côtés d’autres figures de l’opposition, politiques ou militantes, telles que Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, Marc Ona, Nicolas Nguema, etc.

Quant à Théolophile Ogandaga, indépendamment des motivations qui peuvent conduire tel ou tel média à écrire à son sujet, il faut noter que l’homme, en raison de son profil, de son parcours et de son tempérament, semble faire l’unanimité. A l’heure où le Gabon doit consolider ses réformes économiques et faire ressentir aux Gabonais dans leur quotidien l’impact des mesures sociales, autrement dit rendre tangible le concept technocratique de « croissance inclusive », sans doute cet homme de dossiers à la réputation de stakhanoviste, était-il le mieux placé pour assurer la suite de la direction de cabinet.

En l’espèce, Gabon Review a dit le vrai en parfaite objectivité. Reconnaissons-lui ce mérite.
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