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Quand Laure Olga Gondjout dénie à certains vieillards le monopole de la sagesse
Publié le mardi 1 octobre 2019  |  Gabon Media Time
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© Autre presse par DR
Laure Olga Gondjout,secrétaire générale à la présidence
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« Un homme mérite de passer pour sage tant qu’il recherche la sagesse, c’est un sot, dès qu’il croit l’avoir acquise ». L’ancienne médiatrice de la République Laure Olga Gondjout aurait sans doute trouvé du sens à cette citation persane tant celle-ci rejoint l’essence du message empreint de subtilité dont elle s’est fendue sur sa page Facebook le vendredi 27 septembre dernier. L’ancienne ministre des Affaires étrangères dans une approche espiègle, a désavoué par sa publication la conception conventionnelle tendant à conférer systématiquement aux vieillards, le patrimoine de la sagesse, mieux son monopole.

Apprécier la subtilité des degrés divers d’une intervention, d’une sortie, d’un message émanant d’une personnalité politique à l’endroit d’une autre, dans un contexte incertain, revient à mettre à nu les pensées enfouies de chacune d’elles. Pensées tues au nom du respect des aînées ou de la fraternité militante mais exhumées le temps d’une soirée, sur une plateforme de communication désormais officielle avec des mots dont la teneur ne laisse planer aucun doute sur les visées et les objectifs recherchés.

La sortie de Laure Olga Gondjout bien qu’aérienne n’aurait pas pu leurrer les observateurs les plus avertis de la politique gabonaise sur la nature du destinataire dudit message. Tant celui-ci intervenait quelques jours après qu’un haut dignitaire de la tribu Mpongwe, du reste ancien maire de Libreville, André Dieudonné Berre, s’était illustré dans une cérémonie traditionnelle de bénédiction que d’aucuns qualifient de « parodie traji-comique ».

« Ne suivez pas les conseils de quelqu’un juste parce qu’il est vieux. Les idiots aussi vieillissent ». Un brin satiriste l’ancienne ministre de la Communication bat en brèche l’idée selon laquelle tout acte émanant d’un vieillard, d’ordinaire, porte en lui les germes de la sagesse. Pire, elle va jusqu’à faire admettre l’éventualité que même vieux, affublé à tort ou à raison du statut de sage, ce dernier peut poser des actes aux antipodes de ceux guidés par le bon sens et la raison. Mais au delà des mots et des nuances sémantiques, quel message doit-on tirer de cette surprenante sortie de Laure Olga Gondjout?

En sous-évaluant, le capital sagesse de l’auteur de cet acte hautement symbolique, Laure Olga Gondjout dévalorise par là même la teneur de la cérémonie d’une part et déprécie d’autre part, la prétendue bénédiction, car rendue effective par les égarements d’un vieillard à la sagesse douteuse en dépit du vécu, de l’expérience et surtout de l’âge. Attributs supposés conférés à ce dernier discernement, réserve et circonspection. Cette dénégation de la bienveillance est encore plus évidente en ce sens que pour certains, André Dieudonné Berre n’est ni qualifié, ni habilité au nom de la communauté Mpongwe pour introniser Brice Laccruche Alihanga.

Parodique pour certains, éthérée pour d’autres, la cérémonie initiée et dirigée par André Dieudonné Berre, semble même d’un point de vue formel ne pas répondre aux exigences que recommandent ce cérémonial. Adrien Adiahenot Ivanga nous édifie « au delà de ces manquements inacceptables de la part d’un homme au crépuscule de sa vie et singulièrement supposé incarner la sagesse de l’âge, se pose la question de la crédibilité lorsqu’il procède à ce rituel avec autant de légèreté, confondant ce qui se fait pour une femme partant en mariage », a-t-il écrit sur son compte Facebook.

A la lumière de ces mots, il est évident que l’acte, partant le rituel effectué par l’ancien maire de Libreville s’est fait en méconnaissance manifeste des mécanismes dudit rituel, en confondant le type de cérémonie et en se faisant le détenteur d’une culture dont il ne maîtrise visiblement pas les perspectives.

De quoi remettre en cause, la sagesse de l’homme car nul homme sage n’aurait entamé pareille entreprise sans prendre du recul en y étudiant la pertinence et la nécessité et y en méconnaissant les contours et les principes. Il conforte ainsi l’idée selon laquelle le vieillard n’a pas le monopole de la sagesse tout comme , il donne un relief particulièrement pertinent à l’adage populaire suivant : « Si la barbe blanche était un symbole de sagesse, il y a longtemps que le bouc serait le roi des animaux ».
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