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En tournée à travers le pays : Laccruche-Alihanga au révélateur
Publié le jeudi 19 septembre 2019  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Activisme de Laccruche-Alihanga : Une bataille d’ego
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Au vu du déroulement de la tournée en cours, le discours des amis du directeur de cabinet du président de la République se révèle tout à la fois fallacieux et pas conforme à la réalité.

La «tournée républicaine» du directeur de cabinet du président de la République a quelque chose de surréaliste. Cette débauche d’argent et de moyens, cette mobilisation des membres du gouvernement, cette mise à contribution des personnels de commandement, ces transferts massifs de figurants s’expliquent difficilement. Aux plans politique, juridique, institutionnel, administratif et même protocolaire, ces faits soulèvent de nombreuses questions. Au-delà, ils relancent le débat sur l’identité du véritable détenteur du pouvoir d’Etat, ravivant la polémique sur l’état de santé d’Ali Bongo. Aux doutes d’une large frange de l’opinion s’est agrégée l’idée d’une suppléance menée en dehors de tout cadre légal. Inédite dans l’histoire politique du Gabon post-Conférence nationale, cette démonstration de puissance échappe à toute analyse fondée sur la Constitution. A tous égards, elle va à l’encontre de l’esprit de nos institutions.

Deux débats

Malgré les références régulières au président de la République, une seule personnalité émerge de cette tournée : le directeur de cabinet du président de la République. En cinq étapes, ce périple aura permis de passer la stratégie de Brice Laccruche-Alihanga au révélateur. Son format supposé n’aura nullement résisté à deux erreurs de conception. D’abord, une incapacité à s’accorder sur la fonction de son animateur : directeur de cabinet du président de la République ou directeur de cabinet du président du Parti démocratique gabonais (PDG). Au sein de l’opinion comme dans les rangs de la majorité, cette confusion a alimenté la suspicion, nourrissant bien des fantasmes. Au final, elle a aiguisé la curiosité. Dans la forme comme dans le fond, le moindre détail a été passé au crible. Ensuite, la prise de liberté avec la loi. En acceptant la mobilisation d’officiels en fonction, en laissant décréter des journées fériées, en se posant en délégataire d’Ali Bongo, Brice Laccruche-Alihanga a involontairement ouvert deux débats : l’un sur la suppléance du président de la République et, l’autre au sujet de l’intérim du président du PDG.

Comme la Constitution, les statuts du PDG fixent les conditions d’un intérim. Aux termes de l’article 14d de la Constitution, la suppléance peut être exercée par le vice-président de la République, en conformité avec les dispositions de la loi organique n° 11/98 du 23 juillet 1998. Or, selon l’article 3 de cette loi, toute délégation doit faire l’objet d’un acte spécial pris par le président de la République. Dans la même veine, l’article 27 des statuts du PDG confie l’intérim au secrétaire général «en cas d’absence» du président de ce parti. Or, de notoriété publique, Ali Bongo se trouve hors du territoire national pour des soins médicaux. Son directeur de cabinet avait-il intérêt à conduire cette tournée dans un tel contexte ? En absence de tout mandat écrit ou d’une annonce publique d’Ali Bongo n’avait-il pas plutôt des raisons de laisser l’exécution d’une telle opération au Premier ministre ou au secrétaire général du PDG ? Ne pouvait-il pas se contenter de faire partie d’une délégation, quitte à profiter de l’occasion pour prendre la parole ?

Etalage d’ambitions personnelles

Au vu du déroulement de la tournée en cours, le discours des amis de Brice Laccruche-Alihanga se révèle tout à la fois fallacieux et pas conforme à la réalité. Peu convaincant, il ne peut effacer l’image du jeune homme à l’ambition dévorante, surfant sur sa position actuelle et travaillant à sa propre gloire. Le messager étant subitement devenu l’attraction, l’opération d’explication de la pensée du président de la République a viré à une sorte d’étalage d’ambitions personnelles. La substance, l’importance et la portée du message étant demeurées inconnues, plus grand monde ne croit aux motivations officielles. Eu égard à la présence intempestive de ministres en fonction ou de militants d’autres partis politiques, le recours au titre de directeur de cabinet politique ne fait plus illusion.

Désormais, de nombreux observateurs balancent entre deux options : ou Brice Laccruche-Alihanga est en pré-campagne présidentielle ou il avait à cœur d’affirmer son autorité sur la troupe et l’appareil d’Etat. Autrement dit, entre impudence et ostentation, le directeur de cabinet d’Ali Bongo s’est enfoncé dans une voie à sens unique. Mal calibré ou peu élaboré, son discours l’a outrageusement exposé, le transformant en cible pour les ambitieux de tous bords. Sans changer de braquet, il lui sera difficile de convaincre de son attachement et de sa loyauté à Ali Bongo. A défaut de revoir ses modes de faire, il peut déjà se dire une chose : il vient de sonner le début d’une impitoyable lutte pour le pouvoir.
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