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La suppression du ministère de la femme est la preuve d’un machisme d’Etat (Honorine Ngou)
Publié le dimanche 23 juin 2019  |  Gabon Actu
Honorine
© Autre presse par DR
Honorine Ngou
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Honorine Ngou, universitaire et écrivaine gabonaise très active dans la vie associative et culturelle gabonaise a affirmé dans un entretien exclusif à Gabonactu.com que la suppression du ministère de la femme est la preuve d’un machisme d’Etat dont le but est de ridiculiser la gabonaise.

« Pour moi c’est la preuve d’un machisme d’Etat. (Silence, ndlr). Un machisme d’Etat », s’est désolée l’universitaire qui ne comprend pas pourquoi au 21ème siècle, les dirigeants gabonais ne comprennent pas encore le rôle de la femme dans la vie d’une nation.

Honorine Ngou soutient que la suppression de ce ministère est contraire aux traités internationaux ratifiés par le Gabon et aux résolutions de l’ONU sur la cause féminine. Elle rappelle que création de ce ministère est le fruit d’une haute lutte des femmes pour la défense de leurs droits. L’ancien président Omar Bongo Ondimba (au pouvoir de 1967 à 2009) était presque obligé de créer ce ministère sous la pression des femmes, selon elle.

« Lorsque le ministère avait été supprimée une première fois, les femmes s’étaient levées », rappelle-t-elle.

Méconnaissance de l’histoire

Porte parole des frondeuses, Victoire Lasseni Duboze, ancienne ministre de la famille a estimé que l’équipe actuellement aux commandes du pays est « tellement jeune qu’elle ignore l’histoire de la création de ce ministère ».

« Nous ne nous mettons pas en rébellion contre l’Etat. Nous sommes dans le plaidoyer et espérant qu’ils vont comprendre qu’il y a une erreur qu’il faut vite corriger », a prévenu Mme Lasseni Duboze, ancienne égérie de la République sous Omar Bongo Ondimba.

Dans le nouveau gouvernement formé le 10 juin dernier, le ministère de la femme a simplement été supprimé. Le pouvoir évoque une volonté de réduire la taille de l’équipe gouvernementale à cause de la crise économique et des pressions des bailleurs de fonds.

Les femmes se disent choquées par cette volonté de faire des économies au détriment de cette catégorie sociale qui représente 52% de la population totale du pays.

Plus grave, selon Mme Lasseni Duboze, ce ministère a été rayé de la liste alors que peu avant la campagne pour sa réélection en 2016, Ali Bongo Ondimba, l’actuel chef de l’Etat gabonais, avait décidé de mettre en place une décennie de la femme qui coure jusqu’en 2025. L’objectif visé est de faire progresser rapidement les questions relatives aux droits de la femme.

Ali Bongo avait en plus décidé d’imposer un quota de 30% de femmes et 30% de jeunes dans toutes les instances de décision.
« Les femmes ne sont pas un argument électoral », a regretté Mme Lasseni Duboze.
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