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Nominations au PDG : Du désir de démocratisation à la dictature ?
Publié le jeudi 20 juin 2019  |  Gaboneco
Eric
© Autre presse par DR
Eric Dodo Bounguendza
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Publiées la semaine dernière, les nominations au sein du Parti démocratique gabonais (PDG) ont été accueillies dans les rangs des militants en colère mais résignés, comme une bravade flagrante de la hiérarchie. Laquelle, après avoir décrété la démocratisation du choix des cadres du parti par la base, lors des congrès provinciaux de décembre 2017, vient de cracher sur les principes édictés par elle-même.

Quel dessein malveillant cache-t-on derrière le renouvellement des instances dirigeantes du Parti démocratique gabonais ? Pourquoi le choix "démocratique" de la base, lors des congrès provinciaux a-t-il été remis en cause au profit des nominations imposées ? Sur quelle base a-t-on nommé, en dehors des congrès, les nouveaux responsables de ce parti jadis de masses ? De quelle légitimité jouissent-ils désormais ? Que fait-on alors des responsables choisis par leurs bases ? La démocratie si chère à la devise du PDG a-t-elle encore un sens ? Voilà autant de questions que se posent de nombreux militants du Parti démocratique gabonais depuis que la hiérarchie, certainement désemparée par la conjoncture politique, a décidé unilatéralement de faire le ménage, avec la logique calculée de 2023, ou peut-être même avant, sait-on jamais.

C’est certainement dans ce sens qu’il faudrait comprendre la recomposition des instances du parti, faisant désormais la part belle à de nombreux membres de l’AJEV, la fameuse association des jeunes émergents volontaire dont on dit qu’elle est devenue, sans effort, l’oreille et l’œil du président. Mais aussi la bête noire des PDGistes inquiets de cette ascension rapide qui menace même leur parti. Déjà présente à l’Assemblée nationale avec quelques députés élus de petits partis comme le RV ou RDV, crées et financés à tour de bras dans le sillage des dernières élections locales et législatives, où ils ont réussi à faire tomber certaines têtes du PDG, ils sont désormais investis cadres du parti au pouvoir. Jouent-ils à un double jeu afin de mieux labourer le terrain ?

Au PDG, certains semblent l’avoir compris. Des militants de longue date s’insurgent contre cette promotion fulgurante de la vague bleue qui, en quelque temps seulement, aura réussi à avoir voix au chapitre dans les décisions engageant la vie du pays. Ainsi, depuis la publication de la liste de ces nouveaux responsables du parti, en totale contradiction avec le choix démocratique de la base, lors des congrès provinciaux, des cadres démis ou confirmés, à défaut de dire publiquement leur dégoût, de peur d’être punis, discipline oblige, boudent en sourdine ce virage "dictatorial" amorcé par le parti.
Le piège

Seulement, si la direction du PDG peut se réjouir du tour joué à ses militants, en leur imposant certains responsables parfois originaires d’autres localités, le désaveu infligé au choix de la base, risquera, au moment venu, de tourner à l’échec. Car les militants de base ne le sont pas nécessairement en raison de leur appartenance idéologique au parti. Mais plutôt en raison de leur affinité avec certains responsables locaux du PDG. Lesquels sont parfois des fils du village, du canton ou du département.

En décidant de congédier ces fils de la contrée, choisis par les siens au profit d’un parachutiste imposé par le siège du PDG à Libreville, le secrétaire général, Dodo Bounguenza et autres ont décidé ainsi de se mettre à dos cette base, qui au besoin, ne manquera pas d’être instrumentalisée par ses guides locaux déchus. Autant dire que le malaise ainsi crée, le sentiment du choix bafoué de la base ne manquera certainement pas de répercussions sur les prochaines échéances. Et cela, en dépit de l’argent colossal qui pourrait être déployé pour convaincre et adoucir les rebellions dans les rangs. Le PDG décidément est loin, alors très loin d’être sorti de la crise partie de 2009.
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