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Affaire kévazingo : Maganga Moussavou se décharge et charge
Publié le jeudi 23 mai 2019  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Les membres du gouvernement Issoze Ngondet II
Composé de 38 membres dont 9 ministres d’Etat, 16 ministres et 13 ministres délégués. Photo: Vice-Président de la République : M. Pierre-Claver MAGANGA MOUSSAVOU
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Moins de 24 heures après son éviction des affaires, le vice-président de la République Pierre-Claver Maganga Moussavou a entretenu la presse, ce 22 mai à son domicile à Libreville. Entre amertume et dénonciation de ceux qui ourdissent des complots autour du président de la République, il a refusé d’être l’objet d’une quelconque humiliation, de même qu’il a distribué les bons et mauvais points dans l’affaire kévazingo.

Limogé de son poste de vice-président de la République, le 21 mai, Pierre-Claver Maganga Moussavou n’a pas perdu de temps pour retrouver sa «liberté de ton». Déchargé des affaires publiques pour lesquelles il avait un droit de réserve, le natif de la Ngounié n’est pas allé de main morte pour revenir sur la scène. Au plus fort du scandale né du trafic de kévazingo, il a tenu à faire le point, réfutant de facto toute implication dans cette affaire qui défraie la chronique depuis quelques semaines.

Dans son exposé, le président du Parti social-démocrate (PSD) a fait une démonstration tentant de le disculper et, dans une moindre mesure, le ministre Guy-Bertrand Mapangou, lui aussi démis de ses fonctions. Preuve à l’appui, il a exhibé les courriers envoyés au ministre des Eaux et Forêts en mai 2018. Or, à cette époque le ministre n’était autre que Jacques Denis Tsanga. Ayant été approché par M. François Wu, explique-t-il, pour savoir ce qu’il fallait faire du kévazingo coupé avant l’entrée en vigueur de l’interdiction d’exploitation de cette essence, il assure s’être référé au ministre concerné.

Dans ce contexte, la Constitution apparaît pour lui, pleine de lacunes, d’autant plus que cette mesure d’interdiction a été prise alors que rien n’était dit sur ce qu’il fallait faire du bois déjà coupé. «Il y a plein de billes coupées et abandonnées en forêt», a-t-il soutenu. «Le vice-président de la République a-t-il commis une erreur ?», a-t-il interrogé, indiquant qu’il dénie le droit à Ali Bongo, qui a signé le décret, de l’humilier. «Je suis peiné parce qu’il aurait pu m’appeler», a-t-il lâché.

Mieux, le déjà ex-VPR estime qu’on a juste voulu régler ses comptes avec l’affaire de kévazingo. Cependant, il n’entend rien lâcher dans la mesure où de nombreuses zones d’ombre subsistent. Son renvoi n’aurait rien à voir avec les containers de kévazingo, note-t-il. «Fargeon me dit : soyez de notre côté. J’ai été du côté de ceux qui ont choisi de veiller à la guérison du chef de l’État». «C’est dire qu’on devrait accepter qu’ils emmènent le président de la République à Londres. Mais nous avons choisi de l’envoyer chez son frère où il serait bien soigné et suivi», a-t-il expliqué.

Maganga Moussavou cite l’ancien Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, l’ancien ministre de la Défense, Étienne Massard Cabinda, et la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, qui ont œuvré pour le suivi médical d’Ali Bongo à Rabat. Le leader du PSD estime qu’avec les deux premiers, ils ont été victimes du directeur de Cabinet du président de la République, Brice Lacruche Allihanga, du fils du président, Noureddine Bongo Ondimba, et de l’épouse du chef de l’État, Sylvia Bongo Ondimba.

Pour lui, emmener le chef de l’Etat, malade, à Londres aurait été prétexte à couvrir les sommes faramineuses détournées. On leur aurait même proposé quelques milliards de francs CFA. Ce qu’ils ont refusé. D’où leur éviction du cercle des affaires. Toutefois, Pierre-Claver Maganga Moussavou se pose plusieurs questions sur cette affaire de kévazingo et se demande pourquoi l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag), le Conseil gabonais des chargeurs (CGC), le ministre des Transports et même le chef du gouvernement ne sont pas inquiétés dans cette affaire. «Le kévazingo n’a pas subi de transformation. On devrait nous dire comment il a fait pour arriver jusqu’au port alors qu’il devrait avoir subi une première voire deuxième et troisième transformation».

L’ancien maire de Mouila aimerait également savoir si le procureur de la République avait scellé les containers disparus et comment en est-on arrivé à se tromper sur le décompte des containers.

Le président du PSD souligne qu’«un ministre ne peut pas donner une autorisation sans passer par le Premier ministre et le président de la République et pour le cas échéant Fargeon (le Directeur de cabinet)», a-t-il dit, ajoutant que le renvoi du ministère des Eaux et Forêt à la Primature vise à étouffer l’affaire, tandis que les deux démis de leur fonction sont des boucs émissaires. «Il n’est pas question de sacrifier les gens. Dans la perspective d’une élection, on veut faire le lit aux étrangers», a-t-il dénoncé, soulignant que «le président a été malade et les gens ont tiré parti de cette situation pour régler leur compte à leurs ennemis».
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