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Interview: «Notre mission aujourd’hui c’est de ramener la sérénité et la crédibilité du ministère des Travaux publics» (Arnaud Calixte Engandji Alandji)
Publié le mercredi 1 mai 2019  |  Agence Gabonaise de Presse
Arnauld
© Autre presse par DR
Arnauld Calixte Engandji Alandji, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse chargé de la formation professionnelle
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Le ministre de l’Equipement, des Infrastructures et des Travaux publics, Arnaud Calixte Engandji Alandji a accordé un entretien à l’Agence Gabonaise de presse (AGP), dans lequel, il aborde plusieurs sujets entre autres, le fonctionnement dudit département ministériel, des grands projets et la revitalisation des subdivisions des travaux publics.

Agence Gabonaise de Presse : Les années passent, les responsables se succèdent à la tête du ministère des Travaux publics, mais la problématique de la route demeure importante dans le pays. Quelles sont vos priorités trois mois passés à la tête de ce département?

Arnaud Calixte Engandji Alandji: «Déjà, il ne s’agit pas de qui est à la tête du département. Nous insistons toujours pour dire que nous ne sortons pas de la vison du président de la République, Ali Bongo Ondimba. Nous avons essentiellement des corridors de développement. Lesquels apportent le plus grand niveau de croissance pour l’avenir. Ces corridors sont les principaux axes qui mènent soit vers les exploitations minières, soit l’agriculture et ainsi de suite. Donc nous allons poursuivre ce que nos prédécesseurs ont fait. Par contre, là où nous avons essayé d’imprimer notre marque, c’est essentiellement à travers la revitalisation des subdivisions des Travaux publics, à l’arrêt ou presque depuis 8 ans. Nous les revitalisons pour des raisons simples. C’est que cette énergie que le président nous a insufflée pour essayer de revenir vers la connexion des grandes capitales a quand même occulté pendant un petit temps les questions quotidiennes, dont des questions d’assainissement, de curage de caniveaux, d’entretien de nids de poules, de voiries. Et donc nous essayons quand même de mettre un accent dessus. On a toujours cette même image que l’on donne en exemple, c’est celle d’un match de football. Les projets structurants nous permettent de marquer des buts, de gagner, d’améliorer notre score. Mais les projets actuels, dont la réhabilitation des voiries et le curage des caniveaux, c’est la défense. Ça nous empêche de perdre le match. Au moins on s’assure que si on n’est pas en train de gagner le match, on ne le perd pas. On a donc une composante entretien de l’existant, et une composante projet neuf. Ce que nous faisons dans le cadre de l’entretien de l’existant, c’est comme on a dit tantôt, revitaliser les subdivisions des TP, mais également avoir des contrats de maintenance que l’on met en place. Pour illustrer, plutôt que d’avoir des séries d’appels d’offre à chaque fois que nous avons des nids de poules, et d’attendre que les nids de poules soient suffisamment importants pour justifier un marché, on met un contrat de maintenance en place avec des sociétés de la place. Des PME locales essentiellement. Et lorsqu’on a des trous, ils nous donnent une tarification. Ce barème peut être de 500 mille FCFA pour un trou d’un mètre carré par exemple. Et donc l’entreprise intervient, et on sait qu’on va payer 500 mille».

Et pour ce qui est des routes non bitumées?

«La latérite, c’est les subdivisions des TP. Donc à l’Estuaire vous aurez une subdivision qui elle est censée aller sur les voies qui sont latéritiques ou non. L’idée c’est soit d’amener la latérite là où elle n’existe pas, soit d’entretenir les voies avec latérite. Et d’ailleurs à ce sujet un travail est en cours avec le ministère des mines, pour faire en sorte que le ministère des Travaux Publics ait ses propres carrières plutôt que d’aller se ravitailler chaque fois dans les carrières privées, pour acheter soit la latérite, soit le gravier, soit le sable, etc.»

Les uns et les autres se demandent si vous avez les moyens de conduire tous ces projets à terme, parce qu’on sait que la question financière fait souvent défaut quant à la réalisation des infrastructures routières?

«Je ne sais pas si y a un problème financier. Les finances sont utiles. Mais l’ingéniosité peut aussi aider. Donc ce que nous essayons de faire c’est, tout en essayant de capter le maximum de ressources financières, notamment la redevance sur l’usure de la route (RUR), une ressource affectée à l’entretien routier, d’être aussi innovant. Là nous étions censés avoir de la Banque africaine de développement (BAD) un prêt compris entre 200 et 225 milliards de FCFA dans les 2 prochains mois. Nous avons refusé le prêt. Disons que nous avons refusé de signer le programme parce qu’il ne correspondait pas à notre vision. Cette vision est la suivante, et nous sommes heureux de l’annoncer en exclusivité chez vous : aujourd’hui, nous ne prenons plus que des financements qui s’accompagnent d’un volet voiries urbaines. Et donc nous sommes tombés d’accord avec la BAD pour dire, il n’y a aucune utilité à connecter par exemple Ovan et Makokou et ne pas intégrer des voiries d’Ovan ou de Makokou. Et donc vous voyez bien, ce sera toujours comme on dit « Arrêt sur image ». Vous entrez dans la ville par une voie bitumée, et dès le passage de la frontière de la ville vous entrez sur une voirie qui est complètement délabrée. Désormais, toutes les localités qui seront traversées par les voies de grands projets bénéficieront d’à peu près 5 km de routes. Là où le besoin est. Si le besoin n’est pas, on le fera dans la localité environnante. Donc comme je disais, on a des ressources qui sont affectées, on a le budget de l’Etat, mais on essaye aussi d’être ingénieux et d’avoir des moyens de structurer des financements pour l’entretien des voiries. Pour des raisons simples. C’est que lorsque vous allez construire des projets d’infrastructures, c’est des emprunts sur le long terme. L’investisseur ne s’intéresse pas beaucoup aux petites voiries urbaines. C’est à nous de rattacher l’un à l’autre, et de dire que l’un ne viendra pas sans l’autre désormais».

Ça veut dire qu’on peut s’attendre à des grands travaux neufs ?

«Vous devez vous attendre à des grands travaux neufs, comme vous devez vous attendre à des travaux d’entretien, de maintenance et de curage de caniveaux. Vous voyez, même chez les journalistes doivent aussi changer, pour intégrer que lorsqu’on parlera de routes et d’infrastructures, la grande infrastructure n’a pas plus d’importance pour nous que la plus petite des voiries de Libreville. Pourquoi, parce que ces ruelles qui permettent à chacun d’entre nous d’accéder à sa maison, lorsque vous sortez de chez vous le matin, que vous êtes dans une flaque d’eau jusqu’aux genoux et que vous devez avoir deux paires de chaussures, toute la communication que le ministère pourrait faire sur la grande ville ne vous intéressera pas. Parce que votre quotidien n’a pas été impacté. Donc on veut vraiment mettre les deux éléments sur le même pied d’égalité en disant, «le grand projet Port-gentil-Omboué est aussi important que la voirie de Cocotiers». Connecter Ntoum à Owendo est d’égale importance qu’aller curer les caniveaux d’IAI».

Le tronçon PK12-PK105 fait énormément parler. Sa réhabilitation à maintes fois été annoncée. Récemment encore, vous avez promis la reprise des travaux sur ce chantier pour le 12 mars dernier. Comment justifiez-vous ce statu quo?

«Le statu quo c’est dans le sens ou les travaux n’ont pas démarré.Ce que nous avions annoncé c‘est que nous avons fait une mise en demeure à la société détentrice du marché, à savoir l’entreprise adjudicataire ‘’China State’’ pour ne pas la citer. Et donc les huit jours sont passés, nous avons pris nos responsabilités, nous sommes aujourd’hui en train de chercher de nouveaux partenaires.C’est aussi simple que ça. Nous ne pouvons pas nous accommoder de ce qui pourrait ressembler à une prise en otage d’un partenaire».

Est-ce que ce n’est pas une question de financement, parce qu’on sait qu’une avance d‘environ 10 milliards de FCFA devait être octroyée à ladite entreprise pour débuter les travaux. Cela a-t-il été fait M. le ministre?

«Le contrat n’est pas ainsi structuré. Il est structuré de sorte que dans les engagements des parties, l’Etat devait payer une avance de démarrage, et la société s’engageait à préfinancer sur 11 mois, avant de commencer à présenter des factures à l’Etat. À ce stade, elle comptait sur un financement relais de la EximBank de Chine. Et de ce que nous avons appris récemment, l’EximBank n’accordera pas de prêt à la société sur ce tronçon. Donc ils nous ont présenté une alternative, qui est une banque commerciale, mais les conditions financières sont trois fois plus chères que dans l’accord initial. Donc, au titre de l’intérêt général, nous avons été obligés de revoir ce marché. Et là où vous devez vous arrêter, c’est que le Premier-ministre a dit que nous devons être le gouvernement du courage et du pragmatisme. Nous n’allons pas nous enfoncer dans un marché qui va obérer les finances publiques juste parce que nous l’avons annoncé. Le leadership qui est attendu de nous, c’est aussi celui de s’arrêter et de dire : cette voie que nous prenons n’est pas la bonne, nous arrêtons et nous recommençons. Depuis lors, nous avons eu une séance de travail qui, j’espère ne pas voler la vedette au premier-ministre en faisant l’annonce, mais il présidera très bientôt une longue série de discussions avec des partenaires, pour que au plus tard dans les prochaines semaines on ait une solution alternative pour la réhabilitation de ce tronçon. Mais ce sera au Premier-ministre de l’annoncer».

Mais en attendant, on peut quand même y voir un peu d’entretien?

«Bien-sûr. Nous sommes en discussion avec la société Colas, pour essayer d’avoir une période d’entretien. Au moment où je parle, les équipes de la Direction générale d’entretien des routes et aérodromes sont sur le tronçon Nkoltang et le tronçon Ndjolé. Parce qu’on a déjà des risques de rupture de circulation dans ces zones. Nous sommes donc à pied d’œuvre pour essayer de nous assurer qu’on n’ait pas les mêmes images qui commencent d’ailleurs à circuler sur la toile, mais qui représentent en réalité les ruptures de tronçons en 2014».

M. le ministre ça nous amène aussi à une autre promesse que vous avez faite, à savoir la réhabilitation annoncée du Pont sur la Nomba dès le 27 mars dernier. Une promesse faite à la suite du tragique accident qu’il y a eu. Mais depuis lors, seules les glissières de sécurité ont été positionnées aux abords du site. Une réponse?

«Non. Ce que nous avons dit, et je vous invite à relire le communiqué avec plus d’attention, c’est que les travaux vont démarrer et ils prendront deux mois. Pour une raison simple. Si vous voulez installer des glissières et des rambardes de sécurité, il faut d’abord les fabriquer, il faut les conditionner pour qu’elles puissent résister à la rouille. Et ça, ça ne se fait pas en une journée».

C’est ce qui se fait présentement ?

«Exactement. Donc, dans cette phase, nous avons sécurisé le pont avec des GBA installés tout le long. Pour au moins nous assurer qu’on n’ait pas un autre accident. Pendant ce temps, avec l’entreprise Socoba, nous sommes en train de fabriquer les glissières, les rambardes de sécurité, et les barrières de sécurité que vous avez vues le long dudit pont. Et normalement, dans les prochains jours, l’installation physique qui, elle ne va pas durer un mois devrait démarrer. Un autre élément simple que les gens ne voient pas, c’est que les clous qui servent à connecter les glissières les unes contre les autres sont importés. Là encore on a des délais de livraison qui ne dépendent pas de nous. Donc à ce stade les travaux ont consisté à démonter les anciennes glissières, les travaux de fabrication des nouvelles glissières étant en cours. Je ne ferai plus d’annonce, mais normalement les derniers équipements que nous attendions sont arrivés mardi. Et donc dans les tout prochains jours on devrait commencer à avoir un travail de fonds».

Pas de nouvelle date fixée alors?

«Non, on a dit deux mois, on va rester sur deux mois. Qu’on vienne nous poser la question dans deux mois. Vous savez, nous avons un petit slogan que vous retrouvez sur nos comptes Twitter et facebook qui dit «Nous sommes tous concernés». Et le pont Nomba me concerne de façon très personnelle parce que j’y ai déjà perdu 3 frères et sœurs. Donc, il faut que les gens sachent que ce que nous faisons nous touche au premier chef. Nous avons tous perdu un proche ou une connaissance à cet endroit. Moi qui vous parle, il y a quelques années, j’y ai perdu deux sœurs dans un accident de la circulation. Et parmi les victimes de l’accident de mars dernier, il y avait un de mes cousins. Donc vous voyez bien que les gens doivent comprendre que nous ne sommes pas loin des drames qui arrivent sur ces ouvrages (ponts). Et ils doivent croire et être rassurés que lorsque nous disons nous avons commencé les travaux, ces travaux iront à terme. Y a pas plus pénible pour un responsable politique que de rentrer chez soi et de se dire devant le cercueil d’un cousin que, voilà, mon frère est mort parce que je n’ai pas fait mon travail. Donc cette image me poursuit encore jusqu’à aujourd’hui».

À la suite du pont-Nomba, il y a d’autres infrastructures à travers le pays, à Moabi, à Ebel Abanga, et un peu partout, qui nécessitent d’être réhabilitées. Est-ce qu’on peut s’attendre à des travaux similaires concernant les ouvrages des localités citées?

«Ce que j’essaie de dire aux agents de TP, c’est que le retard est important. La tâche est grande. Les besoins sont immenses. Il n’y a pas une localité du Gabon où vous n’avez pas les problèmes que vous citez. Donc il y a ces localités qui font de la publicité parce qu’il y a quelqu’un qui prend une photo et elle devient virale sur les réseaux sociaux, et il y a des localités silencieuses. A Mbinda, qui est en plein milieu de mon fief politique, les gens font 150 km à pied. « Nous sommes tous concernés», au-delà de ce que les gens voient, il y a ce que les gens ne voient pas mais que nous, nous connaissons. Donc ce que nous nous disons ici c’est qu’il n’y a pas d’autres façons de faire que d’être méthodique. Nous ne pouvons pas être partout et nulle part en même temps. Le modèle que nous sommes en train de mettre en place, c’est de dire, on réhabilite étape par étape nos régies, on reprend les choses via les fondamentaux. Et lorsque les régies sont réhabilitées, elles s’occupent de ces points noirs et ainsi de suite. Là par exemple, on parle de tout ça, mais la priorité du ministre des TP c’est la route économique et Ovan-Makokou. SI vous coupez ces deux voies, le reste n’a plus d’intérêt. Et donc là nous venons de débloquer un paiement d’1 milliard de francs CFA pour réhabiliter ces deux axes. Les engins sont en route. On est vraiment dans le feu de l’action. Il ya aussi que les gens oublient que l’équipe actuelle est là depuis 3 mois».

Les attentes sont fortes M. le ministre. Et vous l’avez dit, l’administration c’est la continuité.

«Oui, les attentes sont importantes, mais nous n’aurons que deux bras, deux pieds pour faire ce travail. Cette fois-ci nous allons essayer de le faire de façon méthodique. Vous imaginez bien, et c’est devenu un peu le petit lait, de tout le monde, c’est que chaque jour vous avez la photo d’une voirie, d’une route coupée, d’un bourbier. C’est pénible à voir lorsqu’on est ministre des TP. Mais malheureusement il faut apprendre à prendre son mal en patience. Le temps d’organiser les choses de façon à ce que lorsque nous démarrions, c’est pour ne plus nous arrêter».

Certains vous soupçonnent de vouloir vous débarrasser d’entités que l’on dit encombrantes, à l’instar de l’ANGTI. Est-ce vrai?

«Ça n’a aucun sens. Il faut comprendre une chose, c’est que l’ANGTI est là pour rester. Le Conseil des ministres qui a entériné la rationalisation des établissements publics a eu lieu et l’ANGTI n’est pas concernée. Donc il n’est pas question pour le ministre des TP que je suis d’aller à l’encontre».

Pas encore...

«Non. Ce n’est pas une question de pas encore. Je m’inscris dans une ligne d’instructions. Et là encore on parlait de ma motivation ou de mon envie de faire. Il faut toujours faire attention à ne pas personnaliser les choses. Je travaille sur instructions du président de la République et du Premier-ministre chef du gouvernement. Il n’ya pas de volonté Arnaud Engandji pour faire différemment. Il y a la volonté du gouvernement. J’ai ma feuille de route, et je ne fais qu’appliquer ma feuille de route, parce que tous les trimestres, mon poste est remis en jeu. Si je ne fais pas ce qui a été prévu par le chef, je risque de perdre ma place. Et j’ai quand même envie de continuer avec ma famille un peu plus longtemps.
Pour ce qui est de l’ANGTI, vous devez savoir que nous n’essayons pas de donner des lettres de noblesse à l’un contre l’autre. Nous essayons de répartir les rôles de façon à ce que nous nous sommes le chef d’orchestre, le ministère, et nous devons nous assurer que nos entités travaillent de façon coordonnée. Un exemple simple, l’ANGTI ne peut pas ne pas être sur le projet du nouvel aéroport, pour venir boucher le nid de poule à Kalikak. Il y a là une distance entre la mission de l’Agence et ce qu’elle fait, qui ne fait pas plaisir à l’ANGTI non plus. Ce n’est pas leur mission. Leurs missions reposent essentiellement sur les grands projets structurants. La route Port-Gentil-Omboué ce sont les travaux de l’ANGTI. Le nouvel aéroport, c’est l’ANGTI. Voilà là où cette Agence se situe.
L’ANGTI n’a jamais eu pour mission de curer les caniveaux par exemple. Et donc quand tout le monde s’est retourné vers l’Agence, le curage des caniveaux a été abandonné. Lorsque tout le monde s’est retourné vers l’ANGTI même pour aller boucher les nids de poules, et ben les régies des TP ont commencé à se tourner les pouces pendant 8 ans. Donc ce n’est pas une guerre de « est-ce que l’ANGTI doit disparaître, c’est une guerre de l’ANGTI a une mission qu’elle n’arrive même plus à réaliser parce que l’Agence de tout et n’importe quoi. Le rôle du ministre c’est de séparer les choses et de dire : « l’ANGTI vous vous concentrez sur les travaux neufs, les travaux structurants. Et les régies et les subdivisons s’occupent de l’existant. L’ANGTI est encore là pour durer. Il faut que les gens s’y habituent. Il n’ya pas de problématiques ANGTI au ministère des TP. Cette Agence a des missions, et elle doit pouvoir les accomplir dans le strict respect du cahier de charges qui lui a été confié. Et derrière, les subdivisions reprennent ce qu’elles devaient faire. Parce que comme je vous l’ai dit, personne ne faisait plus de l’assainissement depuis bientôt 8 ans».

Mais dans plusieurs subdivisions il n’y a même plus de machettes, pour ne parler que de ces outils. C’est à dire qu’il n’y a plus rien du tout. Les gens se tournent les pouces...

«Quand on parle de réhabiliter les subdivisions, il s’agit de les équiper. De leur donner les moyens humains, matériels, pour faire leur travail. Il y a une approche qui était d’avoir des contrats pour l’ensoleillement. Ce contrat par exemple va vous coûter 50 millions. La vision aujourd’hui, c’est de dire avec 50 millions, je peux acheter un petit nombre de machettes, de débroussailleuse et de brouettes. Et donc avoir une petite structure locale ou la subdivision qui peut s’en occuper. Il y a des voies qui sont abandonnées, fermées, parce qu’on n’arrive juste pas à élaguer des branches, et couper l’herbe qui déborde.Donc la réhabilitation des subdivisions incorpore toutes ces activités. La seule différence aujourd’hui c’est que nous allons favoriser l’éclosion d’un petit tissu de PME autour de nous. Ça veut dire que le ministère achète l’équipement, mais on le met en affermage dans une PME Gabonaise. A savoirsi moi j’ai une subdivision, et ben il y auraquelqu’un qui sera un privéqui va s’assurer que cette subdivision fonctionne comme une entreprise privée ; Avec le personnel et le matériel des TP. De façon à créer un petit tissu économique. Idem pour les questions d’assainissement, où vous aurez, dans chaque quartier, dans chaque commune, une entité de jeunes riverains qui sera chargée de ce qui est curage de caniveau.De façon à ce que les gens qui sont les plus impactées par ces questions soient aussi ceux qui ont la mission d’aider à régler les problèmes. Lorsque vous allez avoir une route qui part d’Ovan à Makokou, vous allez avoir l’entreprise principale qui fait la route. Et on va lui demander de trouver une PME locale pour faire les canalisations et les trottoirs, et une autre pour faire la signalétique. Voilà comment on essaie de fonctionner pour former les PME locales dans les grands marchés que nous avons».

Votre mot de fin...

«Pour résumer, je pense qu’il faut repartir vers, nous qui sommes des enfants du village, il faut repartir vers certaines sagesses bien de chez nous. Et chez les Obamba on dit que lorsque vous avez des fourmis sur le corps, on les enlève les unes après les autres. Faire dans le désordre ne va jamais aider. Il est un fait, c’est que l’image de ce ministère a été ternie par de nombreux scandales. Notre mission aujourd’hui c’est de ramener la sérénité. Et ramener la crédibilité du ministère des TP. Et dans cet exercice nous allons faire comme je viens de le dire, nous enlèverons nos fourmis les unes après les autres. De façon à nous assurer de ne pas faire plus de dégâts par l’excès de motivation et de zèle, mais plutôt structurer les choses de façon à ce que nous arrivions quelque part. Autre chose, c’est que là, encore ce n’est pas que je refuse d’être apprécié, c’est que je ne cherche pas la paternité des choses qui ne sont pas nées de mon fait. Et autant les entités qu’elles soient sont dans un exercice de continuité, autant ce que je fais aujourd’hui, ce n’est pas un montage qui est né ex nihilo dans les 3 derniers mois. Ce sont des chantiers qui ont été démarrés par mes prédécesseurs, et qui arrivaient à maturité pile poil au moment où Arnaud Engandji s’asseyait dans le fauteuil de ministre des TP. A l’histoire je dois la vérité. Et c’est aussi çà l’exercice que les chefs attendent de nous. C’est à dire ne plus arriver dans une administration, avoir un plan que quelqu’un a laissé, et décider que parce qu’on est venu, on est un génie, on met tout de côté et on continue en disant j’ai sauvé le monde. Non. Je suis un simple ouvrier, je fais ce que j’ai à faire. Avec mon rythme à moi ça c’est sûr».

Propos recueillis par Freddy Eyogue
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