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«Je ne suis pas très fier des taux de participation que nous avons enregistrés durant les récentes consultations électorales » (Jean Boniface Assélé)
Publié le mercredi 10 avril 2019  |  Agence Gabonaise de Presse
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© Autre presse par DR
Jean Boniface Assélé, président et tête de liste du Centre des libéraux réformateurs (CLR)
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Jean Boniface Assélé, président du Centre des libéraux réformateurs (CLR) revient, dans une interview accordée à l’Agence gabonaise de presse (AGP), sur la situation au sein de son parti, les relations CLR et alliés de la Majorité non sans relever ne pas être satisfait des résultats obtenus par sa formation politique au terme des dernières élections jumelées locales-législatives.

AGP: Monsieur le Président, au sortir des dernières élections législatives et locales jumelées d’octobre et novembre 2018, le CLR a perdu sa place de deuxième force politique. Comment expliquez-vous cette dégringolade ?

Jean Boniface Assélé : «Tout d’abord merci d’avoir pensé à nous et de me donner la possibilité de m’exprimer dans votre média. Pour répondre à votre question, je dirais que nous avons obtenu 1 député aux législatives et 25 conseillers aux élections locales à Libreville. Mais à l’intérieur du pays nous avons également une quarantaine de conseillers. Un Premier Maire adjoint à la Commune de Boumango et un 2ème Maire adjoint au 2ème Arrondissement de la Commune de Moanda dans le Haut-Ogooué. Dire que nous avons perdu la place de 2ème force politique c’est discutable. Nous estimons faire partie des formations politiques qui répondent aux critères définis par les lois en vigueur. Nous avons : un siège ; des statuts, un règlement intérieur, un projet de société, tous visés par la conservation foncière ; une assise politique sur toute l’étendue du territoire. Le CLR est présent au gouvernement, à l’Assemblée Nationale, au Sénat. Je ne sais pas si tous les partis existants répondent à tous ces critères. Le CLR est un Parti Politique qui clame haut et fort qu’il est une institution et la famille politique (La Majorité) à laquelle nous appartenons, sait compter sur nous, notre fidélité et la considération que nous témoignons aux autres qui est un gage de confiance. S’agissant de la comparaison avec les précédentes élections auxquelles vous faites allusions, je ne suis pas très fier des taux de participation que nous avons enregistrés durant les récentes consultations électorales. Les taux de 15%, 20% doivent nous faire réfléchir et qu’ensemble dans l’esprit de cette majorité que nous défendons, nous puissions trouver des mécanismes permettant d’en garantir la légalité et la légitimité. En ce qui concerne directement le CLR, nous n’avons pas dégringolé, mais plutôt reculé pour mieux sauter».

Beaucoup pensent que cette situation est un signe annonciateur de la disparition du CLR. Que répondez-vous ?

«Ça c’est de l’imagination fertile de ceux qui ne savent pas ce qu’est un Parti politique et ce qu’est faire de la politique. A chaque élection le CLR a toujours vécu ces moments difficiles. Notre Parti est ce roseau qui se plie mais ne rompt pas. La vague des Pascal Nkoulou, Bertrand Zibi, Gervais Amogho, était la première crue de ceux qui ont quitté notre Parti. Suivi des camarades tels qu’Abel Mbombé, Odette Mouyayou, Bonaventure Nzigou Manfoumbi, Louis Martin Ingongui, Dawens Moussosi, Yves Nyoundou Mouckaga et j’en passe. Il faut former et le CLR pour se faire dispose d’un Centre de Développement de la Prospective Politique. Néanmoins, je suis fier de les avoir formés. Et je dois vous dire qu’ils sont restés très respectueux et reconnaissants à mon égard».

Nombreux justifient ces départs par votre gestion clanique du parti et votre volonté de léguer le CLR à un membre de votre famille notamment un de vos enfants. Que répondez-vous ?

«Je ne pense pas que ce vous dites est fondé. Et je ne veux pas rentrer dans ce débat qui est une perte de temps et qui va détruire tout ce que nous avons construit ensemble, car j’ai appris à mes militants à être des bâtisseurs de la Nation. Néanmoins, je suis père d’une famille nombreuse et je n’hésiterais pas à céder ma place à un de mes enfants, s’il avait le mérite et les qualités reconnus par les militants et militantes de notre parti, car chez nous au CLR, ‘’le pouvoir est à la base’’. Mais je ne suis pas encore amorti pour penser à cette éventualité. Je reste un passionné de politique, avec l’espoir d’aider mes compatriotes à profiter de la vie, la liberté et le bonheur dans notre pays le Gabon».

Quels sont vos rapports avec le PDG et les autres partis de la majorité présidentielle ?

«Nous avons des rapports de franche collaboration dans le respect et la considération des membres de notre famille politique. Nous sommes régis en cela par une Charte qui définit les contours de cette collaboration. Le problème pour moi c’est de savoir quelle valeur nous donnons à cette charte si certains de ses membres se permettent de la fouler au pied».

Après votre candidature à la mairie de Libreville face au candidat du PDG Léandre Nzué, vous n’êtes plus considérés aujourd’hui comme allié du pouvoir. Comment avez-vous accueilli ces affirmations ?

«Je voudrais dire que quand bien même nous sommes dans la majorité, les membres de celle-ci demeurent des adversaires politiques. Je pense que l’actuel Maire de Libreville que je connais très bien et avec qui j’ai de très bons rapports a été emporté par la joie d’être élu Maire. Ma candidature contre mon petit frère Léandre Nzué a été une leçon de démocratie que nous avons donné tous les deux. D’autres devraient s’en inspirer. Néanmoins, je profite de ce média pour rappeler à mon petit frère Léandre Nzué que l’article 20 de notre Charte dispose que : ‘’la qualité de Membre de la Majorité s’acquiert par la signature de la présente Charte. Elle se perd par : dissolution du parti ; démission écrite; présentation d’une candidature contre le chef de la Majorité lors d’une élection présidentielle ; non renouvellement du mandat de l’élu sans étiquette politique ; l’adhésion d’un membre associé à un Parti non signataire de la Charte; l’adhésion d’un Parti à un regroupement autre que la Majorité. Elle peut également se perdre par le non-respect avéré des dispositions de l’article 12 de la Charte. Dans ce cas, l’exclusion est prononcée par une décision du Chef de la Majorité prise à l’issue d’une réunion du Conseil Politique de la Majorité, sur proposition d’un Collège constitué proportionnellement au nombre d’Elus nationaux et locaux ». C’est sans commentaire».

Votre mot fin ?

«Vous remercier de nouveau d’avoir bien voulu m’offrir cette tribune qui semble-t-il a reçu des instructions de ne pas approcher «le scélérat» que je suis. S’agissant de mon Parti, attendez-vous à être surpris dans les semaines qui viennent. Notre parti va très bien. Nous nous sommes donnés un temps de réflexion pour préparer une rentrée politique digne de ce nom avec de multiples adhésions. Je remercie tous celles et ceux qui sont au CLR pour servir notre parti. Pour tous ceux qui souhaitent qui postulent et qui sont nombreux à venir au CLR, je suis heureux de les accueillir à bras ouverts en espérant qu’ils viennent avec leur passion, leur volonté de servir notre formation politique. A mes compatriotes je dirais que la vie n’a pas de prix et que nous devons préserver ce que nous avons de plus cher : La paix et l’union des cœurs. Chers compatriotes, les élections sont derrière nous, les institutions sont en place. Nous souhaitons au CLR que le maçon soit jugé au pied du mur».

Propos recueillis par Stéphane Nguéma
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