Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

«Nous devons tout mettre en œuvre pour que les élections au Gabon se déroulent dans des conditions de parfaite transparence et d’équités. Ce n’est pas un rêve» (Alexandre Barro Chambrier)
Publié le mercredi 10 avril 2019  |  Agence Gabonaise de Presse
Conférence
© L'Union par DR
Conférence de presse de Barro Chambrier
Président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), Alexandre Barro Chambrier, a animé une conférence de presse, ce mardi, au siège de son parti.
Comment


Dans une interview accordée à l’Agence gabonaise de presse (AGP), le président du parti d’opposition Rassemblement Héritage et modernité (RHM), Alexandre Barro Chambrier fait le bilan des dernières élections législatives et locales, au niveau de son parti, parle de la santé du président de la République et ses ambitions pour la présidentielle de 2023.

AGP: Qu’est ce qui justifie le choix du thème «asseoir le parti sur des bases solides et durables», pour l’organisation du premier congrès de votre formation politique ?

Alexandre Barro Chambrier: «Nous sommes un parti qui a moins de deux ans d’existence légale, et vous conviendrez avec moi que c’est une période courte. Néanmoins, nous avons eu un certain nombre d’expériences, et nous avons également eu à faire des choix stratégiques. Notamment en participant à l’élection présidentielle de 2016, en plus des dernières élections législatives et locales d’octobre 2018. Vous comprenez donc qu’il était nécessaire pour notre parti de faire le point avec nos militants et nos cadres venus de toutes les provinces de notre pays, de tirer partie de cette expérience commune et de prendre de nouvelles orientations. Ce, afin de conforter notre statut de parti politique d’opposition à part entière, engagé pour la rupture avec le système Bongo-PDG, pour l’alternance et la libération de notre pays. Voilà donc, les raisons qui nous amènent aujourd’hui à faire le point de nos forces et faiblesses. De telle sorte que notre parti sorte ragaillardi de ce congrès extraordinaire, pour mieux asseoir les fondations d’un parti solide et durable».

Quels enseignements tirez-vous de la participation de votre parti aux derniers scrutins électoraux?

«Nous avons été à ces élections pour permettre effectivement à notre parti politique de faire passer son message. Les élections sont une tribune exceptionnelle d’expression, dès lors que vous les médias, jouez également un rôle important en relayant notre vision et les raisons pour lesquelles nous voulons prendre le pouvoir. Nous voulions également faire la preuve que les institutions en charge de l’organisation des élections dans notre pays, sous la férule du pouvoir actuel ne sont pas prêtes à faire le pas vers des élections transparentes. Comme nous, beaucoup ont pu noter un peu partout dans le Gabon toutes formes d’expression d’inéquité entre les partis qui étaient représentés et ceux du pouvoir. Il y a également eu des achats de conscience, des bureaux de vote dominés essentiellement par les éléments du Parti démocratique gabonais (PDG), et leurs autres alliés. Nous avons assisté à une répétition de schéma à l’échelle des législatives et des locales, à une tentative pour le PDG de se donner une légitimité à bon compte. Et cela a été favorisé par le fait que l’opposition n’était pas unie, mais aussi par un certain nombre de faiblesses et certaines erreurs tactiques dans le choix des candidats. Il y a aussi le peu d’occupation du terrain, en plus la disproportion de moyens entre les partis d’opposition et ceux du pouvoir. Le PDG puise allégrement dans les caisses de l’Etat pour entretenir ses alliés alors que nous sommes réduits à un financement très symbolique. Nous devons tout mettre en œuvre pour que les élections au Gabon se déroulent dans des conditions de parfaite transparence et d’équités. Ce n’est pas un rêve, il est possible que notre pays adhère aux meilleurs standards internationaux dans le choix de ses dirigeants. Ce qui permettra à ceux qui seront désignés de diriger le pays en toute légitimité et entreprendre toute les réformes nécessaires pour le pays».

On assiste aujourd’hui à un repositionnement des partis politiques du pays. Hier, vous étiez dans la Coalition pour la nouvelle République autour de Jean Ping, qu’en est-il réellement aujourd’hui?

«Je suis dans une opposition au système ! Pour moi, il faut bouter le problème du Gabon, c'est-à-dire le système Bongo-PDG. Notre rôle au sein du Rassemblement héritage et modernité (RHM), est de nous opposer au PDG, vu que c’est ce parti qui est au pouvoir. Ils prennent des décisions, nous réagissons par rapport à l’opportunité ou pas d’une décision gouvernementale. Ce que nous devons faire pour notre part, c’est de mettre sur la table une offre politique. Ce qui est d’ailleurs un des objets principaux de notre congrès, notamment de mettre sur la table des propositions de politique générale alternatives. Notre congrès a adopté un certain nombre de propositions dans le domaine institutionnel. Il faut en effet mettre en œuvre des reformes pour que les institutions en charge de la gestion des élections soient impartiales. Tant que nous n’aurons pas mis nos magistrats en situation de dire le droit, nous aurons toujours les problèmes que nous connaissons aujourd’hui».

Des voix continuent de réclamer la proclamation par la Cour constitutionnelle de la vacance du pouvoir. Quelle est la position de votre formation politique?

«Lorsque l’on est au sommet de la gestion de l’Etat, on a le devoir et l’obligation d’être transparent sur des questions de santé. Nous déplorons toute la mauvaise communication qui est faite autour de la maladie du chef de l’Etat qui a fait un accident vasculaire cérébral (AVC). Dès lors, il est simple de se soumettre à des examens. Ce d’autant plus que lorsque l’on est candidat à la présidence de la République on est censé être en bonne santé, et pour gérer le Gabon, il faut être en pleine capacité de le faire. Le chef de l’exécutif est en effet resté absent du pays pendant près de cinq mois sans aucune explication claire. Mieux, on n’a pas vu ce dernier au contact des uns et des autres, pour lever toutes formes de spéculations autour de son état de santé réel. Nous avions d’ailleurs fait dans ce sens une démarche pour demander qu’il y ait effectivement une mission de médecins et de responsables gabonais qui puisse se déplacer vers le lieu de convalescence d’Ali Bongo Ondimba pour rassurer les uns et les autres. Et décider ou pas de la possibilité de déclencher l’article 13 de notre Constitution. Il n’y a malheureusement pas eu de réaction, alors qu’une telle question aurait dû être prise au sérieux par ceux qui ont la responsabilité de saisir la cour constitutionnelle, dont le gouvernement. Malheureusement, le système politique est vassalisé, politisé à outrance pour permettre à un clan de rester au pouvoir. Nous ne pouvons pas accepter cet état de chose qui s’installe pour défendre des intérêts partisans au détriment de l’intérêt général. A ce sujet, la démarche de nos jeunes compatriotes visant à demander des comptes sur l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba est une démarche légitime».

Beaucoup de gabonais pensent à tort ou à raison que vous êtes un homme politique d’avenir. Seriez-vous candidat en 2023 ?

«Sincèrement, je ne me lève pas tous les matins en pensant à 2023. Néanmoins, je suis citoyen gabonais, j’ai des droits et des devoirs. Mon travail c’est de mettre mon parti en ordre de bataille, de faire également en sorte que nous ayons une ligne claire. Mais aussi une offre politique qui soit la plus attractive possible, que nous ayons les ressources humaines dans tout le pays. Le moment venu nous apprécierons. Qu’à cela ne tienne, nous n’avons pas vocation à dormir sur nos lauriers. Notre participation aux dernières élections législatives et locales traduit une ambition qui est à mon avis normale pour un parti politique tel que le nôtre, celle de la prise du pouvoir. On ne s’interdit absolument rien, cependant Dieu seul sait où les uns et les autres seront en 2023».

Propos recueillis par Désiré Menzoughe
Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux


Comment

Comment