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Gabon : Fermeture de 53 écoles de l’alliance chrétienne
Publié le lundi 8 avril 2019  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Ecole primaire de Lalala
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Plombé par de fortes difficultés de fonctionnement liées au non versement de la subvention de l’Etat et le non-paiement des frais d’écolages, l’Eglise de l’alliance chrétienne missionnaire du Gabon (EACMG) a pris une décision draconienne. Dès la rentrée du 3e trimestre, elle va congédier l’ensemble des élèves inscrits dans ses établissements scolaires à travers le pays.

Fortement investie dans l’éducation et la formation depuis les années 50, l’Eglise de l’alliance chrétienne missionnaire du Gabon (EACMG) est à bout de souffle. Plombé par diverses difficultés, ce regroupement d’églises évangéliques s’est résolu à fermer ses établissements scolaires à travers le pays. Soit six écoles pré-primaires, 42 écoles primaires, deux collèges, deux lycées et une école de formation des enseignants.

Cette décision a été notifiée au ministre de l’Education nationale par le pasteur président de l’EACMG. Dans un courrier daté du 8 mars, Victor Ndoukou Moukoko justifie cette issue fatale par de «multiples difficultés de fonctionnement dues au non-paiement de la subvention de l’Etat depuis cinq ans d’une part, et le non-paiement des frais d’écolages pour les années scolaires 2017-2018 et 2018-2019, d’autre part».

Reconnu d’utilité publique, l’enseignement privé de l’EACMG était subventionné chaque année par l’Etat, à hauteur de 100 millions de francs CFA. Déjà jugée insuffisante, cette subvention de fonctionnement n’est plus versée aux ordres d’enseignements confessionnels de l’église depuis l’année scolaire 2014-2015.

Dans son courrier à Michel Menga, Victor Ndoukou Moukoko souligne qu’il avait déjà interpellé son prédécesseur au gouvernement, en août 2018, sur «le non-paiement des frais d’école des élèves officiellement orientés dans nos différents établissements» et «le non versement depuis cinq ans de la subvention». «Nous sollicitions à l’époque son intervention auprès de son collègue du Budget. Nous présentions également les difficultés auxquelles les structures scolaires confessionnelles font face et les risques que celles-ci encouraient», a-t-il rappelé.

La subvention de 100 millions non versée depuis 2014

Le président de l’EACMG soutient avoir également sollicité le Premier ministre de l’époque (Emmanuel Issoze Ngondet) et le directeur de cabinet du président de la République. En vain ! Or, «à l’heure actuelle, une partie des frais d’écolage de l’année scolaire 2017-2018 a été payé à l’ensemble des établissements scolaires de l’église évangélique, une partie des établissements catholiques. Mon ordre d’enseignement, quant à lui, injustement, n’est pas pris en compte même partiellement, toute chose qui le met dans une situation difficile», a regretté Victor Ndoukou Moukoko.

Pour faire face au non respect des engagements de l’Etat, l’EACMG s’est engagé à recruter des vacataires pour assurer les enseignements. Ce personnel non statutaire accumule près de 90 millions de francs CFA de salaires impayés. A cela s’ajoute les différents fournisseurs, qui ont décidé de couper les ponts avec les différents établissements de l’église.

«Je suis dans l’obligation de congédir tous les élèves dès la rentrée du 3e trimestre (le 8 avril, ndlr), jusqu’au paiement intégral des frais d’écoles 2017-2018 et 2018-2019, car aucun de ces établissements ne peut fonctionner et à l’impossible, nul n’est tenu», a réitéré Victor Ndoukou Moukoko. «Sinon, à quels résultats devrions-nous nous attendre aux examens nationaux qui ont lieu dans trois mois cette année, si tant est que les conditions de préparation de ces derniers auront été difficiles et laborieuses ?», s’est ému le président de l’EACMG.

La fermeture de tous ces établissements scolaires constitue une véritable épine dans le pied de Michel Menga en particulier, et le gouvernement en général. Pourront-ils la retirer, ou se résoudront-ils à vivre dans un contexte où les geysers jaillissent déjà du secteur de l’éducation ? Affaire à suivre.
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