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Retour du président de la République : Recentrage du débat
Publié le lundi 25 mars 2019  |  Gabon Review
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© Présidence par DR
Le Président de la République, S.E. Ali bongo Ondimba de retour à Libreville
Samedi 23 Mars 2019. Libreville, Gabon. Le Président de la République, S.E. Ali bongo Ondimba de retour à Libreville
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Égrenant les anomalies relevées samedi dernier, de nombreux observateurs se prononcent pour une évaluation des capacités physiques et cognitives d’Ali Bongo. C’est un retour à l’essentiel, au cœur du sujet.

Le débat politique en phase de recentrage ? Tout porte à le croire. Égrenant les anomalies relevées samedi dernier, de nombreuses observateurs en appellent à la constatation de la vacance du pouvoir. Péremptoires, ils l’affirment : Ali Bongo n’est plus capacité d’assumer les charges de sa fonction. Autrement dit, ils se prononcent pour la déclaration de l’«empêchement définitif» prévu à l’article 13 de la Constitution. Conformément aux dispositions de l’article 92 de la loi organique sur la Cour constitutionnelle, ils militent pour la désignation d’un collège de médecins censé évaluer les capacités physiques et cognitives du locataire de la présidence de la République.

Étendue des missions du président de la République

De prime abord, les gens reviennent à l’essentiel, au cœur du sujet. Les sympathisants du pouvoir en place se réfugient derrière le secret médical. Ils parlent de séquelles prévisibles mais surmontables. Sans pouvoir en déterminer la durée, ils plaident la convalescence, invitant leurs contradicteurs à la compassion. Si leurs arguments peuvent se soutenir, ils oublient un élément déterminant pour fixer le cadre du débat : Ali Bongo n’est pas un citoyen lambda. Président de la République, il incarne l’autorité de l’État. Clef de voûte de l’édifice institutionnel, il veille au fonctionnement normal des pouvoirs publics et à la continuité de l’État. Chef suprême des armées, il est le garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire. Assumant un rôle prépondérant en matière de diplomatie, il négocie et veille au respect des traités internationaux ratifiés par le Gabon. S’il accrédite les ambassadeurs gabonais à l’étranger, les représentants des puissances étrangères sont accrédités auprès de lui. C’est dire l’étendue de ses missions.

Dans le débat né des ennuis de santé d’Ali Bongo, il faut penser à l’État, à la République et à la nation. Il faut se départir des artifices de l’imposture et autres postures partisanes. Personne ne gagne à sombrer dans la polémique politicienne. Nul n’a intérêt à entretenir des légendes urbaines. Vanter une «exceptionnelle capacité de récupération» n’est d’aucune utilité. Se convaincre de l’existence d’un sosie non plus. On peut certes plaider pour le respect de la dignité humaine ou miser sur une éventuelle rémission. On peut aussi interroger certains détails. Mais il ne faut ni se satisfaire de la situation actuelle ni prendre ses désirs pour des réalités. Poursuivre dans la première voie revient à cultiver la défiance vis-à-vis des institutions. S’entêter dans la seconde équivaut à entretenir la césure du pays en blocs opposés.

Empêchement ? De quelle nature ?

Malgré les affirmations d’une partie de l’opinion, il n’a jamais été question de savoir si Ali Bongo est de ce monde ou plus. Très tôt, les forces sociales ont demandé aux institutions de prendre leurs responsabilités. Se voulant légalistes, elles ont appelé à une stricte application de la loi. Exprimant leurs réserves sur l’authenticité de certains actes administratifs, elles ont exigé la constatation de la vacance du pouvoir. Toutes ces requêtes visaient trois objectifs : reprise en main du dossier par le gouvernement en lieu et place du cabinet présidentiel ; clarification du rôle de certaines puissances étrangères, notamment le Maroc et ; mise en œuvre d’une expertise médicale. Au-delà des considérations partisanes, ces exigences ont été légitimées par le film du retour du président de la République.

Ce 23 mars, le pouvoir croyait abattre la carte de la transparence. Il serait plus conséquent en jouant maintenant celle de la responsabilité : il doit dire s’il y a empêchement et de quelle nature. On imagine déjà la polémique des prochains jours. Certains feront mine de confondre présence sur le territoire national et exercice régulier des fonctions. Avec une mauvaise foi consommée, d’autres assimileront le fait d’être en vie à l’aptitude physique et intellectuelle. D’arguties juridiques en raisonnements spécieux, on devrait en entendre. Pourtant, il faudra bien clarifier cette situation. Ayant toujours proclamé leur attachement au droit et à la justice, les institutions sont à l’épreuve des faits…
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