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Gabon : Pourquoi cache-t-on le président de la République?
Publié le dimanche 24 mars 2019  |  Gabon Review
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© Présidence par DR
Le Président de la République, S.E. Ali bongo Ondimba de retour à Libreville
Samedi 23 Mars 2019. Libreville, Gabon. Le Président de la République, S.E. Ali bongo Ondimba de retour à Libreville
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Annoncé à grand renfort de communiqués et d’appels à la mobilisation des militants du Parti démocratique gabonais (PDG), de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) et de l’ensemble des partis de la Majorité présidentielle, le retour «triomphal» d’Ali Bongo ne s’est pas déroulé comme les propres militants de son parti le souhaitaient. De nombreuses étrangéités y ont d’ailleurs été relevées. Au cinéma, on parlerait d’erreurs de script.

Prévu pour les premières heures de l’après-midi, c’est finalement aux environs de 17 heures qu’Ali Bongo a fait son apparition au pavillon d’honneur de l’aéroport international Léon Mba de Libreville. Considéré comme un événement majeur pour clore le débat sur une éventuelle vacance de pouvoir consécutive à l’état de santé du chef de l’Etat, la preuve par 9 n’a pas eu lieu en raison des petits faits, mais assez évocateurs, laissant penser que le président de la République n’est pas maître de lui-même.

Premier fait troublant, le survol de l’avion affrété pour ce retour n’a pas été visible par ceux qui ont fait le déplacement de l’aéroport Léon Mba. Pendant que les militants du PDG et les corps constitués, arrivés dès les premières heures de la journée attendaient, nombreux ont été surpris quand le pavillon d’honneur a été pris d’assaut par le protocole, signe annonciateur de l’arrivée du président de la République. Las d’attendre depuis midi, de nombreux journalistes qui surveillaient le ciel n’ont entendu ni vu un avion en zone d’approche ou en atterrissage. On n’a pas vu, comme par le passé, le chef de l’Etat descendre de l’avion pour gagner le salon d’honneur.

Deuxième étrangeté : La Mercedes Benz Classe G du président de la République est apparue sous le toit du parvis du Salon d’honneur avant lui. Ce qui a suscité des questions auprès de nombreux observateurs avertis. Pour eux, Ali Bongo est arrivé dans cette voiture et ne venait donc pas de descendre d’avion. «Depuis quand, la voiture officielle du président monte-t-elle jusqu’à ce niveau ? On dirait que c’est elle qui a amené le président», a-t-on entendu dans la foule.

D’ailleurs, selon des indiscrétions concordantes entendues de certains agents travaillant à l’aéroport, «l’avion du président est sur le tarmac de Libreville depuis mercredi», de nombreuses personnes s’activaient depuis lors autour et dans l’appareil. «L’arrivée d’Ali Bongo est-elle une autre mise en scène ?», s’est interrogé un ancien dignitaire de la République s’étonnant de l’aseptisation du retour du président de la République qu’il aurait souhaité «impeccable, propre» pour clore, une fois pour toute, le débat sur l’incapacité supposée du président. «Si le président est arrivé deux jours avant, pourquoi cacher aux Gabonais qu’il était déjà là ?». «À ce jeu-là, a-t-il poursuivi, le Gabon n’est pas sorti de l’auberge et ceux qui voulaient clore ce débat, n’ont réussi qu’à l’alimenter de la plus belle des manière».

Ce retour censé être définitif et triomphal n’a pas été ponctué par un bain de foule tel que Ali Bongo Ondimba est réputé les aimer. «Cet évitement du partage de la liesse populaire est-il une précaution pour épargner le chef de l’Etat d’une perte d’énergie au contact des militants et de ses sympathisants ?».

Si certains partagent ce point de vue, notamment au sein des instances décisionnelles du pouvoir, cela peut se lire comme une fonction inverse de la jouissance de la plénitude de ses facultés. Durant sa brève apparition, le chef de l’Etat a été, à la limite, guidé dans ses mouvements et soutenu en arrière-plan par son aide camp. Son port de tête et son regard rivé vers l’horizon, son tâtonnement du sol avec une canne, font penser que le président aurait une baisse de ses facultés visuelles. Par ailleurs, le fauteuil roulant est toujours d’actualité, parce que de nombreuses personnes l’ont vu embarquer dans la malle arrière d’une des voitures du cortège présidentiel.

Toutes ces étrangéités ne sont pas pour rassurer les Gabonais, même les militants les plus irréductibles du parti au pouvoir et de ses satellites de la Majorité présidentielle qui souhaitent une clarification du paysage politique. Ceux-ci attendent d’ailleurs que le président s’exprime comme à son habitude devant les médias, aille au contact du peuple profond pour dire qu’il est toujours «l’homme de la situation». Si l’on continue à «cacher» le chef de l’Etat, si des préposés s’expriment à sa place, il y a péril en la demeure.
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