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Nominations en conseil des ministres : Un acte manqué
Publié le jeudi 28 fevrier 2019  |  Gabon Review
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© Présidence
Conseil des ministres en présence du président Ali Bongo
Mardi 26 Février 2019. Le chef de l`État et les membres du gouvernement à l`occasion du Conseil des ministres.
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Les nominations d’avant-hier sont révélatrices d’arrangements visant à masquer une certaine réalité, le jeu institutionnel n’ayant nullement gagné en clarté.

Acte manqué ou aveu implicite. A la lecture du communiqué final du Conseil des ministres du 26 du mois courant, les places fortes de l’administration ou du parapublic ont, pour la plupart, été attaquées. L’équilibre des forces s’en trouve totalement modifié. Mais, le jeu institutionnel n’a nullement gagné en clarté. Quand ils n’ont pas été remerciés, les proches et intimes d’Ali Bongo ont été mutés puis placés à des endroits symboliques (lire «Pluie de nominations»). Au-delà de la lutte des places, les nominations d’avant-hier sont révélatrices d’arrangements visant à masquer une certaine réalité. Comme les apparitions furtives d’Ali Bongo, comme les images diffusées çà et là, comme les décrets rendus publics depuis quelques temps, elles ravivent le débat sur ses capacités à assumer la charge de président de la République.

Marqueurs de sa gouvernance

Manifestement, ce jeu de chaises musicales met en évidence les préoccupations de ses promoteurs : la dissimulation de la réalité sur la santé d’Ali Bongo et la quête d’argent facile. La délocalisation du siège du pouvoir politique à Rabat poursuivait déjà les mêmes objectifs. Elle procédait d’une volonté d’agir à l’abri des regards indiscrets. Certes, Ali Bongo est temporairement installé au Maroc pour des raisons de santé. N’empêche, la maladie comme la convalescence relève d’abord de la vie privée. En conséquence, la présence à ses côtés de certains officiels procède de la manœuvre mystificatrice. Se prévalant d’une proximité géographique d’avec lui, ils assimilent leur volonté à la sienne. Au passage, ils en profitent pour régler des comptes et assouvir leurs rêves de puissance, quitte à usurper le pouvoir.

Même si certains s’en défendront, les dernières nominations portent une marque différente de celle d’Ali Bongo. Tout semble s’être passé comme s’il n’avait plus aucune prise sur les choses. Dans l’ordonnancement institutionnel comme dans la gestion des ressources humaines, de nombreux marqueurs de sa gouvernance ont été bousculés. La suppression concomitante du Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE) et du Fonds national d’aide sociale (FNAS) laisse songeur. Le président de la République aurait-il renoncé à son idée de faire piloter, suivre et évaluer les politiques publiques par un organe rattaché à son cabinet ? Lui, le chantre du développement durable et de l’«égalité des chances», aurait-il abandonné son idée de lutter contre la pauvreté à travers la promotion des activités génératrices de revenus (AGR) ? En tout cas, on est fondé à se demander s’il est toujours aux commandes de l’État. Surtout, au vu du sort réservé à sa garde rapprochée, sérieusement malmenée. Si la plupart de ses proches ont été recasés, leurs nouvelles positions sont soit moins lucratives, soit moins prestigieuses, soit chargées de symboles.

Demande récurrente des forces sociales

Depuis l’accession d’Ali Bongo à la présidence de la République, certaines personnalités sont apparues comme des maillons essentiels de son dispositif. Au nombre de celles-ci, on compte Park Sang-chul, le «seul à pénétrer dans son bureau sans s’annoncer et à échapper à toute hiérarchie» ; Liban Soleman, un «homme de confiance tout-terrain» ; Aboubakar Minko-mi-Nseme, son «traducteur personnel en langue arabe» ; ou Steed Rey Assélé, son cousin germain. Ali Bongo a-t-il réellement demandé à son «ange gardien» de faire valoir ses droits à la retraite ? Est-ce envisageable au vu du statut particulier de ce dernier ? Pourquoi envoyer un «intime» et son «conseiller pour les affaires islamiques» respectivement en Arabie saoudite et au Maroc ? Au vu du rôle joué par ces deux puissances dans la gestion de ses ennuis de santé, eu égard aux profils de deux ambassadeurs, de nombreuses questions surviennent. Y aurait-il des choses à cacher ? Y aurait-il des secrets à protéger ?

Les décisions du dernier conseil des ministres sèment le doute dans les esprits. Sur la paternité des idées, les motivations de certains choix, les modalités de prise de décision ou le rôle d’Ali Bongo de nombreuses questions reviennent, lancinantes. Surtout au regard des profils de la majorité des promus, généralement membres actifs de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) ou militants et sympathisants déclarés des nébuleuses dénommées Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV) et Sociaux-démocrates gabonais (SDG). Or, si ces structures proclament leur soutien à Ali Bongo, elles ne sont pas dirigées par lui. Elles demeurent indépendantes et libres de s’affranchir de son autorité. N’en déplaise aux gogos de tout poil, les dernières nominations ont redonné de la pertinence à une demande récurrente des forces sociales : l’évaluation des réelles capacités physiques, intellectuelles et mentales d’Ali Bongo.
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