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Le gouvernement Ona Ondo et la «prime d’incitation aux problèmes»
Publié le mardi 20 mai 2014   |  Gabon Review


Daniel
© Autre presse par DR
Daniel Ona Ondo, Premier Ministre


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Lancée en mars dernier sur une proposition de Serge Maurice Mabiala, ancien directeur adjoint de Cabinet du président de la République, aujourd’hui ministre de la Fonction Publique, de la Réforme administrative et de la Modernisation des Cadres Juridiques et Institutionnels, la Prime d’Incitation à la Performance (PIP) n’en finit pas de poser des problèmes à de nombreux hauts fonctionnaires et au fonctionnement de certains services.

Initialement prévue, selon le porte-parole de la présidence de la République, pour être payée fin-avril, la PIP n’a été octroyée, à ce jour, qu’à quatre ministères. Les agents des autres départements ministériels attendent que le projet de loi y relatif soit d’abord examiné et adopté au Parlement. Le gouvernement Ona Ondo ayant choisi la voie parlementaire pour asseoir cette décision qui a, tout à fait au début, été appréciée et soutenue par l’opinion, même si l’on n’a pas bien compris pourquoi le Premier ministre et ses collaborateurs ont décidé de ramener à 100 milliards de francs CFA annuels pour 30.000 agents une prime qui s’élevait originellement à 212 milliards de francs CFA pour 9300 fonctionnaires. «Cela relève du domaine de l’absurde», comme l’a souligné un agent des Douanes en service à l’aéroport Léon-Mba.

La PIP est-elle une «prime d’incitation aux problèmes» ?

Mais cette prime, telle que sa distribution est prévue, pose d’énormes problèmes dans le fonctionnement de certains services de l’Etat. Un inspecteur général des douanes, élu en janvier dernier à la tête d’un Conseil départemental, vient de déposer sa démission de ce poste pour rejoindre son administration d’origine. Un autre, inspecteur principal des impôts de son état, qui occupe le poste de directeur général d’une agence sous tutelle du ministère chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, menace de claquer la porte pour réintégrer l’administration des Impôts. Au ministère de l’Agriculture, de nombreux fonctionnaires exerçant dans des agences ont demandé à revenir dans les services de ce département ministériel. La secrétaire particulière d’un membre du gouvernement – fonctionnaire du Trésor – a démissionné de son poste pour revenir dans les services du Trésor. Des exemples de ce type, on pourrait en citer des tonnes ! Motif invoqué par les uns et les autres : leur non-prise en compte par les dispositions de la PIP.

Une décision gouvernementale pas bien mûrie ?

Ces démissions et départs en cascade sont l’expression d’un malaise. Le porte-parole du gouvernement n’aide pas non plus à rassurer les uns et les autres. Les agents et hauts fonctionnaires des régies financières préfèrent ainsi rejoindre leurs administrations d’origine pour conserver des primes qu’on continuait de leur verser même lorsqu’ils étaient affectés hors de leurs bases administratives. La justice sociale que le gouvernement veut imprimer doit-elle léser certains ? Des dizaines fonctionnaires affectés dans certaines agences en sont à demander leur «retour à la maison» parce qu’ils ne sont pas pris en compte dans la prime d’incitation à la performance. Comme on le sait, les salaires de ces fonctionnaires affectés dans les agences sont difficilement payés. Ils passent parfois quatre à cinq mois sans être payés. Ils préfèrent donc repartir pour avoir leurs salaires d’agents de l’Etat et obtenir la PIP. Du coup, la question est de savoir si cette décision gouvernementale a été mûrement réfléchie avant d’être annoncée.

Trop de couacs autour de la PIP

Il y a trop de couacs autour de cette prime. Pourquoi avoir baissé aussi ostensiblement l’enveloppe allouée à la PIP alors que les fonds communs étaient plus importants pour une très infime partie des agents de l’administration ? Si l’idée de la PIP est bonne, elle pêche dans son application. Alors qu’elle n’est pas entrée en application, sauf en de rares exceptions, la seule annonce des dispositions y relatives paralyse déjà le fonctionnement de collectivités locales, d’agences, offices et autres services de l’Etat.

Daniel Ona Ondo est plus que jamais appelé «à revoir sa copie» s’il ne veut pas se retrouver au-devant de difficultés inextinguibles.

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