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Gabon : Le bureau de l’ONU en Afrique centrale dément formellement avoir reçu une invitation à transmettre à Jean Ping
Publié le mercredi 20 fevrier 2019  |  La Libreville
Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping, le samedi 3 novembre 2018, à sa résidence des Charbonnages (Libreville).
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Il y a quelques jours, l’opposant gabonais avait affirmé avoir été le destinataire d’une invitation à venir participer fin décembre à New York à une réunion au siège de l’ONU. Une invitation qui, selon lui, aurait été conservée par le représentant des Nations Unies en Afrique centrale qui ne la lui aurait donc jamais transmise. Par un communiqué adressé ce jour à la presse, le bureau régional de l’institution onusienne vient d’apporter un démenti formel à ces allégations. Une démarche exceptionnelle qui souligne la gravité de l’affaire.

Jean Ping a menti. C’est ce que soutien le bureau de l’ONU en Afrique centrale. L’histoire, il est vrai, n’avait pas manqué de susciter des interrogations, tant les contradictions étaient nombreuses (lire notre précédent article à ce sujet).

Le 15 février dernier, lors d’une interview à la radio allemande Die Deutsche Welle, Jean Ping avait affirmé avoir reçu une invitation à se rendre à l’ONU à New York en fin d’année dernière pour assister à une réunion. Toujours selon ses dires, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale et chef de l’Unoca, François Louncény Fall, aurait gardé par devers lui cette invitation afin que son destinataire ne la reçoive pas.

Ce mardi, l’ONU, par le biais de son bureau régional, a apporté un démenti catégorique à ces affirmations. Une démarche exceptionnelle qui souligne le fait que cette affaire est tout sauf légère.

« Le bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) a reçu des questions à propos d’une invitation adressée à M. Jean Ping l’invitant à se rendre à une réunion d’anciens présidents de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York », commence par indiquer le communiqué.

« L’UNOCA confirme que ses services n’ont pas reçu d’invitation à transmettre à M. Ping à ce sujet. Le bureau n’a été impliqué d’aucune manière dans l’organisation de cette réunion », peut-on lire sur ce document.

La tournure a beau être diplomatique, le démenti n’en est pas moins cinglant. Selon l’ONU en Afrique centrale, Jean Ping a en effet tout bonnement menti. Mais il y a peut-être plus grave. Il se pourrait en effet fort que le mensonge de l’opposant gabonais ne s’arrête pas là.

Cette invitation, dont se prévaut Jean Ping, existe-t-elle réellement ?

Une question revient en effet de manière lancinante. Jean Ping a-t-il, comme il l’a affirmé, effectivement reçu une telle invitation ? En effet, personne, au sein des instances de l’ONU en Afrique centrale, que la rédaction de La Libreville a contacté par téléphone, n’est en mesure de confirmer cette affirmation. Idem à New York où aucune réponse ne nous a été donnée.

Les interrogations sont aujourd’hui d’autant plus fortes que certains évoquent des incohérences dans la version de Jean Ping. « Il dit qu’une invitation lui aurait été adressée. Il dit ensuite ne l’avoir pas reçue. Mais comment en ce cas aurait-il pu être au courant qu’une copie aurait été adressée au représentant. En outre, pourquoi, si la réunion à laquelle il prétend avoir été invité devait avoir lieu fin décembre, avoir attendu près de deux mois, pour en parler ? », s’interroge un membre de l’instance onusienne dans la région, pour qui tout cela n’est pas cohérent.

Même son de cloche peu ou prou du côté des autorités gabonaises, mises en cause elles aussi par Jean Ping, où personne ne confirme la version de l’opposant. Celles-ci alertent contre le risque d’une possible manipulation. « Jean Ping est dans le creux de la vague. Il a besoin de créer la polémique pour continuer à exister. Il ne faut donc peut-être pas chercher bien loin ses motivations à exciper aujourd’hui une affaire qui remonterait à l’année dernière », alerte un responsable politique gabonais qui met en garde contre toute forme de naïveté.

« Jean Ping est un politicien madré. La preuve, il a réussi à incarner l’opposition à un système dont il fut durant plus de quatre décennies l’un des principaux piliers », rappelle-t-il.
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