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Paru sur le Gabon : «Le Maroc de Mohamed VI, cet ennemi du Gabon !»
Publié le lundi 11 fevrier 2019  |  Gabon Review
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© Présidence par DR
Le président Ali Bongo leur de ses vœux télévisés aux Gabonais le 31 décembre 2018
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Le sujet est l’objet de bien de controverses, au point d’éveiller suspicions, fantasmes et extrapolations sur le rôle joué par le roi du Maroc dans la mise en scène de l’éclipse d’Ali Bongo depuis son accident sanitaire à Ryad. Dans sa livraison du 7 février dernier, l’hebdomadaire gabonais «Moutouki» synthétise bien, à travers l’article ci-après, ce que pense un bon nombre d’observateurs de la scène politique gabonaise.

“Le roi du Maroc a été le premier à faire diffuser les images d’une rencontre avec Ali Bongo, montrant ainsi aux Gabonais que lui, Mohamed VI, est désormais le propriétaire du Gabon”. © D.R

L’accident vasculaire cérébral (AVC) qui a frappé Ali Bongo, il y a plus de trois mois, a symbolisé bien plus que le crépuscule d’une dictature cinquantenaire. Il a aussi et surtout permis de démasquer l’un des pires ennemis du peuple gabonais : le roi du Maroc Mohammed VI.

Le 24 octobre 2018, il est l’un des tout premiers à être informé de la gravité du mal qui venait de foudroyer son « ami d’enfance ». Et pour cause ! Ali Bongo a fait son AVC en Arabie Saoudite, un royaume où le chérifien a ses entrées en haut lieu. Il était donc tenu au courant quasiment à la minute près. Par ailleurs, Mohammed VI et Ali Bongo sont régulièrement suivis, depuis de nombreuses années, par les mêmes médecins officiant à la clinique américaine de Neuilly-sur-Seine, près de Paris. Or l’un de ces médecins avait été dépêché d’urgence à Riyad au chevet du président gabonais. Il n’est donc pas exagéré d’imaginer que par ce canal, le roi du Maroc disposait d’une autre source d’information de premier choix.

En dehors de Sylvia Bongo, « notre ami le roi » était sans aucun doute l’homme le mieux informé, non seulement de l’évolution de l’état de santé d’Ali Bongo, mais également de l’irréversibilité de certaines lésions. Il lui était donc parfaitement loisible d’anticiper sur les événements en tirant les ficelles à sa guise. Et il ne s’en est pas privé. Pour s’en convaincre, il suffit de se souvenir que c’est Mohammed VI, roi du Maroc, qui a décidé de manière péremptoire du lieu et des conditions de la convalescence d’Ali Bongo Ondimba, président du Gabon. Et cela, contre l’avis de Sylvia Bongo qui souhaitait faire transférer son époux en Angleterre où elle vit. Quant à la famille du malade, elle a royalement été ignorée. Du jamais vu dans les relations internationales !

Né en 1963, Mohammed VI est un homme moderne, et donc parfaitement au fait des codes de la communication. Il connaît l’impact de l’image dans notre société contemporaine. C’est à dessein qu’il a, le 3 décembre 2018, organisé, via ses services, la diffusion des premières images d’Ali Bongo, en sa compagnie. Un procédé est curieux, irrespectueux et même insultant pour les Gabonais qui n’ont pas oublié qu’en février 2018, lorsque le même Mohammed VI s’était fait opérer du cœur en France, c’est en compagnie de ses sœurs, frères et enfants qu’il avait posés devant une caméra en premier. Au nom de quoi a-t-il infligé cet affront à la famille de son « ami d’enfance » et, plus largement, au peuple gabonais ? Le fils d’Hassan II, par cet acte apparemment anodin, a envoyé un message : « désormais au Gabon, le chef c’est moi ! ». Message reçu 5/5 par les PDGistes et leurs affidés qui, depuis cette date, ont déplacé la capitale politique du Gabon à Rabat. Tout ce que le régime Bongo/PDG compte de pontes, sous-fifres, courtisans et autres traîtres à la nation défile désormais régulièrement dans la capitale marocaine. De la présidente de la Cour constitutionnelle érigée en régente de circonstance aux deux derniers Premiers ministres en passant par le Vice-président de la République, tout le monde y va de son allégeance à Mohammed VI, nouveau roi du Maroc et du Gabon.

« Le revenu annuel par tête d’habitant au Maroc était en 2009 de 4 950 dollars, soit moitié moins que celui des Tunisiens et des Algériens. Pourtant, ce pays pauvre doté d’un Etat faible est une source inépuisable de satisfaction pour le roi. En s’octroyant la plus grande partie de l’économie du pays, il accroît une fortune personnelle déjà immense, tandis que le budget (modeste) de l’Etat prend en charge toutes ses dépenses. » Ces extraits, tirés du livre qui lui est consacré, « Le Roi prédateur » (*), devraient clairement amener les Gabonais à s’inquiéter de la mainmise de Mohammed VI sur leur pays. A travers sa banque Attijariwafabank et le tentaculaire fonds d’investissement Optorg (qui a racheté Tractafric), Mohammed VI a pris le contrôle d’un pan important de l’économie gabonaise. En récupérant, avec la complicité des Bongo/PDGistes, les leviers du pouvoir politique, il fait carrément main basse sur le Gabon et ses richesses. Au passage, il faut dire que ce qui se déroule sous nos yeux depuis environ trois mois n’est que l’aboutissement d’un processus de prédation enclenché en 2010, quelques mois après l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir.

« En mai 2010, deux mois après la visite du roi, une convention fut signée par l’État gabonais avec Managem, le groupe minier marocain, autorisant ce dernier à exploiter la mine d’or de Bakoudou. Managem est une filiale de l’ONA, ce qui explique le traitement privilégié dont elle bénéficie au Gabon. La mine de Bakoudou comporte des réserves d’un million sept cent mille tonnes d’or, et l’extraction qui a débuté en juillet 2011 génère une production annuelle de cinq cent mille tonnes de minerai. » (In « Le Roi prédateur »). L’exploitation, en toute opacité, de cette mine d’or par les Marocains s’effectue dans les mêmes conditions que partout ailleurs dans nos forêts, c’est-à-dire à Minkebe ou à Ekeli : les populations de ces contrées assistent impuissantes à la destruction de leur environnement et à la pollution au mercure de leurs cours d’eau, sans pour autant percevoir la moindre compensation. Elles ont juste le droit de regarder passer au-dessus de leurs têtes des hélicoptères chargés du précieux métal.

Pour le Maroc et son roi, le Gabon est une colonie qu’ils traitent comme une prise de guerre. Racisme, mépris, luxure, débauche, pillage…ils savent qu’ils peuvent tout s’autoriser dans ce pays. La preuve : à la fin de l’année dernière, « l’ami d’enfance » d’Ali Bongo avait poussé l’inélégance jusqu’à venir séjourner avec une horde de courtisans dans le pays de son « ami », en l’absence de ce dernier. Ses avions étaient surveillés par des militaires marocains armés jusqu’aux dents, au nez et à la barbe des soldats de la GR. Comment peut-on, de nos jours, entrer avec des hommes armés dans un pays étranger ? Mohammed VI ne pourrait même pas se le permettre au Sahara Occidental. N’eût-été la tentative de coup d’Etat du 7 janvier, le souverain chérifien serait peut-être encore à se dorer la pilule sur les plages de la Pointe-Denis, son île privée. Pendant ce temps, les Gabonais survivent, tant mieux que mal dans un Etat sans chef de l’Etat. En attendant que sa majesté veuille bien ordonner à Mborantsuo de constater la vacance du pouvoir…

Raymond Mbeng (journal Moutouki)
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