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Ndong Sima, toujours en sursis ?
Publié le lundi 2 decembre 2013   |  Gabon Review


Raymond
© Nouvelles du Gabon
Raymond Ndong SIMA, premier ministre


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Alors qu’on le disait en froid avec certains de ses ministres qui semblaient se départir de son autorité, Raymond Ndong Sima ne serait pas sorti de la tourmente dans laquelle il vivrait ces derniers mois, à en croire un confrère souvent bien informé. Une semaine après les grèves du secteur de l’éducation, le Premier ministre danserait au bord de l’abime, selon l’expression de La Lettre du Continent.

Alors qu’il y plusieurs mois, on le disait proche de la démission et faisant l’objet des menaces à répétition de la part de certaines personnalités très proches du chef de l’Etat, il semble que Raymond Ndong Sima n’est toujours pas rentré dans les bonnes grâces du milieu. La distance désormais établie entre Ali Bongo et lui lors des récentes manifestations révèlerait presque la solitude dans laquelle vivrait le Premier ministre depuis quelques temps. Une solitude qui, ont l’a vu, s’est explicitement établie, pour bien de Gabonais, lors des récentes manifestations ayant secoué le secteur de l’éducation avec un manque d’adéquation entre son ministre de l’Education et lui-même. Pour certains, Raymond Ndong Sima, à quelques semaines des élections locales, serait de plus en plus incertain de son retour à la tête du gouvernement au terme d’un éventuel remaniement ministériel. L’homme, indique La Lettre du Continent, média confidentiel à abonnement, serait «au bord de l’abîme» et 2014 s’annonce déjà rude pour lui.

En effet, même si la semaine écoulée le chef du gouvernement montrait quelques signes de concertation et d’entente avec Ali Bongo, il est tout de même apparu que seul le Président de la République, bien qu’accaparé par des dossiers internationaux, ait été le principal artisan de la légère accalmie que connaît depuis lundi 25 novembre le secteur éducatif. Une situation qui est loin de se révéler positive pour la place de Ndong Sima, de plus en plus distant, dit-on d’Ali Bongo qui lui aurait abandonné la politique nationale et toutes ses intrigues sur les mains, tel un énième test.

Un test réussi en demi teinte par le chef du gouvernement qui, bien qu’annonçant la reprise des cours pour le 25 novembre dernier, a vu les enseignants camper sur leur position et décider du prolongement de leur grève. Un refus de se conformer aux décisions du Premier ministre qui est loin d’être caractéristique des seuls enseignants syndicalistes. Des ministres pourtant proches de Ndong Sima tels que Etienne Ngoubou (Pétrole) ou Magloire Ngambia (promotion des investissements) se passeraient souvent des décisions du PM sans qu’aucune sanction ni blâme ne soit formulé à leur encontre.

De plus, l’on rapporte que le Premier ministre subirait des «courts-circuits» incessants de la part de certaines personnalités bien placées au palais du bord de mer. A cet effet, La Lettre du Continent (n°671 du 27/11/2013) rapporte que «sans [l’en] informer, la Présidence [aurait] approché plusieurs leaders syndicalistes, lesquels jouent logiquement la surenchère. Au Palais du bord de mer, Accrombessi s’appuie sur deux collaborateurs pour suivre le dossier : le président de la commission d’attribution des bourses et stages, Etienne Massard Cabinda, qui dirige également l’Agence gabonaise d’études et d’observations spatiales (Ageos), et le chef de cabinet d’Ali Bongo, Liban Souleymane, responsable de la jeunesse. De son côté, Frédéric Bongo, le demi-frère du chef de l’Etat et patron des renseignements, suit à la loupe les agissements des syndicalistes, à commencer par le leader de la Conasysed, Marcel Libama, considéré comme radical.»

Ainsi, alors que le Premier ministre négocie avec les syndicalistes de l’éducation nationale en grève, le palais s’active à des opérations de lobbying qui feront que le président de la République ne puisse lui attribuer la réussite de l’accalmie sur le front social. Ce lobbying devrait, logiquement, revenir au chef du gouvernement, mais sa mise en branle et son suivi par des proches d’Ali Bongo, révèlent qu’au palais du bord de marbre, quelques tireurs de ficelles voudraient attacher le Premier ministre sur un siège éjectable.

La Lettre du Continent n’y va pas par quatre chemins et indique que l’action du cabinet Ndong Sima «est singulièrement alourdie par les interférences du directeur de cabinet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, qui est soupçonné par l’entourage de Raymond Ndong Sima de vouloir l’affaiblir en le «court-circuitant»». Pour preuve, plusieurs agents des ministères (Education nationale et ministère du budget et de la fonction publique) ont été débarqués du seul fait que c’est le Président de la République qui l’a décidé, et non le PM ni même son ministre de l’Education. Ndong Sima, sur qui de vives critiques sont tombées la semaine écoulée au Sénat, est en tout cas dans une mauvaise passe. Mais, l’homme reste impassible, sinon imperturbable et il est perçu par de nombreux Gabonais, comme un travailleur et comme le véritable pompier de service. La preuve étant que la Primature est devenue le lieu de prédilection de bon nombre de manifestations de revendications.

On se demande donc si Ndong Sima survivra au remaniement qui devrait intervenir, selon une rumeur récurrente, après les élections du 14 décembre. Mais, dans un contexte de surchauffe sur le front social, vu que d’autres mouvements syndicaux sont en embuscade, le «pompier de service» est littéralement indispensable. Car, ainsi que le note la lettre d’information confidentielle, il sera difficile «pour le palais de satisfaire les revendications exponentielles des Gabonais. Les caisses de l’Etat sont à l’étiage. Témoins de ce contexte, de nombreux candidats du PDG aux prochaines élections locales n’ont pas reçu un seul F CFA pour faire campagne. L’ère Omar Bongo, qui savait se montrer très généreux avant chaque scrutin, est bien révolue…»

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