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Philibert Andzembe : un «comming out» précurseur pour le Haut-Ogooué ?
Publié le vendredi 16 mai 2014   |  Gabon Review


Philibert
© Autre presse par dr
Philibert Andzembé, neveu d’Omar Bongo, ancien DG de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) et ancien gouverneur de la Banque des Etat de l’Afrique centrale (BEAC)


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L’ancien gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale quitte le Parti démocratique gabonais (PDG) et rejoint le «grand parti du changement et de l’alternance». C’est le premier haut cadre Altogovéen à dénoncer publiquement la politique de l’Emergence.

Pour rappel, c’est au travers d’une interview dans un bimensuel local que Philibert Andzembé a choisi d’annoncer son retrait du PDG et son soutien aux forces de l’opposition. Depuis le début de l’année, il ne se passe plus un mois sans que le PDG ou, d’une manière générale, la majorité n’enregistre des démissions de personnalités politiques de premier plan ou des économistes de haut rang. Après Jean Ping en février, Jacques Adiahénot en mars, et Pierre Amoughé Mba au début du mois de mai, c’est au tour de l’ancien directeur national de la BEAC pour le Gabon de livrer une analyse sans concession de la situation politique et économique et de rejoindre les forces de l’opposition.

Pour un sociologue et universitaire gabonais, «Philibert Andzembé est une personnalité plutôt discrète, qui a toujours milité dans le parti créé par Omar Bongo Ondimba. Pour qu’il sorte du bois, il faut vraiment que quelque chose n’aille pas dans le système !». L’ancien gouverneur de la BEAC ne manque en tout cas pas de courage ! Il a affirmé soutenir le mouvement des cadres Altogovéens clairement opposés au régime de l’Emergence «qui mène le pays vers l’abîme, vers la catastrophe», pour reprendre l’expression de l’un d’entre eux, Michel Ongoundouh Lounda. On se rappelle que ces cadres avaient dénoncé les menaces sur la liberté d’expression, l’excès de propagande dans les médias d’Etat et la politique-spectacle du gouvernement.

Pour Philibert Andzembé, «la fin de l’Etat-PDG émergent devient une course contre la montre». Il apparaît donc urgent de mettre un terme au système en place à Libreville. L’ancien banquier semble être le premier des cadres Altogovéens à se lancer contre le régime de l’Emergence. D’autres «comings out» sont annoncés pour les prochains mois qui devraient être, de source bien introduite, encore plus spectaculaires du fait d’être, à ce jour, inconcevables. Cette démission supplémentaire vient, en tout cas, montrer une sorte de malaise dans le pays. De hauts cadres, à qui il ne manque rien, sortent du bois pour dénoncer la politique menée par les Emergents, leurs choix hasardeux, leurs stratégies économiques inexplicables, leurs programmes sociaux «irréalisables».

On ne saurait soutenir, ainsi l’affirment les sympathisants du pouvoir qui empruntent là un raccourci intellectuel peu convainquant au demeurant, que ces démissions sont la résultante d’une disette financière. Car, les acteurs qui s’y sont livrés jusqu’ici sont connus pour être à l’abri du besoin, du moins de n’avoir pas déjà touché le fond en quatre ans de bannissement. Et s’ils ont réellement faim, leur détermination pour ne pas dire leur «fureur de vaincre» doit être alors à craindre. Car, si c’est la faim qui chasse le loup hors du bois, la bergerie, normalement, ne doit pas en tomber dans l’hilarité mais plutôt prendre ses précautions.

De plus, ces démissions traduisent quelque chose de nouveau : l’épuisement de l’espoir mais surtout le rejet de la crainte d’être formellement et définitivement marginalisé. En d’autres temps, les cadres et personnalités publiques jetés au rebut ont toujours fait preuve de stoïcisme, attendant patiemment le moment de leur réhabilitation ou craignant que quelques fautes ne leur soient trouvées qui les ferait bannir à jamais. Ici, ils semblent avoir soudainement saisi qu’aucune réhabilitation n’adviendra et, partant, ils brisent les démons de la peur et n’hésitent plus à monter au front comme s’ils se disaient «tant pis pour ce qui m’arrivera».

Le malaise a l’air si profond que l’on constate que le PDG est aphone, les membres du gouvernement montent très peu au créneau. Tout le monde est dans une sorte d’attente, une espèce d’expectative. Un état des choses qui a amené le chef de l’Etat à demander à ses partisans, lors du Conseil national de son parti, le 19 avril dernier : «de quoi avez-vous peur ? De qui avez-vous peur ?» Depuis lors, seul Guy-Christian Mavioga, si peu crédible et si peu éloquent, est monté au créneau pour défendre la Majorité républicaine pour l’Emergence dont il est le Porte-parole. Pendant ce temps, «les démissions se succèdent, à petites doses, et il s’agit de gros calibres, d’anciens ministres, de personnalités ayant occupé des fonctions à l’international», souligne un ancien ministre PDG, aujourd’hui député à l’Assemblée nationale.

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