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Débrayage douanier à Owendo : comme une grève à deux vitesses
Publié le vendredi 16 mai 2014   |  Gabon Review




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Le mouvement de grève, relancé le mercredi 14 mai 2014, par les douaniers dans les ports du pays et principalement à celui d’Owendo continue, mais semble comporter deux vitesses, au regard de la situation qui prévaut : certains étant dans les bureaux en train de vaquer à leurs occupations tandis que d’autres sont assis au préau, toute la journée pour marquer leur mécontentement.

Le passage des reporters de Gabonreview au port d’Owendo, le jeudi 15 mai 2014, a permis de constater une paralysie de l’activité économique dans cette zone. Des voitures des agents en grève ont été garées devant l’entrée principale du port pour la bloquer, empêchant de facto les camions remorqueurs de containers chargés de vivres importés, de sortir de la zone portuaire.

Les douaniers en grève ont ainsi mis un terme au trafic qui continuait de se faire grâce à certains de leurs collègues qui semblent ne pas se reconnaître dans cette grève. Les camions remorques qui arrivaient de la ville, ce 15 mai, pour venir récupérer des containers étaient, pour les uns, stationnés à l’entrée du port avec leur chauffeur au volant, espérant une éventuelle décantation de la situation. D’autres, après une longue attente, ont fait demi-tour pour repartir, vides, à leur base.

On note pour une journée de grève que les administratifs sont, pour la plupart, dans leur bureau et continuent à signer les documents pour permettre la sortie des marchandises et autres, mais sans plus. La grève a été relancée, selon un syndicaliste, parce que le gouvernement n’a pas respecté les engagements pris à travers le Protocole d’accord qu’il a récemment signé. Les points 1, 2 et 3 de ce protocole sont notamment remis en cause. En outre, les agents des douanes estiment que des commissions devraient être mises sur pied, mais rien de cela ne s’est fait, de même qu’ils continuent de revendiquer les arriérés de Fonds communs, ainsi que le retour du «contentieux». Car, pour eux c’est «le contentieux qui fait le douanier et il ne peut être comparé à la Prime d’incitation à la performance (PIP)». Les grévistes continuent également d’attendre la mise en place de la mutuelle.

A l’annonce de la grève, le ministre de l’Economie et de la Prospective, Christophe Akagha Mba, a du se rendre sur les lieux où il a visité des services du Port d’Owendo avant d’avoir une séance du travail avec certains agents, jusqu’aux environs de 22 heures. Selon des indiscrétions, les agents ayant participé à cette réunion ont été triés sur le volet. Et le jeudi matin, cette délégation était allée remettre au ministre un document rédigé faisa nt suite à cette rencontre.

Pour l’heure, les agents en grève estiment que ce mouvement est infini et s’étendra jusqu’à la résolution de leurs problèmes. Si au début de cette relance de grève, ils n’entendaient plus appliquer le service minimum qu’ils avaient suspendu lors de leur premier mouvement, dans l’après-midi de cette journée, des avancées semblent avoir été obtenues et il a été décidé que le service minimum sera assuré sur la première moitié de la journée. Dans le même après-midi des leaders syndicaux, parmi lesquels Yves Boulingui, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs et agents des douanes du Gabon et vice-président de l’intersyndicale des régies financières, ont été reçus à la Direction générale des douanes et droits indirects. A la fin de la journée rien n’avait encore filtré de cette rencontre autour de Michel Ondinga Ngouengue, le directeur des Douanes.

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