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L’appel à la «confrontation» lancé par Jean Ping sera-t-il suivi ?
Publié le lundi 17 decembre 2018  |  Agence Gabonaise de Presse
Gabon:
© AFP par STEVE JORDAN
Gabon: Meeting de l opposition organisé par Jean Ping
Samedi 15 avril 2017. L`opposant Jean Ping, a tenu un premier rassemblement d`ampleur depuis décembre à Libreville, alors que le pouvoir organise un "dialogue politique" pour apaiser les tensions post-électorales.
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Au cours de son meeting organisé samedi dernier à Libreville, l’Opposant gabonais Jean Ping, qui conteste toujours la victoire du président gabonais Ali Bongo Ondimba à l’issue de l’élection présidentielle de 2016, a appelé ses partisans à faire usage de la force, pour faciliter, dit-il, son accession au palais présidentiel. Deux ans après l’élection présidentielle et dans un contexte marqué par l’absence du chef de l’Etat, en convalescence à Rabat au Maroc, on est tenté de s’interroger sur les perspectives au vu de l’appel lancé par le président de la Coalition pour la nouvelle république (CNR).

Après avoir appelé ses partisans à la «confrontation» avec le pouvoir, seul moyen qui lui reste, selon lui, pour récupérer «sa victoire», cette logique à première vue semblerait trouver un écho favorable chez les partisans de l’Opposant Ping, lesquels lui sont restés fidèles.

L’appel du candidat déchu à la présidentielle de 2016, est perçu par les uns comme étant une voie de recours vouée à l’échec, au regard des atermoiements et autres retournements de situations ayant vu certains acteurs, autrefois connus pour être ses soutiens, tourner casaque.

On en veut pour preuve, les scissions que cet appel à la confrontation au pouvoir établi a suscitées. Il y a d’un côté ceux qui espèrent voir l’Opposant gabonais au palais du bord de mer, dont les leaders de la Coalition, MM. Dijob Divungui, l’ancien vice-président de la République, Jean Eyéghé Ndong, l’ancien Premier ministre, Jean François Ntoutoume Emane, ancien maire de Libreville et Chef du gouvernement, Vincent Essone Mengue, ancien maire d’Oyem. Ils étaient tous présents au quartier général des Charbonnages, le samedi 15 décembre 2018.

Sous un tout autre pan, il y a ceux qui sont aujourd’hui considérés comme étant les démobilisés de la coalition à laquelle Ping avait été porté chef de fil en vue de défendre l’Opposition d’alors. Au nombre de ces acteurs politiques de premier rang et ayant tourné casaque, non sans laisser leurs militants et sympathisants, on cite, MM. Guy Nzouba Ndama du parti ‘’Les Démocrates’’ (LD), Alexandre Barro Chambrier du Rassemblement héritage et modernité (RHM), Zacharie Myboto de l’Union nationale (UN), René Ndémézo’Obiang et sa chapelle politique, Démocratie nouvelle (DN), Moukagni Iwangou de l’Union et solidarité (US).

Il s’agit d’un fait non négligeable, qui témoignerait de l’improbabilité des pronostics quant au rêve caressé par Jean Ping Okoka et les siens. Les responsables cités, ayant marqué l’éloignement de leurs partis politiques, ont invraisemblablement pris part aux élections législatives et locales des 06 et 27 octobre 2018. Leurs formations politiques faisaient partie des 46 partis politiques issus de tous les bords en lice, sur les 54 formations politiques que compte le pays.

À y regarder de près, l’option de la force préconisée à demi mot par l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine (U.A) aura du mal à prendre. D’abord parce que près de trente années après la tenue de la conférence nationale et l’instauration du multipartisme au Gabon, la politique ne constituerait une préoccupation majeure pour le plus grand nombre des gabonais.

Ces derniers se sentiraient trahi par les Hommes politiques, qui n’ont jamais cessé de leur promettre monts et merveilles en période électorale en échange de leurs suffrages. Des politiciens qui, une fois aux affaires, sont dans l’incapacité d’honorer leurs promesses de campagne, relatives notamment à l’amélioration des conditions de vie et de travail qui sont les leurs.

Dans le même ordre d’idées, les gabonais considèrent que leur choix au niveau des urnes n’est pas respecté et que les leaders politiques qui disent incarner le changement aujourd’hui, ne sont que des «vendeurs d’illusions». Les collusions et autres relations politiques incestueuses, entre camp au pouvoir et opposants habitués à faire des navettes depuis les années 1990, laissent le peuple Gabonais méfiant.

La mémoire aidant, nombreux sont les gabonais qui ont encore à l’esprit les dommages des violences postélectorales de 2016, lesquels ont occasionnés des pertes en vie humaine et de nombreux dégâts matériels. La majorité des gabonais, connue pour être non violents, ne sont plus prêts à sacrifier leur vie pour des acteurs politiques connus pour leur bicéphalisme.

L’autre écueil auquel l’appel de l’Opposant Jean Ping pourrait être confronté, est la loi. Laquelle loi ne lui a pas proclamé vainqueur au terme de l’élection présidentielle de 2016 (résultats proclamés par la Cour constitutionnelle). Tout le monde sait que son adversaire d’alors, Ali Bongo Ondimba, par ailleurs président de la République, l’avait emporté avec 50,66% de suffrages. Sachant que les décisions de la Haute juridiction sont inattaquables.

En un mot, cet appel mettrait à porte-à-faux M. Ping Okoka avec la loi en vigueur en République Gabonaise. D’autant que la loi condamne tous les actes de violence et autres troubles à l’ordre public. L’appel à la «confrontation» de l’ancien président de la Commission de l’UA pourrait être ici assimilé à une volonté de perturber le fonctionnement des institutions établies voire de déstabiliser le pays.

Stéphane Nguéma
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