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Présidentielle au Cameroun : le Conseil constitutionnel rejette la quasi-totalité des requêtes
Publié le samedi 20 octobre 2018  |  Le Point Afrique
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© Autre presse par DR
La Cour constitutionnelle
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Avant que les résultats ne soient proclamés, le Conseil constitutionnel doit vider le contentieux électoral. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la route s'éclaire de plus en plus pour le président Biya et son parti, précise Le Point Afrique. Les requêtes de l'opposant Maurice Kamto, qui se revendique vainqueur de l'élection présidentielle, ont toutes été rejetées.

«Irrecevables». C'est la réponse du Conseil constitutionnel camerounais à seize requêtes, sur un total de dix-huit, qui leur ont été présentées en rapport avec l'élection présidentielle. Le Conseil, chargé d'étudier les contentieux post-électoraux avant de proclamer les résultats de la présidentielle du 7 octobre dernier, a commencé à examiner mardi dernier les plaintes post-électorales déposées par plusieurs candidats.

Face aux irrégularités pointées par Maurice Kamto

La requête Maurice Kamto, examinée en premier, a été jugée «irrecevable», car l'opposant n'est «pas habilité» à demander la récusation du Conseil, a jugé Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel dont les membres sont nommés par le président Paul Biya. Son recours demandait la récusation de six membres du Conseil constitutionnel, estimant qu’ils étaient «partiaux». Maurice Kamto – qui a revendiqué le 8 octobre la victoire à la présidentielle, se mettant «hors la loi» selon le gouvernement – a estimé que certaines de ces six personnalités de la Cour constitutionnelle ont des «affinités avec le parti politique RDPC», le Rassemblement démocratique du peuple camerounais du président sortant Paul Biya, candidat à un septième mandat consécutif. Candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l'opposant a également souhaité que le contentieux post-électoral soit examiné par une autre juridiction, mais un rapporteur du Conseil a proposé que cette requête soit elle aussi jugée irrecevable, estimant qu'il n'avait pas qualité pour formuler une telle demande.

L'audience du Conseil a été suspendue au moment de l'examen des irrégularités présentées par le MRC, qui souhaite également l'annulation du scrutin dans les circonscriptions où il note des irrégularités. Me Michelle Ndoki, du collectif des avocats de Maurice Kamto, a en effet expliqué, documents à l'appui, que de simples tableaux récapitulatifs avaient remplacé les procès-verbaux dans plusieurs départements. Elle a aussi relevé un écart entre que le nombre d'inscrits dans certaines circonscriptions et le nombre d'inscrits sur Élecam, l'organe chargé d'organiser les élections. Dans tous les départements visés, dont le Dja-et-Lobo (sud) d'où Paul Biya est originaire, le vote est largement en faveur du président sortant, qui obtient 99% des voix dans certaines localités.

... des rejets en nombre...

Quoi qu'il en soit, mercredi soir, la défense de M. Kamto a dénoncé l'irrégularité de 32 procès-verbaux qui représentent plus de 1,3 million de votes sur un total de 6,6 millions d'inscrits. «Le plus simple, c'est qu'on sorte tous les 32 procès-verbaux. L'élection se joue là. Pourquoi ils ont peur de les sortir», a réclamé Me Emmanuel Simh, un des avocats de M. Kamto. «Les débats sont clos», lui a rétorqué Clément Atangana, président du Conseil, en clôturant la séance dans la cacophonie. Le Conseil, qui a examiné durant plus de douze heures mardi et mercredi le recours déposé par M. Kamto, a indiqué qu'il en prononcerait le délibéré jeudi à 18 heures (17 heures GMT). Durant les échanges, longs et parfois houleux, les seize avocats de M. Kamto ont soutenu que l'élection avait été émaillée de «fraudes massives et systématiques». Des représentants légaux du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), d'Élections Cameroon (Élecam), du ministère de l'Intérieur et même un membre du Conseil constitutionnel, ont répondu pour systématiquement réfuter ces allégations.

... et des accusations

Le directeur général adjoint d'Élecam, Abdoul Karimou, a par exemple affirmé qu'un candidat «sérieux» devrait être en possession des procès-verbaux des 25 000 bureaux de vote du pays, ce qui n'est pas le cas de M. Kamto qui plaide, lui, que ses représentants ont été expulsés de dizaines de bureaux de vote le jour du scrutin. Un membre du Conseil constitutionnel, Émile Essombe, par ailleurs président de la Commission nationale de décompte des voix, a évoqué la «malhonnêteté intellectuelle» des avocats de M. Kamto, brandissant trois procès-verbaux pour l'exemple. Mais, ceux-ci n'étant pas signés sur chaque page, les avocats de M. Kamto ont de nouveau dénoncé leur irrégularité : «On ne peut présenter devant aucun tribunal une feuille de présence signée et des chiffres non signés, et l'accepter, car on pourrait signer la feuille de présence pendant que les chiffres sont bidouillés derrière», s'est insurgé l’avocat du plaignant. Le Conseil constitutionnel a jusqu'à lundi pour publier les résultats.
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