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Assemblée nationale : Le rêve brisé de la CNR
Publié le lundi 15 octobre 2018  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
La majorité à l’Assemblée nationale, une utopie pour certains membres de la CNR.
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La défaite de l’Union nationale, du Rassemblement héritage et modernité et des Démocrates aux élections législatives du 6 octobre, est un coup dur pour les leaders de ces partis politiques, membres de la Coalition pour la nouvelle République, proche de Jean Ping.

Convaincus de rééditer le projet de la candidature unique de l’opposition, réussi en août 2016, ils espéraient fédérer les Gabonais, assoiffés de l’alternance démocratique, qui continuent de rêver d’une nouvelle République. Malheureusement, ils n’ont pas pu taire leurs egos avant de solliciter l’onction du peuple.

Même l’Union nationale et le Rassemblement héritage et modernité, qui ont réussi à former un tandem, ont présenté des candidatures communes sur certains sièges, tout en étant adversaires sur d’autres. Au terme du premier tour, ce tandem n’a pu obtenir que 7 ballotages. Le président d’Héritage et modernité, Alexandre Barro Chambrier, tangue d’ailleurs dans l’un d’entre eux.

Chez Les Démocrates, Guy Nzouba Ndama s’en sort un peu mieux, malgré sa sèche défaite. Son parti est parvenu à faire élire trois députés et 9 candidats sont en ballotage pour le second tour. Même si, par miracle, tous les candidats de ces trois partis parvenaient à se faire élire au second tour, la somme de ces victoires ne suffirait pas à faire aboutir le projet des membres de la CNR : obtenir une confortable majorité à l’Assemblée nationale et mieux préparer l’alternance.

Ces partis avaient fait de ces élections, plusieurs fois reportées, le rendez-vous de l’alternance démocratique au cours de laquelle, tous les «martyrs victimes de la dictature du pouvoir autocratique, et notamment, ceux massacrés le 31 août 2016 au quartier général de campagne du candidat élu, Jean Ping, seraient vengés».

Le président du Rassemblement héritage et modernité rappelait à l’envi que «l’opposition gabonaise est plus que jamais en mesure de remporter la majorité des sièges à l’Assemblée nationale. La conquête de la majorité des sièges aux législatives et aux locales constituera, à n’en point douter, une avancée significative pour la mise en place d’une plateforme revendicative et l’exécution d’une nouvelle offre politique, partant de la révision constitutionnelle et institutionnelle, de la limitation des mandats, du respect de la séparation des pouvoirs, entre autres, et du redressement économique et social par le retour de la confiance».

Ce rêve s’est fracassé au soir du premier tour du scrutin du 6 octobre, dans la désillusion. Même les chances de constituer un groupe parlementaire sont compromises. Le projet de l’alternance est-il pour autant remis aux calendes grecques ? L’échec de l’opposition n’est pas uniquement dû à la guerre des égos, il est également le reflet du refus du peuple de participer à une action qui ne changerait jamais son quotidien.

Le fort taux d’abstention qui s’exprime comme une défiance vis-à-vis de toute la classe politique s’exprime davantage comme une défiance vis-à-vis de la classe dominante. Toutes les explications avancées pour justifier cette poussée d’abstention sont légitimes. Toutefois, elle sabre par endroit la légitimité de ceux qui ont été élus, avec des scores plus bas, même si elle ne les délégitime pas. Mais c’est une dérivée de la légitimité qui sera incapable de réparer la ligne de fracture qui se met progressivement en place, entre les nantis et les autres, au-delà de la couleur politique. Et si l’on y prend garde, celle ligne de fracture peut se transformer en une faille tectonique pour une recomposition politique impromptue.
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